Situation de la Guinée : partons en guerre mon colonel. ( par Djibril Ndiaye).

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Armes aux poings, un bon coup de pied dans l’arrière – train de la République, et elle a sauté ! Coup d’état ou coup d’éclat, désormais des “ Forces Spéciales “ sont en cabine. Depuis quelques jours, plus rien n’est sûr. Le doigt sur la gachette obéira-t-il à des pulsions de mort ou des pulsions de vie ? A l’ordre social, économique, à l’ordre républicain, ancien, nouveau, ou alors à l’ordre transmis par la chaine de commandement ? … Rien ne l’a jamais été de toutes les manières. Une page de l’histoire de la Guinée est en train d’être tournée. Reste à savoir dans quel sens. Reste à savoir si pour la énième fois les ratures seront stipulées dans le Contrat Social en bonne et dûe forme. Quotidien en dent de scie, désœuvré, jeunesse désœuvrée, questions urgentes complètement banalisées, traditions essoufflées, appareil de l’état rongé jusqu’à la moelle; embouteillages des rues, des égouts et des modes de pensée, tout ce ballet dans un climat de survie permanente, sous une tension incertaine, fiévreuse, et curieusement libératrice par moment. Un homme du pays a dit un jour, il y a longtemps: “ Nous préférons la liberté dans la pauvreté, à l’opulence dans l’esclavage “. Aujourd’hui, à juger le coût de la vie , les carences en infrastructures primaires à l’échelle du pays, on lui jetterait des pierres. Au point où en sont les choses, certains préfèreraient le salut par soumission aux grandes puissances tant qu’à y être. Les femmes au foyer, les chômeurs, les handicapés, les enfants des rues, les pères de famille, les directeurs de petites et moyennes entreprises, les paysannes, les mécaniciens, même les criminels récidivistes le savent, le peuple est au courant, le pays n’a jamais été pauvre; mais eux si. C’est la rançon de l’indépendance, du fameux NON. Depuis lors il murmure, il s’éveille, on le trompe certes mais il apprend de ses erreurs. Depuis 1944 il apprend, depuis 1958 il attend … Il y a crut en 1984, puis en 1993 puis encore en 20… Même aujourd’hui certains y croit encore. Le peuple sait depuis longtemps qu’il pourrait atteindre la souveraineté alimentaire, la souveraineté énergétique. Mais en réalité, pour des pans entiers de la population, avoir 5 ans, 15 ans, 25 ou 75 ans signifie la même chose: souffrir du lever au coucher, les instincts écorchés vifs. Sauf si l’on sait se trouver au bon endroit au bon moment, en compagnie des bonnes personnes bien sûr ! Ceci étant dit le moment viendra. Puissant, irréversible, véridique. De quel coté serez-vous ce jour là ? Ces derniers jours, des ligues, des lobbies, des cellules, des émissaires et des représentants dans tous leurs apparats, ont défilé devant vous afin de réitérer leur engagement pour une Guinée meilleure. Applaudissons. Mais n’oubliez pas, quand le cérémonial sera terminé, de couper l’herbe derrière la grande tente, histoire de faire fuir les serpents dissimulés. Parmi les notables et dignitaires sincèrement engagés pour le pays, se trouvaient celles et ceux là mêmes qui au gré du vent défilaient ‘’ l’autre jour ‘’ avec autant de révérence, au nom d’une autre Guinée meilleure. Ca va de soi, tous chantaient l’hymne nationale et évoquaient le dévouement à la patrie. Comme quoi les mots peuvent être placés dans un sens comme dans un autre. Au final c’est toujours le peuple, sourd aux nuances à peine voilées, absorbé par la télé-réalité nationale, qui paye le prix fort.

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