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Synthèse de la commémoration du cinquantenaire du Ier Festival Mondial des Arts Nègres, Saint-Louis

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La Bibliothèque Centrale de l’Université Gaston Berger a reçu la Communauté Africaine de Culture/ Sénégal dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire du Ier Festival Mondial des Arts Nègres, Saint-Louis 30 juillet 2016.

Dès l’entame de son Allocution de bienvenue, Le Directeur de la Bibliothèque Centrale de l’Université Gaston Berger, Monsieur Malamine Diouf, se dira honoré d’avoir scellé avec la CACSEN un partenariat qui a porté ses fruits. Il rendra hommage à cette Association, héritière de la Société Africaine de Culture, qui a pris l’initiative historique de commémorer les 50 ans du cinquantenaire du Festival Mondial des Arts Nègres. Ce mérite est d’autant plus à souligner avec force que le Sénégal qui avait réussi la prouesse d’organiser avec brio cet évènement de dimension mondiale se faisait discret au même moment où des pays comme la France et les Etats-Unis, pour avoir pris toute la mesure de ce Banquet, avaient consacré des manifestations à son sujet.
Il mettra l’accent sur l’étape de Saint-Louis, « ville ayant été retenue, comme d’autres communes, comme lieu de commémoration décentralisé, il nous est venu à l’idée d’établir une collaboration CACSEN-UGB pour décliner la partition de la ville tricentenaire. ». Avant le colloque des 8, 9 et 10 novembre et en pleine phase avec sa thématique « Mémoire et actualité », notera-t-il, « il s’agit de s’arrêter sur « le Front culturel » ou « Langgug caada gi » : Qu’est ce qui le lie au Festival de 66, en termes d’appropriation de nos patrimoines endogènes dont nos icônes (NjëmbëtMbooj, AlinSitooy…) encore mal connues aujourd’hui ? Quels enseignements les nouvelles générations peuvent-elles en tirer, de l’urgence de régler la question des langues nationales par exemple? »
Prenant la parole à sa suite, Alpha Amadou Sy, Président de la CACSEN, a tenu, au nom de l’importante Délégation de la CACSEN, tout d’abord à remercier Monsieur le Recteur de l’UGB, le Pr Baydallaye Kane, pour l’accueil et l’effort financier consenti pour l’animation scientifique et culturelle de son Institution. Il associera à ses remerciements et félicitations Monsieur Malamine Diouf et son équipe qui auront fait preuve de constance et dans l’organisation,depuis 2006 de ce Forum de qualité.Il poursuivra son intervention en faisant remarquer que « si certains doutent encore de la pertinence et dela légitimité de cette commémoration l’organisation, du 28 au 31 juillet, à Dakar, au King Palace du Colloque de Préfiguration du Musée des Civilisations Noires, plaide à notre faveur ». Avant d’ajouter : « Monsieur le Recteur, votre ami et collègue, l’éminent Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, Pr Ibrahima Thioub, a eu l’honnêteté intellectuelle et la généreuse idée de rappeler que le projet de ce monument de classe internationale a été d’abord porté par Léopold Sédar Senghor. Et il ajoutera : le Président Macky Sall, en matérialisant ce rêve, finit de compléter ce qui manquait à cette symphonie de 1966, entendez au Premier Festival Mondial des Arts Nègres ».
Monsieur Olivier Sagna, Représentant de Monsieur le Ministre de l’EnseignementSupérieur, après avoir félicité le Recteur et, surtout, le Directeur de la Bibliothèque centrale a mis en évidence l’urgence de ce travail d’appropriation de notre patrimoine. Il s’est exercé à une lecture scientifique d’une dynamique dont les conséquences impactent, plus qu’on ne le pense, bien des segments de notre vie politique et cultuelle. Aussi a-t-il invité de mettre à profit le recul du moment pour procéder à une lecture les plus objectives, c’est- à- dire dans la pure tradition universitaire, de cette séquence de l’évolution culturelle du Sénégal.
Lors de sa prise de parole, le Recteur de l’Université Gaston Berger, Pr Baydallaye Kane, après avoir fait réitéré les félicitations adressées à Monsieur Malamine Diouf et à tous ses collaborateurs a tenu à préciser : « Le grand front culturel est d’abord celui de toute l’Afrique et de sa diaspora : les Narratives slaves, Du Bois, Marcus Garvey, Harlem renaissance, c’est Lamine Ibrahima Arfang Senghor, c’est Thiémoko Garang Kouyaté, la Négritude, Présence africaine, Manchester 45 avec Nkrumah et les autres, C’est le Congrès des Ecrivains et des Artistes Noirs à Paris en 1956, et Rome en 1959, Cheikh Anta et les thèses sur l’antériorité, le FESMAN de 1966 à Dakar, le Mouvement Rasta, etc.. La liste est longue. » Mettant à profit son statut de critique des arts, il partagera avec le public cette approche d’une fécondité exceptionnelle : « en écritures, chant et danse, où comme le dit Antony Burgess, le beau et le vrai se disputent la première place, dans la même mission de porter haut le flambeau de l’art. Le beau et le vrai, dans une relation bijective, jouent leur rôle de ciment de l’art au sens générique du terme »
Suite à cette partie réservée aux officiels, le modérateur du jour, Pr Ibrahima Wane de l’Université Cheikh Anta Diop, reviendra sur la place de Saint-Louis dans la vie culturelle du pays. Il insistera sur les travaux non seulement d’un Jean Dard mais surtout ceux de Madické Wade et de Majhmout Diop, pour traduire certains ouvrages tels que le Manifeste du Parti Communiste en wolof. Ndar c’est aussi la ville des Alioune Diop, Birago Diop, Adama Sylla, JacobYacouba et Aminata Fall, tous acteurs du Festival mondial des arts nègres de 1966. Coupet Badiane, Mansur Kébé et Olivier Sagna apporteront des clarifications de haute facture devant un oubli attentif qui n’a d’ailleurs pas manqué d’apporter sa part à la réflexion.
Dès la fin du Panel,le Recteur, Malamine Diouf et leurs invités avaient procédé au vernissage de l’exposition de l’équipe de la BU ; exposition consacrée, à la fois, au festival de 1966 et au Front culturel.
Dans l’après- midi l’événement s’est déplacé de Sanar au CRDS (Centre de Recherches et de Documentation du Sénégal). Premier acte de ce programme, la visite de la maison paternelle du Fondateur de Présence africaine, AliouneDiop. Le second acte, le vernissage de l’exposition de l’équipe de Monsieur Khalifa Dramé sur la Calebasse. Ce fut un moment magique au cours duquel le promoteur mettra l’accent sur les dimensions économique, environnementale, thérapeutique, touristique de la calebasse. Il terminera par lancer un appel, afin que l’exploitation la calebasse ne connaisse pas le même sort que le café et le cacao.
Dernier acte la présentation-dédicace de l’ouvrage édité par Seydou Nourou Ndiaye ; « LangugCaadaSenegaal » (Front Cultuel Sénégalais). Cette opportunité fut l’occasion de partager l’immense expérience dans le domaine de l’édition en langues africaines. Aussi, unanimement hommage lui sera rendu par tous les participants se référant à sa constance dans la défense des causes justes et sa contribution pour la promotion de la culture
Cette journée connaîtra son épilogue par une grande veillée culturelle. Sur fond des sons distillés par les doigts magiques de Lamine Faye et de Moustapha Diop, FatouYelly Wardini Faye, Tafsir Ndické Diéye (pour la touche poétique), Zoumba et autres berceront le public.
Cerise sur le gâteau la participation sublime de la Troupe Fanal. Tout cela au bord du fleuve et à quelques encablures de l’océan comme organisateurs, certains invités et artistes imploraient protection et bénédiction du génie Mame Coumba Bang ! Les fines gouttes de pluies qui tombèrent à quelques minutes de la fin du programme ne constituent-elles pas les signes prémonitoires des succès futurs qui vont couronner le Colloque des 8, 9 et 10 novembre prochain ?
Tafsir Ndické DIEYE
Pour Xalima.com

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