Un chef du mouvement jihadiste shebab a été tué dans une opération militaire samedi dernier 1er octobre. C’est un nouveau coup dur pour le groupe somalien affilé à al-Qaïda, qui fait face, depuis l’élection du président Hassan Cheikh Mohamoud en septembre, à une stratégie plus agressive. Cette fois, c’est un candidat à la fonction suprême d’émir du mouvement armé qui a été frappé.
Il s’appelait Abdullahi Nadir, et comme la plupart des cadres du mouvement djihadiste, il portait aussi plusieurs noms de guerre : Abdullahi Yarisow ou Abdullahi Yare. Il était l’un des fondateurs des shebabs et lié étroitement à l’une des grandes familles wahhabites du pays. Depuis 2012, sa tête était mise à prix par les États-Unis d’Amérique, qui offrait 3 millions de dollars en échange d’informations.
Le gouvernement somalien a annoncé sa mort, la nuit dernière. Selon le communiqué officiel, elle est survenue samedi à Haramka, dans le sud du pays, entre Mogadiscio et Kismayo, dans « une opération menée par l’armée somalienne » et ses « partenaires internationaux ». Dans la journée, le commandement américain en Afrique a confirmé qu’il s’agissait de la frappe de l’un de ses appareils.
« Une épine dans le pied des Somaliens a été retirée », s’est réjoui le gouvernement fédéral. Abdullahi Nadir était un cadre dirigeant important des shebabs. Il s’était d’abord occupé de leur propagande, avant de devenir leur procureur. On le savait proche et un possible successeur de l’émir actuel, Ahmed Diriye, qu’on dit très malade.
Malgré tout, la litanie des attentats continue. Les shebabs ont perpétré un triple attentat à la voiture piégée ce lundi contre le siège du gouvernement de la ville de Beledweyne, dans le centre du pays, qui sert de quartier général aux troupes somaliennes engagées contre eux. Au moins une dizaine de personnes ont été tuées, dont plusieurs officiels, selon un premier bilan.