Depuis l’attentat terroriste perpétré contre les musulmans à Québec, plusieurs citoyens de confession musulmane m’ont fait part, à juste titre, de leurs inquiétudes. La question qui revenait sans cesse au téléphone et sur les réseaux sociaux se résumait à celle-ci « Sommes-nous en sécurité au Québec? ». Avec la montée du terrorisme, qui n’a pas qu’un seul visage ou une seule religion, personne n’est à l’abri nulle part. On peut, sans risque de se tromper, affirmer que depuis la tragédie ayant coûté les vies de 6 personnes laissant derrière elles des orphelins, il y a maintenant au Québec, dans notre conscience collective, un avant et un après 29 janvier 2017. L’exception québécoise et canadienne de tolérance et du vivre ensemble est certainement ébranlée mais elle peut se relever si l’ensemble de la société en tire les leçons. Les musulmans du Québec ne pourraient jamais imaginer que , dans cette société canadienne reconnue mondialement pour le respect de la liberté de conscience et des droits humains, que des fidèles qui souhaitaient prier librement dans les lieux de culte en arrivent à verrouiller les portes de la mosquée durant les heures de prières (lire à ce sujet l’article de Thomas Gerbet Nouvelles mesures de sécurité à la mosquée de Brossard, la plus grande au Québec). Il faut donc impérativement que les différents acteurs se parlent et nous avons toujours prôné l’idée que l’intégration est une responsabilité partagée entre plusieurs acteurs, d’où le titre de notre deuxième ouvrage. La chronique de ce matin «Plus que jamais, faut qu’on se parle » de l’éditorialiste en chef du journal La Presse, François Cardinal, est pertinente et inclusive en ces moments difficiles.
La nouvelle est terrible et la douleur profonde mais nous devons rester unis dans l’adversité. La société québécoise, dans son ensemble, a été touchée par cette tragédie. Nous sommes tous des Québécois. L’heure n’est pas propice pour entretenir un message de division. Il y a eu un élan de solidarité d’un océan à l’autre, d’un continent à l’autre. Il faut démontrer à ces extrémistes violents (des groupes d’extrême droite, islamophobes ou islamistes radicaux ) que des valeurs de tolérance, de paix, d’inclusion incarnées par le Québec et le Canada sont plus fortes que celles de la division et de la haine. Nous n’avons pas peur. Nous sommes fiers d’appartenir à cette société et nous devons tendre la main à toutes les personnes ou aux jeunes qui seraient tentés par l’extrémisme violent, peu importe leur obédience : l’extrême droite ou le salafisme. La solution pour les jeunes ne doit pas être la violence mais la contribution au développement de leur société puisqu’ils sont et seront l’avenir de la nation.
La promotion des avantages de la diversité passe inévitablement par les médias qui sont le miroir de la société. Pour éviter les fractures identitaires, il faut sensibiliser la population d’accueil à la diversité culturelle tout en sensibilisant les personnes immigrantes aux valeurs de la société d’accueil. L’information sur la sensibilisation des immigrants aux valeurs de la société d’accueil doit s’inscrire dans une démarche de réciprocité impliquant, de la part de la société d’accueil, plus d’ouverture et une intégration professionnelle facile des immigrants.
Les avantages de la diversité ne sont pas connus et reconnus par tous. La perception de l’immigration n’est pas la même d’une région à une autre. La peur de la différence peut pousser certains individus à se créer des mondes imaginaires. L’immigrant doit également aller vers l’autre pour déconstruire certains mythes. En effet, la population québécoise ne connaît forcément pas le rôle de l’immigration et devrait être plus sensibilisée sur cette délicate question.
La pleine participation de tous les Québécois d’origine, comme des néo?Québécois, constitue un paramètre dans l’intégration sociétale des individus qui composent la société. Le Québec est expert en matière de recommandations pertinentes, mais doit passer l’épreuve de les traduire en faits concrets. Si on appliquait le tiers des recommandations sur l’intégration des personnes immigrantes, bien des problèmes seraient résolus. Nous ne devons jamais perdre de vue que nous sommes tous embarqués dans le même bateau. Pour cette raison, nous devons construire collectivement cette société avec nos ressemblances et nos particularismes.
Doudou SOW
Consultant-formateur en intégration professionnelle et gestion de la diversité
Destination intégration professionnelle
(Conseil-Formation-Coaching)
http://doudousow.wordpress.com/
Ce sont les musulmans qui ne sont en sécurité nulle part.
D’ autres commettent des attentats sous faux drapeau et les « terroristes » sont forcément des musulmans.
Depuis le 11 septembre 2001, aucun musulman n a commis un attentat en Europe ou aux USA et pourtant des millions de musulmans sont massacrés sous le prétexte « guerre contre le terrorisme ».