Encore lui. A peine sorti des élections législatives, dont les nouveaux députés ne sont même pas installés, Ousmane Sonko, en plus de ses futurs projets de lois annoncés (certainement populistes), nous apprend sa candidature à la présidence de la République du Sénégal qui se tiendra dans 19 mois.
Monsieur Sonko, notez bien que c’est dans la précipitation qu’on multiplie nos erreurs, ou qu’on raconte des inepties. En général, quand on se précipite c’est parce qu’il y a quelque chose qui nous poursuit; on peut aussi courir derrière quelque chose, mais ce n’est pas dans ton cas. Cherches-tu à échapper de quelque chose qui te perturbe ?
Ta sortie contre notre armée est quelque chose d’immature et d’irresponsable. Comment quelqu’un qui aspire à être le chef suprême de cette armée, la plus républicaine des armées, la plus présente à tous les appels de maintien de la paix dans le monde, peut-il fouler à ses pieds cette vaillante armée ? Tu commences à faire peur. L’armée sénégalaise n’a jamais été intéressée par le pouvoir depuis plus de 60 ans, (seule la vérité perdure). Si nous sommes aujourd’hui en sécurité, (Mach ’Allah, guinaw Yallah), c’est l’armée, nos Jambars qui méritent un grand respect. Nos jambars sont à nos frontières, pour veiller sur nous. Si nos frontières ne sont poreuses aux terroristes, c’est grâce à la vigilance de notre armée. Dire que c’est la France qui les a envoyés au Mali c’est faire de l’amalgame, le jeu préféré des manipulateurs.
On peut supporter le peuple malien en tant qu’africain et voisin de notre Sénégal, dans la crise qu’il traverse. Mais supporter la politique d’Assimi Goïta c’est trop personnel, et bizarrement ce support vient juste après la visite du Président Macky au Mali. On peut supporter quelqu’un en le conseillant sans trop l’encourager dans sa mauvaise stratégie. Le colonel Goïta a foutu les soldats Français à la porte pour les remplacer par des « mercenaires russes » qui, espère-t-il vont réussir là où toutes les puissances mondiales ont échoué : la lutte contre le terrorisme. Il est donc illusoire de penser que cette poignées de « salopards » en terrain inconnu arrivera à bout de ces bandes armées qui infestent le Mali et la région des « Trois frontières ».
Si la Russie était sérieuse, elle devait envoyer de vrais militaires au Mali, mais pas des tueurs à gages qui ne respecteront pas les règles du Droit international. Aujourd’hui, la Russie a d’autres chats à fouetter, car elle s’enlise dans son « deuxième Afghanistan » en Ukraine.
Le Général Français De Gaulle avait foutu à la porte plus de 30.000 soldats américains qui étaient stationnés sur le sol français, la raison : le Général voulait assurer la propre sécurité des Français parce qu’il en avait les moyens. Ironie de l’histoire, 77 ans (1945-2022) après, le Colonel Malien Goïta fit de même que le Général De Gaulle, mais le Colonel n’a pas les moyens pour la propre sécurité des Maliens face aux islamistes. A mon humble avis, Goïta nage dans l’erreur.
Ousmane Sonko, je vous invite à consulter mon roman qui va paraitre bientôt Inch’Allah, vous y trouverez des suggestions pour la liberté et le développement de l’Afrique. Et pour revenir à votre précipitation, les français disent que « rien ne sert de courir il faut partir à point ». Évidemment, si on traine des casseroles et des marmites partout au Sénégal, le bruit infernal que cela produit nous invite à presser le pas. Pourquoi je pense que tu te précipites ? Parce qu’en tant que leader d’un parti, votre parti, en coalition avec d’autres partis le « gentleman agreement » devait continuer jusqu’aux présidentielles de 2024. Là, tu as annoncé très tôt tes intentions qui vont déstabiliser tes partenaires parlementaires (je suis sûr que tu ne les as pas consultés), en plus, parmi ces partenaires il y a un nonagénaire (ou centenaire) qui rêve (une obsession) de voir son fils à la tête de l’État du Sénégal. Suis mon regard. Surtout que, tes coalisés ont largement le temps (conseil gratuit), 19 mois de s’occuper de toi. Si j’étais à la place de Macky Sall, je dormirais tranquille tout en laissant les coalisés se « cannibalisés ».
D’ici 2024, Macky doit garder le Momentum dans la construction des projets qui sont indispensables au développement socio-économique de toute nation. Grâce aux nouvelles infrastructures de Macky, la croissance économique du Sénégal s’est hissée parmi les plus élevées en Afrique et s’est maintenu à 6% annuellement entre 2014 et 2018. Malgré la pandémie, le secteur de la construction a tenu bon et les projets florissent. C’est cela que les sénégalais veulent voir.
Voilà en chiffres les plus grands projets du président Macky Sall.
- Centrale électrique du Cap des Biches : 140 millions US dollars, d’une puissance de 300 mégawatts et couvrira 25% de l’énergie consommée au Sénégal, c’est l’équivalent de l’électricité consommée dans 500.000 foyers. À la fin de sa réalisation, la centrale sera la plus grande centrale électrique de l’Afrique de l’Ouest.
- Les hôtels RIU à Pointe Sarène : 150 millions US dollars. Le secteur touristique est un apport du développement économique. Avec RIU, qui est une chaine international depuis 1953, et qui ne s’implante que dans les plus grandes destinations touristiques, le Sénégal compte bien devenir le hub touristique de l’Afrique.
- La réhabilitation du réseau ferroviaire : 160 millions US dollars. 209 Kms de rails réhabilités. Le Sénégal compte 906 kms de réseau ferroviaire avec un écartement de 1000 mm qui relie Dakar-Bamako-Niger.
- Le stade de Diamniado : 258 millions US dollars d’une capacité de 50.000 places. Ce joyau accueillera les jeux olympiques de la jeunesse de 2026 (Inch’Allah).
- La gestion des déchets solides municipaux : 294 millions US dollars, disponible dès 2026.
- BTR : 426 millions US dollars. Ce projet va générer plus de 1500 emplois et va améliorer le transport urbain et utilisera un réseau routier réservé de 18,3 kms et desservira 14 communes.
- Le port de Sendou à Bargny : 600 millions US dollars. D’une capacité de 20 millions de tonnes, et 15 millions de tonnes de marchandises dès sa première année d’opération, le port est composé de trois terminaux. Le premier terminal d’une capacité de 2,5 millions de tonnes sera réservé aux liquides et aux hydrocarbures, le deuxième terminal est pour les minéraux tels que les phosphates, le fer, la bauxite, le zircon etc. et le troisième terminal est dédié aux graines et aux matériaux de construction. Après sa réalisation le port de Sendou sera le plus grand port en vrac de l’Afrique de l’Ouest.
- La cité de Diamniado : 2 milliards US dollars. Une nouvelle cité pour décongestionner Dakar.
- Le TER : 2,4 milliards US dollars. Weddi guiss boku ci, cela saute aux yeux. Le peuple est unanime là-dessus. Le train dessert 14 stations sur 55 kms. Plus de 115.000 passagers par jour, le TER peut relier Dakar à l’AIBD en 15 minutes. Avec le BRT et le TER, le casse-tête du transport urbain et interurbain sera résolu définitivement.
Voilà en résumé les réalisations de Macky depuis son arrivée au pouvoir, en un si peu de temps, il a surpassé tous ses prédécesseurs en matière d’infrastructures sans parler des percées sociales. À mon avis, le président Macky doit insister sur la communication de ses projets, ceux en cours de réalisations et ceux déjà réalisés, le peuple n’est pas bien informé, parce que manipulé par des marchands d’illusions.
Le gouvernement de l’Américain Joe Biden a récemment annoncé un plan global pour des infrastructures en Afrique, pour un montant de 600 milliards de dollars pour barrer la route à la Chine. Le président Macky ne doit pas raté cette opportunité pour se tailler la part du lion.
Au peuple sénégalais, et surtout à la jeunesse, ne vous laissé pas bernés par Sonko le pseudo-panafricaniste. Il s’est taillé un boubou trop grand pour lui. L’idéologie ne s’improvise pas, elle vient naturellement selon vos convictions. Dans le cas de Sonko, son combat politique l’a rattrapé après avoir été viré.
J’ai entendu quelqu’un dire que la démocratie au Sénégal est entrain de régresser. Si jamais cela est vrai, c’est parce que l’opposition digne de ce nom a régressé. La santé de la démocratie c’est la présence d’une opposition républicaine, pas une opposition de troubadours.
Là où la démocratie a dégringolé c’est aux États-Unis avec le coup d’état raté de Trump. Là où la démocratie a régressé c’est en Inde, considéré jadis comme la plus grande démocratie du monde, aujourd’hui dirigé par un suprémaciste Indou qui persécute impunément les musulmans. La seule voix autorisée qui a condamné Narendra Modi (Maudit) est celle Serigne Mountakha Mbacké (Yallah nafi té wër). La démocratie a régressé en Europe chez Victor Orban, au Brésil chez Jair Bolsonaro.
Le Sénégal reste le sage de l’Afrique, remercions Dieu, et épaulons Macky pour achever ce qu’il a entamé jusqu’au-delà de 2024. Invitons le président pour qu’il amnistie Khalifa et consort, et repartir sur une nouvelle opposition républicaine.
Daha M. Ngaido
Diplomate-écrivain
Ottawa, Canada.