Le président togolais Faure Gnassingbé a réitéré mercredi soir, en présentant ses vœux, sa volonté de « dialoguer » avec l’opposition pour mettre fin à la crise politique et sociale qui agite le pays depuis septembre.
« Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques », a-t-il déclaré à la télévision nationale, en insistant sur son projet de révision de la constitution.
C’était la première fois que Faure Gnassingbé s’adressait directement aux Togolais depuis le début de la crise en septembre 2017.
« Je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs », a-t-il indiqué, sans annoncer la date des discussions, ni du référendum.
Après 5 mois de contestation populaire pour demander sa démission, menée par 14 partis d’opposition, le parlement souhaite soumettre au peuple un projet de révision de la constitution qui prévoit une limitation à deux le nombre de mandats présidentiels.
L’opposition exige la libération des manifestants
Toutefois, cette réforme n’est pas rétroactive, ce qui permettrait au président Gnassingbé, qui a succédé en 2005 à son père, au pouvoir durant 38 ans au pouvoir, de se représenter en 2020 et 2025.
L’opposition, qui rejette cette réforme, se mobilise depuis août, organisant des manifestations quasi hebdomadaires. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, inquiets de l’instabilité que peut engendrer la crise togolaise, ont appelé pouvoir et opposition au dialogue, sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo et du Guinéen Alpha Condé, président de l’Union africaine. Togo, manifestation, vœux, Gnassingbé, crise, dialogue, opposition Image caption.
La coalition de l’opposition organise depuis septembre des manifestations quasi hebdomadaires contre le président.
L’opposition exige des « mesures d’apaisement » notamment la libération de manifestants toujours détenus et le retrait des forces de sécurité dans le nord du pays, avant le début de ce dialogue.
Au total 16 personnes, dont des adolescents et deux militaires lynchés par la foule, ont été tuées depuis le début des manifestations, selon des sources officielles.
Des édifices publics et des résidences privées – appartenant notamment à des proches du pouvoir – ont été saccagés et incendiés.
Rfi