Tony Sylva:  » J ’aimerais…, jouer dans le championnat sénégalais »

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Tony Sylva vous salue bien ! Le portier de Trabzonspor fait le bilan de sa saison. Un trophée (la Coupe de Turquie) et des problèmes administratifs avec son employeur, notamment des arriérés de salaires. L’affaire est sur la table de la Fifa. Certes, l’international sénégalais ne regrette pas son passage en Turquie, mais il annonce son départ. En ce qui concerne son absence en équipe nationale, Tony clarifie le débat, parle de son avenir avec les Lions et de son souhait de revenir jouer dans le championnat sénégalais avant de mettre un terme à sa carrière. Tony est toujours imbattable.

Lors du dernier match amical, contre la Grèce, vous n’avez pas joué. Aujourd’hui, vous n’êtes pas sur la liste des joueurs sélectionnés pour la rencontre amicale contre le Danemark. Quel est votre avenir avec l’équipe nationale ?

(Rire) Je n’ai rien à dire sur ce qui se passe. J’ai eu un entretien avec l’entraîneur. C’est à lui maintenant de dire ça aux médias. Il m’a demandé mon avis. On a discuté et tout est clair.

Mais est-ce que Tony Sylva est toujours motivé pour venir en équipe nationale ?

Ce n’est pas le fait d’être motivé. Je le suis toujours. Je n’ai jamais dit que j’arrêtais avec l’équipe nationale. Je suis toujours disponible. J’ai eu l’entraîneur, on a parlé et il a fait ses choix après. Mais on s’est compris.

Aimeriez-vous jouer ce match contre le Danemark ?

Comme il (Ndlr : Amara Traoré) le dit, je n’ai plus rien à prouver. Il vient d’arriver et, peut-être, il a envie de voir d’autres gardiens. Il a son idée. Il faut lui laisser le temps. Pour le moment, il n’y a aucun problème. Je suis compétitif et si on m’appelle, je viens. Que cela soit clair : je ne suis pas exclu de l’équipe nationale.

Quel jugement portez-vous sur cette équipe et surtout les jeunes gardiens de but ?

On est en phase de reconstruction. Je ne regarde pas les joueurs jouer. L’entraîneur a plus de temps de les voir évoluer. Il peut avoir une idée par rapport aux gardiens qui viennent en équipe nationale. Il y a un bon groupe et tout ce que les gens veulent c’est d’aider l’équipe nationale à retrouver son niveau. C’est ça le plus important. Les détails, il faut les laisser de côté.

Qu’est-ce que ce groupe a de particulier ?

Je viens de le découvrir. Ça fait longtemps que je ne venais pas. C’est en Grèce que j’ai découvert le groupe. Ils ont envie de faire quelque chose avec cette génération. Il faut les aider pour qu’ils y arrivent. Ce n’est jamais facile.

Bientôt les éliminatoires. Le Sénégal est dans le groupe 5 avec le Cameroun. Vous êtes dans la même équipe que Rigobert Song. Le match a déjà commencé entre vous ?

(Il éclate de rire). C’est le capitaine de l’Afrique, il est toujours là. Il ne lâche pas. On a tous le même problème en Afrique. Les gens disent qu’il est vieux, mais il est tout le temps là ! Il cavale toujours plus que les jeunes, et l’on dit qu’il est vieux. Je ne comprends pas trop. C’est dommage. Il faut dire les cadres, mais pas les vieux. Les vieux, ils arrêtent le football. En Europe, les gens disent les cadres, mais en Afrique ils préfèrent dire les vieux. Paradoxalement, ces vieux jouent. Un joueur qui est vieux ne court plus. Il reste chez lui. Il va falloir que les gens changent de mentalités. Pour revenir à votre question, malheureusement on n’en parle même pas, pourtant on est tout le temps ensemble. Certainement, il va arrêter avec l’équipe nationale après la Coupe du monde qui sera sa quatrième participation.

Ça vous dérange que les gens disent vieux ?

Oui, ça me dérange un peu. Les dirigeants européens sont conscients et ne signent pas de contrat pour quelqu’un qui est vieux. S’ils le font c’est qu’il est compétitif.

Pensez-vous à une date pour arrêter votre carrière ?

Tant que je peux plonger, je vais continuer à jouer. L’équipe nationale, peut-être oui, je vais y réfléchir. Mais ma carrière, tant que j’ai toujours mes jambes, je vais continuer à jouer.

Par rapport à l’équipe nationale, vous êtes dans la réflexion ou bien ?

Il y a toujours une fin à tout. Donc il faut y réfléchir. Mais je ne suis pas dans la réflexion. J’ai encore deux ou trois ans à jouer dans le haut niveau avant de passer à autre chose.

Vous pensez le faire dans le moyen ou le long terme ?

Je ne sais pas. Il ne faut pas me faire parler.

Le championnat sénégalais est dans sa deuxième phase de professionnalisation…

J’aimerais, quand même, avant de finir, jouer dans le championnat sénégalais. Ça me ferait plaisir. Il faut relever le niveau du championnat. Je salue franchement le courage de Moussa Ndiaye (actuellement au Jaraaf de Dakar).

Quel club sénégalais vous aimeriez intégrer à votre retour ?

(Il éclate de rire). Ça c’est une question piège. Tu sais très bien que j’ai fait toute ma formation à la Jeanne d’Arc. Donc voilà ! J’ai passé de bons moments là-bas et j’ai beaucoup appris de mon entraîneur. Psychologiquement, il savait comment me parler, comment motiver les joueurs.

Parlons maintenant du championnat turc et de votre club actuel, Trabzonspor. Vous avez créé la surprise mercredi dernier en battant en finale de la Coupe de Turquie le leader de votre championnat, Fenerbahçe…

Je n’étais pas sur le terrain. La raison ? j’ai pas mal de problèmes avec mon club. J’ai passé de bons moments à regarder ce match. Personne ne s’attendait à ce qu’on batte Fenerbahce, mais on l’a réussi. C’est toujours bénéfique pour un joueur de gagner des titres. Une équipe ce n’est pas seulement les 11 joueurs. En venant ici c’était pour jouer et gagner des titres, malheureusement, il y a eu ce qui s’est passé. Mais on a tous participé à cette coupe, et on a été récompensé.

Vainqueur de la Coupe de France en 2000, il a fallu attendre 10 ans après pour que Tony gagne un autre titre ?

Il faut voir aussi les circonstances. C’est vrai que je suis passé par Lille. À chaque fois on était près, mais il n’y a pas eu de concrétisation. C’est vrai, le plus important dans la carrière d’un joueur, c’est de gagner des titres. Rester tout ce temps sans gagner de coupe……

Globalement, êtes-vous satisfait personnellement de votre saison ? De votre temps de jeu ?

Sur le plan personnel, je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu. Depuis janvier, j’ai des problèmes avec les dirigeants, pas des problèmes sportifs mais administratifs. Je suis resté des mois sans salaire et j’ai saisi la Fifa. Ils n’ont pas aimé ça. De plus, il y a eu pas mal de changements d’entraîneur. Ça n’a pas été facile pour tout le monde. Il y a eu des hauts et des bas, mais je ne regrette pas d’être venu en Turquie.

Est-ce que le dossier de vos arriérés de salaire a évolué ?

J’ai un avocat qui s’en occupe. Ils me doivent trois mois de salaire, mais ils vont régler ça.

Récemment, la presse française écrivait que Tony Sylva souhaiterait retourner en France et que Lens et Valencienne seraient intéressés….

C’est vrai que j’étais de passage en France et j’avais dit que cela m’intéressait de revenir en France. Mais depuis, je n’ai pas eu de retour. Retourner en France est un challenge intéressant. On verra au mercato, à la fin du championnat.

Avez-vous des touches en France ?

Pour le moment, je ne peux rien confirmer. Ce que les médias disent et ce qui se passe, c’est différent. Je suis ouvert à toutes discussions, s’il y a un club qui se présente.

Votre contrat arrive à terme en juin. Y a-t-il des chances de vous voir prolonger votre contrat ? Ou vous êtes tenté par un départ après tout ce qui se passe sur le plan administratif avec votre club ?

Pour le moment, ça me tenterait de voir autre chose. En Turquie, la mentalité est un peu différente des autres. Mais il faut voyager pour découvrir les mentalités des autres pays. Je sais maintenant à qui j’ai affaire ici. Cependant, sur le plan footballistique, le niveau n’est pas mal, il y a beaucoup d’étrangers de nationalités différentes. Le football turc ressemble beaucoup au football anglais, mais je pense que je vais partir.

Quel championnat pourrait être votre prochaine destination ?

On n’a pas le choix. Le plus important c’est qu’un club manifeste son envie de prendre Tony Sylva. Il ne sert à rien de tourner dans un club où l’entraîneur n’a pas besoin de toi.

Si vous aviez à choisir entre la France et un autre championnat européen, sur lequel porteriez-vous votre choix ?

Je connais déjà le championnat français, c’est pourquoi j’avais voulu tenter une autre aventure. Un retour me tenterait, mais si j’avais à choisir, je dirais l’Angleterre ou l’Espagne.

lobs.sn

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