Le Président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh, sera fixé aujourd’hui sur l’issue que la Cour suprême de son pays va donner à son recours. Au moment où toute la Gambie retient son souffle et certains de ses ressortissants quittent leur pays, la Cedeao a décidé d’envoyer encore une délégation de chefs d’Etat à Banjul, mercredi, pour convaincre Jammeh de reconnaître sa défaite.
Toute la Gambie retient son souffle. The day D ou le jour J que s’est concocté le Président sortant de la Gambie est arrivé. Yahya Jammeh sera en effet édifié aujourd’hui par le président Emmanuel FatDinde, qui vient du Nigéria et les autres juges qu’il s’est choisi pour compléter l’équipe devant composer la Cour suprême à propos du recours qu’il avait déposé auprès de la haute juridiction gambienne pour un recomptage des voix.
Quel sera le verdict qui sera rendu par les juges de cette Cour suprême à la sauce Jammeh ? L’opinion nationale et celle internationale attendent d’être fixés. Que la décision de justice soit favorable ou pas à la «terreur» du State house, elle aura des conséquences sur la suite des évènements en Gambie. On apprend déjà que les populations gambiennes quittent en masse leur pays pour se réfugier dans les pays voisins comme le Sénégal ou la Guinée-Bissau.
Macky dans la délégation de la Cedeao envoyée à Banjul
Dans la foulée, les chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao en conclave à Abuja hier ont décidé d’envoyer pour la deuxième fois, d’après l’Aps, une délégation, ce mercredi, dans la capitale gambienne. Celle-ci sera composée du Président sénégalais Macky Sall, de Muhammadu Buhari, son homologue nigérian, de la Présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, et de l’ex-chef de l’Etat ghanéen, John Mahama. Ces chefs d’Etat seront accompagnés du président de la Commission de la Cedeao, Marcel Alain De Souza, et du représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mohamed Ibn Chambas. L’objectif de cette mission ouest-africaine : «convaincre Yahya Jammeh d’accepter les résultats de l’élection présidentielle du 1er décembre dernier et de remettre le pouvoir entre les mains de l’opposant Adama Barrow, déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante de la Gambie».
Les chefs d’Etat de la Cedeao ont réaffirmé «leur détermination à résoudre» la crise postélectorale en Gambie, a déclaré le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyema.
Le Président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh, avait reconnu sa défaite à l’issue du scrutin du 1er décembre 2016 et avait appelé au téléphone le vainqueur de la Présidentielle, Adama Barrow. Mais au bout d’une semaine, Yahya Jammeh a fait volte-face. Il a contesté les résultats et réclamé un recomptage des voix en déposant un recours auprès de la Cour suprême de Gambie qui jusqu’ici n’était composée que de son président, le mandat des autres membres étant arrivé à expiration.
L’envoi même d’une délégation de chefs d’Etat de pays membres de la Cedeao accompagnée du représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mohamed Ibn Chambas, n’avait pas amené le Président sortant de la Gambie à reconnaître sa défaite électorale.
Il a perdu, qu’il dégage et qu’il s’en aille pour laisser place à son successeur gagnant élu démocratiquement par suffrage universel transparent. Son sort et scellé et sa page tournée. Un sursaut de bonne conscience patriotique et démocratique requis de sa part