Le chef de Division de transports de Louga a été relevé de ses fonctions suite à une enquête de l’Ofnac qui l’a épinglé. Mais il a impliqué son supérieur ainsi que ses collaborateurs. Une enquête a été ouverte pour déterminer le niveau d’implication des incriminés.
Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement est secoué par un scandale qui met tout le monde mal à l’aise. Et en particulier à la Direction des transports routiers, les gens se regardent en chiens de faïence, se demandant qui va être emporté par la vague.
Le chef des services des transports routiers de Louga a été confondu par les limiers de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Ayant fait l’objet d’une dénonciation, le concerné a fini par reconnaître son implication dans des faits de corruption. Il a avoué qu’il vendait des agréments, cartes grises, et autres documents administratifs qui, en principe, devraient être délivrés gratuitement. Cependant, il aurait déclaré aux limiers que les sommes qui lui étaient remis étaient redistribués à tout son service, jusqu’à ses supérieurs, y compris le directeur des transports terrestres, M. El Hadj Seck Ndiaye Wade. Certains de ces documents étaient vendus par lui jusqu’à 15.000 francs Cfa l’unité. Et l’affaire était devenue tellement notoire qu’il aurait été pris sur le fait par les agents de l’Ofnac.
Informé de l’enquête de l’Ofnac et des aveux du fonctionnaire, le ministre des Transports terrestres, M. Mansour Elimane Kane n’a pas tardé à réagir. Il a, à titre conservatoire, pris un arrêté pour relever de ses fonctions le chef de Division en question qui a été épinglé, en attendant la suite de l’enquête de l’Ofnac. Et il a fait comprendre à tout le monde dans ses services que les personnes qui seraient épinglées par l’enquête seraient sanctionnées à la mesure de leur faute.
Pour sa part, le directeur des Transports terrestres, M. El Hadj Seck Ndiaye Wade, a tenu à s’exonérer de toute faute. Le haut fonctionnaire, interrogé par Le Quotidien, reconnaît qu’il a été entendu par les limiers de l’Ofnac, à la suite de la dénonciation de son collaborateur. Mais il déclare que ce n’est pas sur des questions de corruption qu’il a été entendu. Au contraire, assure le directeur des transports, «l’Ofnac m’a interrogé sur les conditions et le processus de délivrance des différents documents administratifs relevant de mes services. Rien d’autre». Quid des accusations qui seraient portées contre sa personne ? Le directeur des transports reste zen. «Si c’est vrai qu’il m’a cité, l’enquête démontrera la véracité ou non de ses accusations. Et en ce moment, si l’Ofnac veut m’interroger sur ce point, je saurais comment me défendre, et je vous prie de croire que j’ai des arguments pour le faire», assure-t-il.
Mieux, le directeur des transports estime qu’il n’y a pas lieu de donner plus d’importance à cette affaire qu’elle n’en a. Pour lui, «un fonctionnaire a été impliqué par l’Ofnac dans une affaire de corruption. Dès que l’affaire a été connue, le ministre l’a relevé de ses fonctions. Cela ne présume pas de sa culpabilité, mais c’est pour permettre le fonctionnement normal du service. Imaginez, quelqu’un qui doit assurer un service public, et recevoir du monde. Si les gens savent qu’il pèse sur lui des soupçons de corruption, c’est un tout autre regard que les gens lui jettent». Si les soupçons qui pèsent sur ce fonctionnaire sont levés, il sera réhabilité, assure-t-il.
Le seul ennui est que ce dernier a reconnu ce qui lui est reproché, et a voulu impliquer certains de ses collègues.
Le Quotidien