Auteur d’une saison réussie dans un rôle de joker de luxe, Souleymane Camara dispute le titre pour l’une des premières fois de sa carrière. L’attaquant de Montpellier savoure et croit en la capacité de son équipe à aller au bout.
« Jouer le titre, c’est fabuleux ! » A bientôt trente ans, Souleymane Camara savoure. En une dizaine d’années de carrière, il n’a pas eu souvent l’opportunité de disputer les premiers rôles en championnat. Hormis une deuxième place (2002-03) puis une troisième (2003-04) du temps de son passage à Monaco, l’attaquant international sénégalais a rarement connu l’ivresse des sommets. D’autant qu’en Principauté, il n’était encore qu’un espoir fraîchement sorti du centre de formation. Passé par Guingamp et Nice au cours de sa carrière, il a posé ses valises à Montpellier en 2007. Le club vivotait alors en Ligue 2 où il ne s’imaginait certainement pas être en course pour le titre de champion cinq ans plus tard. Mais Camara garde les pieds sur terre. « On ne se prend pas la tête. En début de saison, si quelqu’un nous avait dit que Montpellier jouerait encore le titre à six journées de la fin, on aurait dit que ce n’était pas possible. C’est une chance pour ce club et pour les joueurs aussi. On ne sait pas ce qu’il va se passer demain donc autant la jouer jusqu’au bout. »
Battus à Lorient dimanche dernier (2-1), les Héraultais ont grillé un joker, même si le nul concédé par Paris sur la pelouse d’Auxerre a atténué la portée de leur contre-performance. « J’espère que c’est un accident. On n’a pas fait le match qu’on attendait de nous. Le terrain ne nous a pas permis de jouer notre football habituel. A un moment donné, on ne peut pas se permettre de faire certaines erreurs. Il faut s’appuyer dessus pour ne plus les commettre. » Homme d’expérience dans un groupe relativement jeune, Camara symbolise bien la réussite du MHSC. La courbe de ses performances épouse celle du club depuis sa remontée dans l’élite en 2009. Excellent pour son retour en L1 (9 buts, 3 passes décisives), il avait porté son équipe vers la Ligue Europa avant de marquer le pas la saison passée (4 buts, 1 passe décisive), terminée en treizième position par Montpellier. En concurrence avec John Utaka, Rémy Cabella ou encore Geoffrey Dernis pour accompagner Olivier Giroud, il n’a pas toujours été titularisé par René Girard lors de l’exercice en cours.
Mais Camara a répondu présent lorsque son entraîneur a fait appel à lui (27 matchs de L1, dont quatorze dans l’équipe de départ). Avec sept réalisations et trois passes décisives au compteur, le Lion de la Teranga, qui a rempilé jusqu’en 2015, réussit sa saison. Revenu marqué de la CAN où le Sénégal a quitté la compétition dès le premier tour, il a passé le relais à ses partenaires au cœur de l’hiver. « On a un bon groupe. Si je ne suis pas là, d’autres prennent le relais. Ça fait notre force depuis cinq ans. » Conscient de l’opportunité unique offerte à sa formation de marquer l’histoire du club, Camara joue son rôle de sage de l’effectif et s’applique à calmer l’enthousiasme de ses partenaires. « Dans le vestiaire, on ne parle pas de titre, on parle seulement du match à venir. Il y aura Valenciennes samedi, un match très important, comme les cinq suivants. » Mais Camara est convaincu que Montpellier est sur la bonne voie pour créer la sensation. « Franchement, on a un bon coup à jouer. On sait que ça va être dur, on va être attendu. Si on reste concentré jusqu’au bout, il y aura une belle surprise. » Et il y aura bien participé.
foot365