Cette anecdote n’est pas anodine, elle a bien son sens dans cette pratique de la politique au Sénégal.
Tu es pauvre, très pauvre, endetté en plus, jusqu’à la moelle, mais tu veux vivre en milliardaire saoudien. C’est l’Etat que nous avons.
Nous avons dépensé nos milliards pour construire ce bijou, ce très beau stade. Mais, pour seulement l’inaugurer, il faut le « jomma ñaaw » et le « tiitëru ». Il faut encore dilapider et, sans doute, « jaayu ».
En Europe, les clubs cherchent toujours des moyens pour avoir un retour sur investissement, en y organisant des activités et en signant des partenariats avec des organisations. En un rien de temps, ils récupèrent tout l’argent investi dans la construction et commencent à récolter des bénéfices. Santiago Bernabeu du Real Madrid en est une parfaite illustration.
Au Sénégal, c’est le contraire. Nous mettons en place des projets et nous continuons à dépenser pour les utiliser. Le TER roulera des années avant de rattraper son coût. Le stade Léopold Sédar nous coûte encore 20 milliards pour des réfections, alors que s’il était bien entretenu, il aurait servi de source de revenus pour le secteur du sport.
Et le nouveau stade, pour seulement l’inaugurer, il faut encore toucher à la caisse. Les sénégalais attendent avec impatience ce jour. Avec ou sans transport gratuit, ils y iront avec plaisir. Beaucoup de matchs s’y tiendront, les passionnés du ballon rond auront l’occasion de s’assoir sur ces belles tribunes, sans vos stratégies de vol.
Nous sommes contents de voir ce projet aboutir mais il y a trop de futilités que l’on associe aux réalisations du président. Inauguration n’est pas synonyme de meeting politique
De surcroît, il s’agit du domaine du sport, évitez donc de nous verser dans des cars de femmes vêtues de marron beige et de politiciens aux gros ventres qui ne connaissent rien du football, à part se partager des primes.