Témoignage de Bour Sine Coumba Ndoffène en faveur de Cheikh Ahmadou Bamba

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Le Sine (pays seerer) devrait vibrer ce week-end pour célébrer le témoignage du Bour Sine Coumba Ndoffène (Roi) en faveur de Cheikh Ahmadou Bamba (fondateur du mouridisme). J’ai eu l’opportunité de ne presque jamais rater cette cérémonie à Diakhao SINE durant ces 10 dernières années. C’est aussi une occasion pour moi de me rappeler au souvenir d’un grand frère arraché à notre affection Mame Birame Diouf. En 2014, nous avions eu une discussion très intéressante sur deux questions : 1. Bour Coumba Ndoffène Diouf s’était il converti à l’islam avant sa mort. Réponse. Il n’y pensait même pas. 2. Avait il fait acte d’allégeance à Serigne Touba ? Non, c’était un acte de témoignage. Toujours convaincu de l’importance des corpus qualitatifs pour comprendre un pan de nos historicités, je reprends ici une partie des échanges.

« Son fils Farba Diouf, grand disciple mouride, a été formel sur ce point « il n’y pensait même pas »! (…)

Le 7 Juin 1903, le Conseil Colonial est réuni a Saint-Louis du Sénégal afin, notamment, de recueillir des témoignages sur les « agissements » de Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE.
Plusieurs orateurs chargèrent le Cheikh en soutenant qu’il projetait de conduire la guerre sainte ou jihad contre le colonisateur. Coumba Ndoffene DIOUF, prit la parole pour affirmer que tous les témoignages entendus étaient purs mensonges et qu’en vérité, Khadimou Rassoul n’était intéressé que par l’observance des commandements de Dieu, la lecture du Coran et les enseignements .Il exigea et obtint la mise en place d’une Commission d’enquête qui se rendrait au domicile du Marabout pour voir si des armes y étaient stockées. Il déclara alors qu’il était prêt à renoncer à tout commandement pour lui et pour sa famille. Immédiatement, il se mit à la tête d’un détachement de son armée pour aller passer la nuit autour de la demeure de Ahmadou Bamba pour éviter que des armes y soient introduites. La commission d’enquête arriva le lendemain et ne trouva aucune arme. Voilà ce qui est appelé « Témoignage ».

Cheikh Ahmadou Bamba eut un entretien avec le Roi et lui demanda.  » Comment se fait-il que vous témoigniez en ma faveur sans savoir quelque chose de moi ». (Loo ma xamal be di ma seedeel? ». Réponse du Roi  » J’ai la certitude que vous ne vous intéressez pas au pouvoir poilitique, mais au service de Dieu et je ne saurais être le complice de menteurs ». Le Cheikh lui déclara  » yaa ma seedeel si aduna, maa la ameel seede sa alaxira » ( Vous avez témoigné pour moi en ce monde, je vous promets un témoignage à l’au-delà »)

Quand Sérigne Abdoul Ahad Mbacké est devenu Khalife Général des Mourides, il estima que la famille de Khadimou Rassoul était redevable de reconnaissance à la Famille de Coumba Ndoffène. Il décida de se rendre lui-même, le 7 juin à Fatick, au domicile de Farba Diouf, fils de Coumba Ndoffène, pour s’acquitter de ce devoir de reconnaissance (Thiant). Tout le Sine s’y donna rendez-vous. Après la célébration, Farba Diouf lui déclara que la famille de Coumba Ndoffène est également redevable à Khadimou Rassoul pour le témoignage promis à l’au-delà. Sérigne Abdoul Ahad leur donna rendez-vous le 13 juin à Darou Marnaane pour venir exprimer cette reconnaissance (Thiant). Chaque année depuis lors, il y’a double célébration. Il faut quand-même distinguer les deux thiants.

Aprés la disparation de Farba Diouf, la famille de Coumba Ndoffène décida que désormais la célébration se ferait à Diakhao où est enterré Coumba Ndoffène.

Farba Diouf était mouride et Sérigne Abdoul Ahad lui a signé un Document le désignant Haut Représentant du Khalife dans le Sine. Ce document se trouve aujourd’hui entre les mains de son fils aîné qui lui aussi s’appelle Coumba Ndoffène et qui vit à Fatick.

Sérigne Abdoul Ahad et ses frères n’ont pas considéré que ce témoignage avait une portée limitée. Sérigne Touba non plus puis qu’il considéra devoir le rétribuer par un témoignage à l’au-delà.

Les Diouf sont des gardiens de vérité! Cette attitude de Coumba Ndoffène n’était pas destinée à faire plaisir mais à respecter un engagement de ses ancêtres; Toujours être les défenseurs de la vérité et n’être jamais complice du mensonge, ne point en vivre et ne pas faire vivre ses adeptes ».

Photo NKEN
Mausolée de Bour Coumba Ndoffène Diouf et le Palais royal, Diakhao Sine, Région de Fatick, Sénégal.

Ndukur Kacc Essiluwa Ndao

www.ndukur.com

1 COMMENTAIRE

  1. Pour une véritable de Ahmadou Bamba Mbacké
    De grâce, il faut arrêter de déifier cet homme qui a consacré sa vie à l’islam. S’il lui est arrivé de prétendre être capable d’amener des gens au paradis, c’est à placer dans le cadre de l’oeuvre humaine qui reste imparfaite. Aujourd’hui, il s’en est allé et à ce titre, à l’instar du Prophète (PSL) et de ses compagnons (Sahaba), Cheikh Ahmadou Bamba a besoin de nos prières. Pas plus, ni moins. Il est connu que les habits que portait Cheikh A Bamba, n’avait pas de poches. Et pourtant, beaucoup de gens aujourd’hui qui prétendent être ses disciples font partie des plus grands truands de ce pays. Rien que le trafic éhonté qui existe à « Keur serigne-bi » à Dakar, en est une illustration: rappelons que les faux médicaments qu’on y vend, sont de la drogue et que à ce titre, ça tue! Çà suffit, SVP. Nous respectons Cheikh A Bamba Mbacké et admirons son courage, mais nous ne lui donnerons jamais le statut du dernier des Sahaba du Prophète (PSL). Et Dieu sait que seuls dix noms de Sahaba déclarés comme futurs hôtes du Paradis, ont été révélés par le Prophète Mouhammad (PSL) alors qu’ils étaient encore sur terre. Même s’il est vrai que nous avons le ferme espoir qu’ils soient tous sous la miséricorde d’Allah (SWT), nous ne déifions aucun d’eux, ni même notre maître et guide, le dernier des Prophètes, Mouhammad Ibnou Abdallah (PSL). Au contraire, nous reconnaissons avec fierté son statut d’homme, avec ce que cela peut sous-entendre! Que ne fut-il pas apostrophé par Son Créateur quand il lui arriva de se tromper d’appréciation de manière ponctuelle:
    – A la bataille de Uhud, lorsqu’il reprit ses esprit suite à l’agression dont il fut victime, son exclamation vis à vis des agresseurs (mécréants qui combattaient les musulmans) a été vite corrigée par Allah (SWT) qui lui rappela que Sa miséricorde peut embrasser encore ses actuels agresseurs.
    – Quand il fut questionné à propos de Zul Kharnaïni (« Alexandre le grand »), la réponse qu’il croyait imminente, tarda à venir. Lorsque l’ange Djibril reçut l’autorisation de lui faire la révélation, il l’enjoignit d’abord de convoquer la volonté d’Allah (incha Allah) sur toute chose du futur dont il n’a pas connaissance.
    – Avec Ibnou Maktoum, la sourate « Abasa wata walaa »
    -Etc.
    Bref, cet homme à la dimension exceptionnelle qu’est le Prophète de l’islam (PSL) qu’Allah nous a désigné comme étant l’unique modèle à suivre à cause, entre autres de ses nobles caractères, n’en reste pas un être humain qu’il nous est défendu de déifier. S’il nous est demandé de le suivre à la lettre, ça ne sera jamais pour lui accorder un statut divin car ce serait mal comprendre la révélation coranique et toute la première partie de la stratégie qu’il a développée à la Mecque avant l’hégire: ancrer dans les cœurs et les esprits des fidèles, le monothéisme absolu. Ce qu’il a répété lors de son dernier pèlerinage à la Mecque.
    Donc de grâce, ramenons les choses à leur juste raison et rendons hommage à tous ceux qui se sont battus en Sénégambie pour que trône le drapeau de l’islam sans aucune exagération: ils s’appellent, entre autres, Thierno Souleymane Baal, Cheikhou Oumar Foutiou Tall, Maba Diakhou Bâ, Mamadou Lamine Doumbia, Ahmadou Bamba Mbacké, Maodo Malick Sy, etc. Et cessons d’utiliser leur nom pour continuer d’endormir le peuple sénégalais en leur miroitant le paradis dans l’au-delà au nom de ces illustres aïeux. Cessons d’embrigader la masse et d’organiser des Ziar, Magal et Gamou tout au long de l’année pour empocher leur argent (les fameux « adiyya »). Si cet aspect pécuniaire en était dépourvu, peut-être qu’il y aurait moins d’enthousiasme à assembler ces foules périodiquement.
    Redonnons à Touba sa vocation première, c.à.d, celle d’une ville véritablement sainte et non pas celle d’un repaire de bandits qui organisent tout genre de trafic (faux-médicaments, vols de voitures, recels, fraudes fiscales, etc.). Arrêtons ces gens qui s’y font nommer « Cheikh » alors que pour beaucoup d’entre eux, leurs pratiques ne sont pas loin de celles des caïds de la mafia observées ailleurs, etc.
    Ne prêtons pas le flanc aux loges maçonniques et autres adversaires de l’islam qui ne manquent jamais de fustiger les musulmans à cause de toues ces dérives. Au contraire, liguons nos forces pour combattre ces anti-valeurs qui prétendent placer l’homme au centre de leurs actions.

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