La plaisanterie est un vecteur de paix qui permet d’atténuer les conflits sociaux et d’assurer un climat pacifique. c’est pourquoi, à l’occasion du deuxième anniversaire de l’émission Fak fo ayé (hier et aujourd’hui), tenu ce weekend, à Ndiaganiao (Mbour), les conférenciers ont démontré en développant le thème de la plaisanterie comme facteur de paix, l’importance de la culture pour la stabilité d’une société.
Dans ce contexte où le monde est marqué par une insécurité liée au terrorisme, à l’extrémisme et à la déperdition des mœurs, les acteurs culturels ont préconisé un remède à ce fléau en rappelant à la nouvelle génération, nos coutumes et valeurs qui ont permis à nos ancêtres d’assurer la stabilité sociale au Sénégal. C’est pourquoi la manifestation culturelle de ‘’Fak Fo ayée’’ (hier et aujourd’hui) qui s’est tenue dans la commune de Ndiaganiao ce weekend, a permis aux participants de relever un aspect important de la culture qui peut être une réponse au contexte actuel. Ce weekend culturel qui symbolise le deuxième anniversaire de l’émission sérère animée par Yan Demba Tine, coordonnateur de la radio Sokhna Fm, a été un prétexte pour développer le Thème sur « le rôle de la plaisanterie comme vecteur de paix» et animé par le sociologue Dr Ousmane Ndong et Souley Diouf fondateur du musée rural.
En effet, les animateurs ont montré les différents atouts de la société sénégalaise qui ont permis d’assurer la stabilité du pays. Pour Souley Diouf, fondateur du musée rural, un concept qui a permis de garder une partie du patrimoine matériel et immatériel de Ndiaganiao dans un musée du village, «ce serait une perte énorme pour le Sénégal d’assister au déracinement des générations futures. Nous sommes dans un monde où les idéologies extrémistes gagnent de plus en plus du terrain. Pourtant les gens n’en prennent pas garde mais notre défunt président, Léopold Sédar Senghor, avait prédit cela. Maintenant nous appartenons à un monde du donner et du recevoir où seuls les gens qui sauront faire la sélection pourront s’en sortir».
Et d’ajouter : « Nos valeurs culturelles reposent sur nos capacités à vivre en harmonie entre différentes ethnies. C’est ce qui fait qu’un sérère peut se moquer d’un toucouleur ou d’un diola et vice versa sans qu’il n’y ait de heurts. A côté de ce cousinage à plaisanterie, il y a la plaisanterie par patronyme qui permet par son nom de famille de se moquer d’une autre personne» explique t-il. Pour le sociologue, Dr Ousmane Ndong, cette culture est à conserver pour les générations à venir parce que cela permet à chacun de cultiver une paix durable. «La culture est l’un des premiers vecteurs d’un développement économique. Il formate l’homme en lui inculquant les bonnes valeurs mais aussi en lui apprenant à avoir un bon comportement dans une société. D’ailleurs, si le Sénégal n’a pas connu de tensions sociales, en partie c’est grâce à la plaisanterie qui existe entre les ethnies, les lignées, les patronymes », explique le conférencier.
A côté de ces plaisanteries, il y a au sein de la culture sérère, la plaisanterie générationnelle qui permet à des personnes appartenant à différentes générations d’entretenir des rapports sociaux pacifiques ou l’aîné est souvent considéré comme le roublard et sa femme une domestique tandis que le cadet est traité comme le paresseux souligne t-il. Fort de ce constat, les animateurs de la conférence estiment que le modèle social sénégalais doit être appliqué dans la sous région pour lutter contre le terrorisme et les conflits sociaux. Pour encourager l’enracinement des jeunes qui est un vecteur de stabilité sociale, l’organisateur de cette rencontre, Yane Demba Tine, compte l’instaurer dans les autres localités du Sénégal.
Source: L’As