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SITES D’ORPAILLAGE DE KEDOUGOU Les pandores frappent chez les prostituées

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Opération de sécurisation dans les placers, les éléments de la compagnie de gendarmerie traquent les délinquants dans la région de Kédougou. Le week-end passé, les pandores ont alpagué 27 prostituées clandestines, deux kilogrammes de chanvre, des centaines de bidons de 20 litres de boissons alcoolisées, des armes blanches et 5 bars démantelés dans les sites d’orpaillage de Sambrambougou et Bantako.

Les trois cents sites d’orpaillage que compte la région de Kédougou sont ainsi devenus une plaque tournante de la drogue, du banditisme et de la prostitution. Les pandores y ont donc frappé le week-end dernier lors d’une opération de sécurisation. Les éléments de la gendarmerie de Kédougou ont fait une descente dans les villages de Sambrambougou et de Bantako. Ils ont interpellé 27 travailleuses du sexe, dont 5 clandestines de nationalité nigériane, démantelé quatre bars, saisi deux kilogrammes de chanvre, plus d’une centaine de bidons de 20 litres de boissons alcoolisées, arrêté des contrebandiers et saisi des armes blanches.

D’après les sources proches du district, cinq prostituées parmi celles qui détiennent leur carte professionnelle sont porteuses du Vih/sida. Ces dernières ont déjà pollué le village, indique Saliou Kanté, habitant au village de Sambrambougou.

L’expression utilisée par ces prostituées pour attirer la clientèle est connue de tous : «2.000 francs pour une mission». Angélique, une prostituée d’origine nigériane n’a pas caché ses stratégies aux enquêteurs. «Nous avions quitté notre pays pour chercher de l’argent ; donc tous les moyens sont bons pour réussir. Pas de secret. Nous acceptons la souffrance, car cinq à dix hommes par jour c’est pas facile. D’ailleurs, vous voyez parmi nous il y a de très jeunes filles qui ne parviennent pas à satisfaire leurs clients. On vient alors à leur secours pour ne pas avoir des problèmes.»

Ces nombreuses travailleuses du sexe sont déférées au parquet de Tambacounda. À ajouter que dans ce village les capotes deviennent des denrées rares. Un condom est vendu à 200 francs nous dit Francis, un jeune nigérian venu s’informer sur les conditions de détention de ses frères et sœurs épinglés pour faute de pièces.

Selon des sources proches de la gendarmerie, lors de cette opération plus d’une centaine de prostituées et de gérants de bar ont pris la fuite pour se réfugier dans la brousse. Les chefs de villages de Sambrambougou et de Bantako sont convoqués par la compagnie pour statuer sur le cas de ces orpailleurs irréguliers qui sèment la terreur dans la zone.

À en croire Ansoumana Cissokho, un ancien sondeur, l’or constitue le plus grand malheur de cette région. L’or est source de nombreux cas de divorces, les familles sont divisées, les enfants abandonnés à eux-mêmes parce que leurs mamans ont trouvé meilleurs époux ailleurs. Le nombre de morts s’accentue dans les sites où chaque jour le sol s’affaisse si on n’assiste pas à un cas d’empoisonnement. Il juge opportun cette opération permettant aux populations de ces deux localités de souffler.

L’exploitation traditionnelle de l’or dans la région de Kédougou profite beaucoup aux étrangers venus d’horizons divers pour élire domicile dans les différents sites d’orpaillage. Sambrambougou, Tinkoto, Bantako pour ne citer que ceux-là connaissent une démographie galopante. L’or, le marbre, le fer et l’uranium ouvrent aujourd’hui les portes du malheur de cette belle région à vocation pourtant agricole. L’orpaillage traditionnel qui constitue la principale activité des populations paralyse l’agriculture en plongeant les populations dans la misère. Malgré l’argent récolté dans les sites d’orpaillage

Soly Bourama DABO

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