Le conflit qui oppose les opérateurs Africa transaction processing service (Atps) et Excaf, vient montrer de manière dramatique l’amateurisme et le manque de professionnalisme qui entourent certaines décisions de l’Etat qui, malgré cela, produisent des effets sur la majorité de la population.
Le fait qu’Excaf ait été convaincu par la justice d’avoir violé le contrat d’exclusivité qu’elle avait signé avec son partenaire Atps, ne devrait surprendre qu’à moitié ceux qui, au jour le jour, sont témoins des pratiques illégales de l’opérateur média.
Nous avons en effet ici, un opérateur qui commercialise depuis des nombreuses années, un bouquet satellite, à travers son réseau. La publicité qui passe sur ses chaînes de radio et de télé, promet au client plus d’une centaine de chaînes de tous horizons. Or, avec le temps, le client se rend compte qu’il s’est fait arnaquer, car son opérateur lui proposait un produit sur lequel il n’avait aucun droit. Plusieurs fois, il s’est fait rappeler à l’ordre pour avoir piraté des chaînes d’autrui. Les clients du bouquet Excaf ne s’étonnent donc plus de se réveiller pour se rendre compte que telle ou telle émission aura disparu de leur bouquet, sans aucune explication. Et c’est cet opérateur aux pratiques proches de la Maffia, que les autorités de ce pays ont voulu mettre en avant pour le lancement de la Tnt. On a écarté des concurrents étrangers, dont pourtant certains avaient des partenaires locaux, pour privilégier cet individu. Et l’on nous avait assuré que le 17 juin passé, le pays aurait totalement basculé dans la Télévision numérique terrestre. A l’heure du rendez-vous, malgré les cérémonies officielles, la moitié du pays n’était pas couverte.
Et près de 6 mois après, la situation n’a pas vraiment changé, le pays n’a toujours pas réalisé son basculement. La faute à qui ? Si certains peuvent se déclarer Contan ( ?!) de la situation actuelle, l’usager est loin d’y trouver son compte. D’abord, les décodeurs que l’Etat a subventionnés à plus de 40 milliards de francs, pour qu’ils soient vendus à 10 mille francs, le sont rarement à ce prix.
Ensuite, ils sont peu disponibles. Et enfin, on ne sait pas si ces choses marchent vraiment, puisqu’à certains, elles n’ont quasiment pas apporté d’amélioration. On va bien sûr, indexer l’opérateur Excaf. Mais pas que lui, si l’on veut être juste. Ceux qui, connaissant les pratiques de cet opérateur, lui ont confié l’exclusivité de ce marché combien important, sont tout autant, sinon plus fautifs que lui. Et ils ne pouvaient invoquer l’excuse de la possible rédemption d’un criminel. La preuve, dès qu’il l’a pu, il s’est empressé de chercher à escroquer un partenaire avec lequel il avait passé un contrat d’exclusivité. Et puisque la Justice a décidé de l’arrêt de la commercialisation des décodeurs, que comptent donc faire les autorités ?
Le Quotidien