Talla Niang frère cadet de Ndongo Lo et acteur dans « Mayacine ak Dial »: « Ndongo Lo n’avait pas d’égal dans la musique Sénégalaise »

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Talla Niang ne passe pas inaperçu. Ce solide gaillard, bel athlète qui a une ressemblance troublante avec Balla Gaye 2 n’est autre que le frère de feu Ndongo Lo.
Mais Talla, chanté par le « rossignol de Pikine » dans l’un de ses tubes « Doumala Bayi » n’est ni lutteur encore moins chanteur. Ce dernier a surpris tout le monde en trainant sa carcasse sur les planches de la célèbre série « Mayacine ak Dial » qui l’a mis sous les feux des projecteurs. Sur son aventure dans la célèbre série, son rêve de faire du cinéma, ses rapports avec son défunt frère et les derniers instants qu’il a passé avec lui avant sa mort, Talla dit tout.

Rewmi Quotidien: Le Sénégal vous a découvert à travers la série Mayacine ak Dial. Voulez vous nous en parler ?

Talla Niang: Je n’ai jamais imaginé faire du théâtre dans ma vie. Je suis entré dans la série comme par enchantement. Un jour je me rendais chez un ami et je suis entré pas mégarde dans la maison qui jouxtait la sienne. Par hasard, j’ai trouvé tout le groupe en train de répéter une séquence.
Comme je ne passe pas inaperçu, ma présence a attiré leur attention. J’ai trouvé toute la bande Maman Dial que j’appréciais beaucoup et que j’ai toujours suivi à travers ses téléfilms sur le petit écran, Sopé, Kiné Sow que je connaissais bien avant etc… D’ailleurs c’est cette dernière qui m’a présentée à tout le groupe en disant que j’étais le frère cadet de Ndongo Lo. Cela les a réjouis. Par la suite, Mère Dial m’a serré dans ses bars puis a tenu à ce que je sois associé dans la série car il adorait mon frère. J’étais un peu surpris, mais elle m’a rassuré en me disant que j’allais y parvenir. Séance tenante j’ai joué quelques séquences on m’a briefé et c’est comme ça qu’a débuté l’aventure.

Est-ce que auparavant tu avais évolué dans une troupe ou une formation théâtrale ?
Non du tout. Les gens ont été d’ailleurs très surpris de me voir à la télé incarner des rôles dans un téléfilm, car auparavant j’étais aux côtés de mon défunt frère Ndongo Lo. J’étais dans son staff et j’étais presque son bras droit. A sa mort, je me suis lancé dans le business. Certains croyaient même que j’allais devenir lutteur comme je suis l’ami de bon nombre d’entre eux à l’instar de Zoss qui est un pote intime.

A vous entendre parler on dirait que vous en redemandez ?
Mon rêve le plus fou est de faire du cinéma. J’ai toujours rêvé de jouer des films d’être un acteur de cinéma. Ma participation à la série « Mayacine ak Dial » est peut être le début d’un rêve qui se concrétise, car je m’y plais. Quand je sors dans la rue les gens et surtout les enfants m’interpellent et ça me fait trop plaisir.

Quelle est la pièce qui vous le plus marqué dans Mayacine ak Dial ?
Celle que j’ai jouée avec Kiné Sow qui est aussi très talentueuse. C’est la série où je repoussais les avances de Kiné qui me draguait en pleine rue. Cette série m’a trop marqué car c’est celui qui plait le plus à mes amis.

Qu’est ce que cela vous fait d’évoluer aux côtés de grosses pointures du théâtre local come Ndèye Sène, Ibrahima Mbaye Sopé etc.. ?
C’est une grande chance que d’évoluer aux côtés de ces icônes, car ce n’est pas donné à n’importe qui de pratiquer cette crème dès ses débuts. J’en rends grâce au Tout Puissant car beaucoup de grands comédiens ne sont pas passés par ce raccourci.. J’en profite aussi pour remercier toute la troupe car ils m’ont vraiment aidé. Je suis un illustre anonyme parmi eux, mais n’empêche, ils ne sont jamais comportés comme des stars.

Ne craignez vous pas que la série connaisse le même sort inachevé que « Goorgorlu » avec ?
Je lance un appel pour qu’on fasse en sorte que cette production soit pérennisée. Déjà, nous nous entendons à merveille et nous formons en réalité une vraie famille comme c’est le cas dans la série. Encore que les Sénégalais l’apprécient beaucoup « Mayacine ak Dial ».
Tout est clean il n’y a rien qui dérange ou qui gêne. cela doit être suffisant pour qu’on pense à sa pérennisation. C’est une série qui à la fois divertit et éduque et tout le monde peut le regarder. Les échos sont favorables, car d’aucuns souhaitent même qu’on rallonge la durée de la série qu’ils jugent trop court.

Comment voyez vous votre avenir dans cet art ?
Le peu de temps que j’ai commencé à apparaitre sur le petit écran, on m’appelle de partout Cela me dope et me motive d’avantage. Je veux tourner des films être un grand acteur de cinéma. Bref, je veux briller comme l’avait fait Ndongo de son vivant. Mon père m’a dit d mettre en avant le nom de Ndongo Lo si je veux davantage percer dans l’art.
Tout ce succès n’est pas étranger au fait que je sois le petit frère de Ndongo Lo. Beaucoup de gens me voient à travers lui. C’est vrai que certains ont été surpris de me voir évoluer sur les planches car d’aucuns croyaient que j’allais devenir lutteur parce que j’avais les prédispositions. mais cette carrière dans le théâtre ne devrait pas surprendre outre mesure car j’ai le sang dans mes veines. Je connais le milieu de l’art car j’ai longtemps évolué aux côtés de mon grand frère

Comment Ndongo Lo a t-il été déterminant dans votre succès ?

Je représente Ndongo Lo dans tout ce que je fais. Si je suis devenu quelqu’un de reconnu aujourd’hui, c’est grâce à lui. C’est mon idole, car c’était un battant. Il s’est battu jusqu’à son dernier souffle La dernière soirée qu’il avait jouée, il était trop affaibli par la maladie. Il n’a pas pu la terminer, car il a eu un malaise et ce jour là, c’est moi qui lui avais dit d’arrêter le spectacle. Mais il s’y était opposé catégoriquement clamant qu’il voulait continuer à satisfaire ses fans. Par son courage et son abnégation, je me réfère beaucoup à lui. De la même façon qu’il a marqué la musique sénégalaise de son empreinte, moi également j’ambitionne de faire parler de moi dans le théâtre Sénégalais ou dans le cinéma Sénégalais pourquoi pas. Je veux réussir et qu’on dise que Talla a suivi les traces de son défunt frère. Je ferai en sorte qu’il soit toujours vivant à travers mon art. Je vais immortaliser Ndongo. Je veux perpétuer son œuvre dans un autre domaine que la musique.

Qu’est ce qui vous le plus marqué chez votre frère ?
Sa proximité avec sa mère surtout et sa famille. Mais ce qui m’a le plus marqué chez lui, c’est son humilité extraordinaire pour un artiste de son statut. Cela m’a beaucoup marqué. Il était trop humble. Partout où nous allions, c’est nous qui étions les stars alors que c’était lui la vedette. Ndongo n’aimait pas les strass et autres paillettes. Parfois même je me disputais avec lui car il avait trop tendance à « dévaloriser ». C’était un mystère chez lui. C’est pourquoi Dieu l’a grandi.

Qu’est ce que cela vous fait de voir ses tubes être encore écoutés par les Sénégalais plusieurs années après sa mort
Cela me marque beaucoup. Quand je pars à l’entraînement, la majeure partie des lutteurs que j’y trouve ne s’entraînent jamais sans mettre ses chansons via leurs téléphones portables. Les gens qui me connaissent, à chaque fois qu’ils me voient, c’est l’image de Ndongo que je leur donne. Dès fois, ces des étreintes par ci, des pleurs ou des cris par là. Alors que ça fait longtemps que Ndongo a disparu, mais il est toujours vivant dans l’esprit des gens. C’était un artiste multidimensionnel qui a marqué son époque.

Dans certains milieux je veux parfois même passer inaperçu car je risque d’ameuter les foules

Pourquoi selon vous les gens le portent toujourss dans leur cœur c’est à cause de son talent
Ou quoi ?
C’est inexplicable. Ndongo était un homme de bien, il a marqué son passage sur terre. C’est pourquoi il a eu ce succès posthume. En plus, c’était un talibé de Serigne Fallou Mbacké qu’il vénérait beaucoup. Serigne Fallou lui a rendu l’ascenseur.

D’aucuns disent qu’il était le meilleur de sa génération. Vous en pensez quoi ?
Ndongo avait un don divin. Son talent était inné. Car, il était l’unique chanteur dans notre famille personne ne chantait auparavant dans notre famille. Seul mon grand père paternel était un chanteur religieux. Peut être c’est ce qui a poursuivi Ndongo. Il a appris la chanson et la musique dans toutes ses formes. Il a débuté dans les chants religieux, ensuite dans les « mbapattes » et les « simbs ». Il maitrisait son art. En plus il aimait chanter les louanges de Dieu de son Prophète (Psl) et des saint hommes, c’est peut être le secret de cette domination sur ses autres collègues musiciens, car je peux dire qu’il n’avait pas d’égal dans la scène musicale.

En trois ans de carrière seulement Ndongo Lo a cristallisé toute l’attention des Sénégalais sur sa personne. Comment analysez vous cela ?
Mon père le dit souvent. C’est comme si les 3 ans de carrière qu’il a fait équivalaient à trente ou quarante ans de carrière. C’est ce qui est exceptionnel. C’est après sa mort que les gens ont compris sa dimension. Il était extraordinaire.

Pouvez vous nous parler de ses derniers instants sur terre ?
C’était dur. Il était rongé par la maladie. Je ne voulais même pas qu’il sorte pour aller jouer. Mais lui refusait de rester à la maison. Cela m’a beaucoup marqué, Ndongo m’a marqué, je ferai tout pour qu’il reste eternel. Je ne cesserai de prier pour lui.
Le jour de son décès, j’étais avec lui à l’hôpital, il agonisait. Soudain il m’a dit de rentrer, d’acheter un mouton blanc et d’en faire un sacrifice. Il tenait à ce que je quitte les lieux. Son insistance était troublante. Il voulait en fait me chasser et je ne savais pas que c’était la dernière fois qu’on se voyait.

Je suis rentré, j’ai fait le sacrifice le chauffeur m’a dit qu’on devait retourner à l’hôpital.. Bizarrement, j’ai refusé d’y aller malgré l’insistance de ce dernier alors que c’est moi qui devais veiller sur mon frère. Je suis donc resté à la maison.
Subitement, une dame est venue chez moi en pleurs avec son fils. je lui ai demandé ce qui se passait, elle m’a annoncé la triste nouvelle. Je leur ai dit que c’était archifaux, car je venais tout juste de le quitter, il y’a quelques instants. Mais peu après, les gens arrivaient par groupes, les uns criaient, les autres tombaient en transe. La nouvelle de la mort de Ndongo s’est répandue comme une trainée de poudre. C’est à ce moment précis que j’ai réalisé son décès. Je n’oublierai jamais ce jour là. Jamais.

Est-ce que la famille de Ndongo Lo est associée aux festivals organisés en sa mémoire les jours de l’anniversaire de sa mort ?
Je n’ai jamais impliqué dans l’organisation de ces festivals, j’y assistais seulement. On me remettait une somme et je donnais cela à mes deux parents. Après introspection, je me suis dit que je ne dois plus être un spectateur mais un acteur. Je trouvais inadmissible le fait que des gens lui rendent hommage alors que moi qui suis son frère et était son plus proche collaborateur je reste les bras croisés. J’ai donc décidé de m’impliquer dans ces festivals dorénavant. C’est le moins qu’on puisse faire pour lui, car il a beaucoup fait pour nous. Et depuis que j’y suis mêlé, il y’a eu des changements. les gens viennent participer et les recettes des soirées sont devenues plus importantes. Mon implication n’y est pas étrangère, par ce que les gens ne venaient pas à ces festivals car ils ne voyaient aucun membre de la famille de Ndongo. Mais maintenant les choses commencent vraiment à bouger par ce que les gens voient que la famille de Ndongo est dedans.

Avez-vous des nouvelles de ceux qui étaient dans l’entourage immédiat du staff de votre frère et de ses amis ?
Je vois certains comme je ne vois plus d’autres. Ça je le dis haut et fort, il y’en a beaucoup que je vois plus. Peut être qu’ils sont pris par d’autres occupations, mais je ne les blâme pas « Louway deff bopam ». Ils vont régler ça avec Ndongo Lo.

Par contre, il y’en a qui sont toujours fidèles. Souvent des gens que je ne connais pas m’appellent pour prendre des nouvelles de la famille. Il y’a aussi Ndiambé, Iba Sèye Ablaye Sèye, Ass Guèye et Mère Dieynaba Fall à qui je décerne une mention spéciale. C’est une femme très vertueuse, très croyante. Elle agit comme si Ndongo Lo n’était pas mort. Elle ne l’a jamais oublié. A chaque anniversaire de la disparition de Ndongo, elle organise des séances de récitals du Coran pour le repos de son âme, elle fait des sacrifices etc… Elle ne cesse de nous dire toujours qu’elle est notre maman. Elle se soucie beaucoup de nous.

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