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Terrorisme. Les secrets d’une « armée » très organisée: repérer et faire exploser les bases militaires françaises au Sénégal.

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Un rapport de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN), daté du 24 janvier 2008, consigne les auditions des trois Mauritaniens condamnés, mardi 25 mai, à la peine de mort pour l’assassinat, en 2007, de quatre Français. Ces auditions, effectuées entre le 13 et le 21 janvier 2008, contiennent leurs aveux obtenus, selon leurs avocats, sous la torture.

Mais les procès-verbaux (PV) révèlent aussi des détails sur l’organisation d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui, eux, ne sont pas remis en cause.

Selon ces documents que Le Monde a pu consulter, les trois hommes avaient constitué une « cellule » terroriste financée par le vol et la revente, jusqu’au Sénégal et en Gambie, de véhicules 4 × 4 appartenant à des Occidentaux. « Il est à noter, relèvent les enquêteurs, que le vol de véhicules et de biens des Européens est légal du point de vue des oulémas de la mouvance salafiste. »

Les trois hommes racontent comment, dans l’espoir d’intégrer les rangs d’AQMI et peut-être un jour de partir pour l’Irak ou l’Afghanistan, ils se sont entraînés dans des camps de l’organisation au nord du Mali.

« J’étais dans les camps jusqu’en juillet 2007 et j’évaluais le nombre des deux katibas réunies (unité de combattants créée pendant la guerre d’Algérie> à 170 éléments dont environ 40 Mauritaniens », affirme ainsi Mohamed Ould Chabarnou. Selon ce dernier, l’ordre de planifier une attaque contre des Occidentaux aurait été transmis par Moktar Belmokhtar, l’un des « émirs » algériens d’AQMI. Marié à plusieurs femmes touarègues, ce dernier règne sur le Sahel où il organise trafics et contrebande. Son groupe détient encore deux otages espagnols.

Mohamed Ould Chabarnou donne le numéro de téléphone d’Abou El-Walid, « homme de confiance de la katiba de Belmokhtar (…), un expert en explosifs ». Une katiba, poursuit-il, « est à son tour divisée en seriya. La seriya varie entre deux et sept véhicules, selon la mission qu’elle doit remplir. Un commandant est désigné à l’occasion ».

Le même précisera un peu plus tard son rôle : « J’étais porteur d’une mission de Belmokhtar à Dakar. Je devais y résider pour une durée indéterminée. L’objet de la mission était de repérer les emplacements des bases militaires françaises au Sénégal. »

Sidi Ould Sidna, lui, estime à « 50 » le nombre de Mauritaniens croisés dans les camps et à une centaine d’hommes celui des katibas. Le jeune homme assure qu’il était question d’opérations-suicides contre des bâtiments abritant des Occidentaux, notamment des hôtels. Au policier qui l’interroge, il répond : « Je suis volontaire pour des opérations kamikazes (…) uniquement sur des cibles européennes ou américaines. »
Isabelle Mandraud
lemonde.fr

1 COMMENTAIRE

  1. DGSN foumou xalat yeupp DGSE xalat ne louko raww fouf. Le service de renseignement senegalais est tres limite son champs de manoeuvre est de 196 723km2. Memes les missions en Gambie ce sont soldees par un echec lamentable avec l’arrestation de Ndour Thiam. Seuls Wade et son fils y croient. J’espere que cet article n’a pas ete commandite pour faire croire que la presence des bases francaises constituent une menace pour le senegal. Si c’est le cas c’est une honte.

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