S’il vous plaît, Kassé !

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Dans une « lettre à Moussa Touré » publiée dans bon nombre de quotidiens de la place, Monsieur El Hadji Hamidou Kassé, ex-directeur général du quotidien « Le Soleil », ex-directeur de publication d’un éphémère magazine qui a battu tous les record d’invendus, ex-conseiller spécial et coordonnateur du pool de communication du Chef de l’Etat et actuel président du comité scientifique du 15ème sommet de la Francophonie, a cru devoir apporter la réplique à l’ancien ministre de l’économie et des finances du Président Abdou Diouf.

Le Président Macky Sall qui pensait sans doute bien faire de se débarrasser [ou à tout le moins d’éloigner du pool communication du Palais] d’un collaborateur plus bavard qu’efficace, en le nommant à la Francophonie, a certainement failli s’étrangler de stupeur en voyant Kassé revenir par le petit trou de la serrure pour « aller au secours du Président devant les attaques de l’ex-douanier Moussa Touré » dont le seul tort a été d’émettre son avis sur la gouvernance du Président Macky Sall.

Comme piqué au vif par la sortie, tout de même musclée, contre son mentor, Kassé a voulu casser la baraque de l’ancien président de la Commission de l’UEMOA.

Tel un « répondeur automatique », il a réagi au quart de tour en choisissant le format « contribution » dans les journaux pour recadrer Moussa Touré.

Au travers d’un texte très polémique qui pêche par excès de pédantisme, et où la phraséologie l’emporte sur la pertinence, El Hadji Hamidou Kassé a tenté de se faire l’avocat du diable, mais s’est plus emberlificoté dans ses propres contradictions que convaincu les Sénégalais.

Pour notre part, nous nous garderons bien d’entretenir la polémique, mais notre propos est tout juste d’informer les Sénégalais sur la véritable identité d’El Hadji Hamidou Kassé.

L’exercice sera pour nous ici de nous inscrire totalement en faux contre des arguties de Kassé qui peuvent facilement être battues en brèche tant elles sont pauvres, simplistes et légères.

Mais tout d’abord, il nous semble utile de fixer les limites de l’argumentaire de Kassé tel que déblatéré dans son texte pour en gommer les aspérités et en extraire les scories impropres à la consommation intellectuelle.

Quand Kassé, dans son esprit lilliputien, parle du « parcours [de Moussa Touré] ponctué par des impasses, de mauvaises passes », il semble oublier son propre itinéraire parsemé d’embûches, au cours duquel il a eu à flirter avec les mouvements contestataires scolaires et estudiantins, les clubs philosophiques et maoïstes, les cercles littéraires, le monde de la presse… avant d’embrayer dans la jungle politique, avec des fortunes diverses.

Comme atteint de cécité intellectuelle, Kassé nous étonne sérieusement quand il pense que l’utilisation de la métaphore de « la peste et le choléra » pour caractériser les Présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall indique « un manque de respect pour le peuple sénégalais ».

A cet égard, la réponse d’un internaute sénégalais qui a posté un commentaire dans le site Dakar-Actu, au bas de l’article Kassé contre Moussa Touré, tonne comme une foudre : « Dans le cas d’espèce, il ne lui [Kassé] appartient pas à lui d’apporter des réponses à Monsieur Moussa Touré, et surtout pas avec ce niveau de discours digne d’un tract de lycée entre factions rivales de foyers socio-éducatifs ou d’amicales. Il faut qu’ils arrêtent de faire croire au Président Macky Sall qu’il peut avoir le confort absolu en étant à la tête d’un Etat de pays pauvre et de surcroît en temps de crise. Ils doivent d’abord lui expliquer qu’il doit avoir de la carapace ; des coups il faudra en recevoir et pas en rendre tout le temps ».

Trempant sa plume dans le venin, Kassé n’a pas tari d’injures à l’égard de Touré qu’il a traité de « violent et délibérément nihiliste, péremptoire et dogmatique, économiste aux certitudes carrées ». Excusez du peu !

Il est vrai que dans l’imagerie populaire « il est illusoire d’entendre un message de paix d’une bouche ensanglantée » [la traduction du wolof n’est pas garantie].

Pas plus qu’il est présomptueux d’espérer de la bouche d’un disciple de Bacchus qui empeste l’alcool des versets poétiques ou des paroles d’Evangile.

Maintenant, lorsque Kassé se permet de débiter des inepties du genre « l’Etat créateur de richesses et d’emplois », on tombe des nues.

Comment notre brillant philosophe peut-il un seul instant gloser sur une telle hérésie qui doit faire tordre de rire les étudiants de 1ere année de la Faculté des Sciences économiques et de gestion de l’UCAD chez qui cela tombe sous le sens que c’est bien l’initiative et le secteur privés qui sont, par excellence, les créateurs de richesse et d’emplois. L’Etat se bornant, pour sa part, à assurer son rôle d’encadrement et de mise en place des conditions et des législations propices et favorables à l’épanouissement de l’entreprise.

Aussi, les anachronismes et pratiques surannées de l’Etat pourvoyeur d’emplois, l’Etat-providence, qu’on veut ressusciter aujourd’hui, donnent-ils le spectacle désolant de files ininterrompues de jeunes sénégalais bravant le froid matinal et la canicule diurne pour faire le pied de grue devant le building administratif en quête d’un hypothétique emploi.

Pire, ces pauvres hères à qui on a fait miroiter le bout du tunnel, commencent à être désabusés par ce qu’ils considèrent comme un dilatoire de l’Etat qui les ferait poireauter pour des prunes.

D’autre part, quand Kassé exige des preuves de la présence de la « famille, la belle-famille, les amis et le parti de Macky Sall» au cœur de l’Etat, il prend les Sénégalais pour des demeurés. Car, le népotisme est aujourd’hui tellement ancré dans les pratiques du chef de l’Etat que la presse nationale en a fait ses choux gras.

Au surplus, tout ou presque a été dit sur le renchérissement des prix des denrées de première nécessité, les auditions sélectives, les enquêtes interminables sur l’enrichissement illicite présumé, la crise de l’Ecole et de l’Université sénégalaises, les délestages intempestifs, l’insécurité galopante, le chômage endémique des jeunes, et depuis quelques jours, la pénurie de gaz.

Et tout cela, l’ancien Directeur général du quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, sous Wade dont il était l’un des plus fervents thuriféraires et à qui il tressait des lauriers dans presque tous ses éditoriaux, ne semble pas le comprendre ou feint de l’ignorer. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut point voir.

Devant la vacuité du panier de Dièg la ménagère et de la poche de Goorgoorlu le débrouillard, la République chère à Kassé semble indifférente.

Les priorités du nouveau pouvoir sont ailleurs : achats de voitures de luxe pour le président de la république et pour les députés, partage des sinécures et…flambage de feux d’artifices, le 31 décembre 2012, d’une durée de 30 minutes, pour un coût de près d’un milliard de francs CFA payés cash par l’édile de la ville de Dakar, Khalifa Sall, au moment où l’hôpital Abass Ndao, qui est sous la tutelle de la mairie de Dakar, est plongé dans un coma profond à cause de quelques centaines de millions de nos pauvres sous qui lui font défaut.

Et ça, notre cher Kassé, ancien meneur de grèves au lycée Charles de Gaulle de Saint Louis dans les années 80, aux côtés d’un certain Jules Faye, préfère le faire passer par pertes et profits.

A contrario, il utilise contre ceux qui ne pensent pas comme lui, des armes non conventionnelles en termes de coups en dessous de la ceinture (injures, calomnies, invectives et attaques crypto-personnelles) qui ne l’honorent point.

Par ailleurs, peut-on parler de gouvernance sobre, vertueuse et efficace quand, au moment où on prône l’austérité, on passe une commande de 150 Toyota Fortuner rutilantes pour les nouveaux députés pour la « modique » somme de 38 millions de francs CFA l’unité, là où les véhicules Hoover acquis sous le régime de Wade, à 16 millions de francs CFA l’unité, passeraient pour des tacots ?

Quel est l’impact réel des Conseils de ministres décentralisés qui sont organisés dans quelques régions du pays, et qui sont très coûteux pour nos pauvres finances publiques ?

Passons maintenant sur le trompe-l’œil et sur-médiatisée décision de suppression des agences où, à part quelques agences virtuelles et des directions de ministères qui n’existaient que de nom, la plupart des agences de Wade ont été maintenues en l’état.

Nous avons gardé le meilleur pour la fin. Il y a lieu de froncer les sourcils pour se convaincre qu’on a bien lu lorsque l’ancien Grand Prix du chef de l’Etat (Abdou Diouf) pour les Lettres, édition 1994, avec son livre « Les Mamelles de Thiendella » prêche « la gestion efficace, efficiente et transparente des affaires publiques ». On croit rêver.

Le temps n’est pas très loin lorsque El Hadji Hamidou Kassé, grand braconnier devant l’Eternel, lors de son passage au journal « Le Soleil », a presque a mis cette boîte à genoux.

Il n’est pas exagéré de dire qu’on a failli assister à l’extinction définitive du « Soleil » sous la direction de El Hadji Hamidou Kassé (août 2000-avril 2004).

Il ressort, selon certains, que El Hadji Kassé, grand hâbleur et laudateur attitré du «Yoonu Yokkute» (La voie du progrès), le slogan qui a porté au pouvoir le Président Macky Sall, a ouvert à la SSPP le «Yoonu Yaxxute» (La voie de la régression) menant tout droit cette société à la banqueroute.

En son temps, la Cour des comptes n’avait pas emprunté quatre chemins pour demander au garde des Sceaux, ministre de la Justice de l’époque, l’ouverture d’une information judiciaire contre le prédateur de la SSPP qui, entre autres faits d’armes, a accroché à son tableau de chasse “une imprimerie, vingt véhicules etc., commandés et payés, mais jamais livrés selon toujours la cour des comptes“.
Ce qui est attendu aujourd’hui du Président Macky Sall c’est qu’il transmette, vite fait et bien fait, le « Dossier El Hadji Hamidou Kassé » à la Justice comme il l’a fait avec le rapport de la Cour des comptes sur la gestion de « Dakar Dem Dikk ».

Ce faisant, contrairement aux dires des syndicalistes du CUSEMS qui l’accusent de faire du « wax kessé », le Président Macky Sall en bouchera un coin à ses détracteurs en (dé)montrant que son fameux « Je ne protégerai personne » n’est pas un vœu pieux.

Pape SAMB

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4 Commentaires

  1. AU SENEGAL HOPITAL ABASS NDAO

    Depuis un an l’Hôpital Abass NDAO dirigé par le Dr Youssouph NDIAYE ne fonctionne pas, par une mauvaise gestion des ressources financières disponibles. Il ne maitrise pas les dépenses prioritaires de l’Hôpital, des affectations arbitraires et de complaisance (une cuisinière affectée à la pharmacie), maintien d’agents admis à la retraite, promotions d’agents incompétents (adjoint chef du SAF qui n’existe pas dans l’organigramme), retards de salaires, non paiements de motivations internes, paiements de subventions non prioritaires selon son humeur, financements de formations inopportunes sur les maigres ressources financières de l’hôpital à ses dougourous Etc.…..
    Le personnel est en sit-in depuis de 05 décembre 2012 à aujourd’hui. Lors de la crise de juin 2012, le Directeur faisait des sorties médiatiques intempestives, pourquoi ce silence coupable durant celle-ci ? Tout le personnel disait que l’hôpital est dirigé par le chef des soins infirmiers Arona DIOP, c’est lui qui décidait des affectations des agents, contrôlait les états financiers.
    Au secours, au Secours, Madame le Ministre de la Santé de l’Action Sociale, dégagée ce Directeur pour la paix et stabilité de l’hôpital.
    A sa décharge le Maire de Dakar PCA du centre hospitalier Abass NDAO, depuis le Conseil d’Administration de novembre 2011, avait demandé à la Direction de l’hôpital, d’exprimer ses besoins en équipements médicaux rentables, pour les acheter sur la subvention de deux cent millions (200.000.000) de l’année 2012. Chaque mois l’Hôpital dépense près de 113.000.000 francs uniquement pour les salaires, donc que représente 200 millions ? Le personnel souhaite que cette somme entre dans le cadre d’investissement en matériels médicaux rentables. Le Directeur qui est incompétent irrespectueux de la hiérarchie et hors loi, n’a rien fait à ce sujet, il passe tout son temps à des querelles, règlements de compte, mensonges, des conflits inutiles avec ses collaborateurs directs.
    Dans les ondes de sud FM le vendredi 11.11.2013, le Chef du Service des Soins Infirmiers (Arona DIOP infirmier d’Etat) donc la nomination est illégale (voir la loi 98-08 du 02.03.1998 réforme hospitalière), a donné de fausse information par rapport à la subvention de 2012 et sur la réalité du fonctionnement de l’Hôpital. C’est lui qui dirige l’hôpital, il est logé, nourri, blanchi, gérant des mouvements et du carburant des trois ambulances. Toute sa famille travaille à l’hôpital, ses vœux et désirs sont exécutés à la lettre par le Directeur Youssouph ND IAYE.
    Le tribunal hors classe de Dakar, audience publique ordinaire du 07 juin 2012 a condamné
    Monsieur Arona DIOP, coupable des délits de faux et usage en écritures privées et d’usurpation de qualité, à six(6) mois assortis de sursis et une amende de 5 millions avec ses complices ( procès avec le SYNTERAS).
    Le principal problème de l’Hôpital se trouve à la gestion et aux priorités de dépenses. Pour illustration voici la situation des dépenses non autorisées par le CA, exécutées par le Directeur.
    DEPENSES EFFECTUES PAR LE DIRECTEUR NON AUTORISEES PAR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
    LE 31/12/2011
    SITUATIONS DES STAGIAIRES
    SERVICE GENERAL EFFECTIF 82 PAIEMENT 30.000 FRS MONTANT MENSUEL 2.460.0000 FRS ANNUEL 29.520.000 FRS
    CUISINE EFFECTIFS 10 PAIEMENT 30.0000 FRS MONTANT MENSUEL 300.000 FRS MONTANT ANNUEL 3.600.0000 FRS
    TOTAL EFFECTIFS 92 PAIEMENTS 30.000 FRS MENSUEL 2.760.0000 FRS ANNUEL 33.120.0000 FRS
    LE 31/12/2012
    SERVICE GENERAL EFFECTIF 84 PAIEMENT 50.000 FRS MONTANT MENSUEL 4.200.0000 FRS ANNUEL 50.4000.000 FRS
    CUISINE EFFECTIFS 17 PAIEMENT 50.0000 FRS MONTANT MENSUEL 850.000 FRS MONTANT ANNUEL 10.200.0000 FRS
    SERVICE GENERAL 1 EFFESTIFS 13 PAIEMENT 30.000 FRS MENSUEL 390.000 FRS ANNUEL 4.680.000 FRS
    SECRETAIRES STAGIAIRES 2 PAIEMENT 220.000 FRS MENSUEL 220.000 FRS ANNUEL 2.640.000 FRS
    RETRAITEE CUISINE 1 AGENT PAIEMENT MENSUEL 100.000 FRS ANNUEL 1.200.0000 FRS
    RETRAITE CONTROLEUR DE GESTION 1 AGENT PAIEMENT MENSUEL 300.000 FRS ANNUEL 1.800.000 FRS
    TOTAL EFFECTIFS 118 PAIEMENTS PAIEMENT MENSUEL 6.060.000 FRS ANNUEL 70.920.0000 FRS
    ECART ENTRE DECEMBRE 2011 ET DECEMBRE 2012 : ECART MENSUEL 3.300.0000 FRS ECART ANNUEL 37.800.000 FRS ;

    LIRE LA LOI SUR LA REFORME HOSPITALIERE ARTICLE 7 98-12 du 02 MARS 1998

    NOMINATION du Chef du service des soins infirmiers loi 98-08 du 02 mars 1998
    Article 32 : Il est crée dans chaque établissement un service de soins infirmiers placé sous la responsabilité d’un
    technicien supérieur de santé ou d’un cadre infirmier nommé par le Directeur. Il est membre de l’équipe de direction. Il est responsable de l’organisation générale des soins infirmiers, participe à la recherche, à évaluation, à la mise en place de la politique de formation. Il est chargé de l’élaboration du volet « soins infirmiers » du projet d’établissement.

    Où se trouve le directeur, pourquoi il fuit les médias depuis décembre 2011 ?
    C’est parce qu’il n’a pas la vérité cette fois.

  2. Levez vous sinon rien ne sera fait
    Demandez vous pourquoi béthio thioune n’a pas été évacué à Abass Ndao?
    C’est parceque les hommes politiques en tête macky sall n’ont aucun respect pour les sénégalais.
    Ceux qui ont l’argent vont se soigner à l’étranger, même s’ils sont des prisonniers.
    Les honetes sénégalais eux se font soigner par de faux medecins sans médicaments.
    Voilà le sort des sénégalais qui ne veulent pas se lever comme un seul homme.
    Les hommes politiques ne respectent que ceux qui leur prennet par la peau des fesses

  3. Belle réplique et merci de faire taire les perroquets vulgaires qui entourent Macky. Au lieu de travailler, ils sont toujours là à polémiquer et descendre dans les canivaux. Quels mecs infestes !

  4. A pape samb, il fallait prendre de la hauteur en etant plus pertinent sur le fond. Mais helas tu as ete plus long, plus pedant, plus injurieux que mr kasse. Tout ce que tu reproches a ce dernier se retrouve dans ton discours.

    Finalement ta contribution n’a pas ete un grand interet pout le peuple senegalais.

    Wassalam

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