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Top «94» ou Tocards gang ? ( Par charles Faye )

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J’emprunte du Belge Raymond Van Ermen, conseiller du président de l’European Partners for the environment, que j’ai eu la chance de rencontrer il y a peu dans le désert de Tan-Tan du Maroc, sa philosophie de vie partagée sans doute par de nombreux Sénégalais conscients de leur mission ici bas et fort déterminés pour la réaliser. «La responsabilité de chaque citoyen et citoyenne est – dans toute la mesure du possible – de s’engager pour une société meilleure».

Comme lui et comme mon ami d’enfance, Cheick Ba, je pense que chacun de nous a effectivement un service à rendre à notre cher Sénégal, en fonction du moment et du lieu, de ses talents et de son domaine spécifique d’action.

Pour 94 d’entre nous, il faut croire que le service qu’ils peuvent rendre à nous autres et à notre pays est d’occuper la fonction présidentielle. De s’occuper en l’occurrence de nous autres 15 millions et quelque centaines de mille de Sénégalais. De notre sécurité nationale. Santé, éducation, bien-être, environnement, de nos relations internationales, etc.

Aussi, est-il normal qu’ils décident de conquérir notre adhésion, parce qu’ils ont quelque chose de sérieux, de grand, à nous vendre. Notamment, le rêve d’un Sénégal meilleur tiré par un projet de société réaliste, ambitieux, juste, inclusif, durable.

Je n’en attends pas moins. Du président sortant à ses adversaires. Il est attendu qu’ils déclinent plus qu’un bilan, pour ce qui concerne Macky Sall, ou de réciter la litanie de toutes les critiques de ce que l’on sait déjà, pour ce qui est de l’ensemble de ses adversaires. Propositions et réponses concrètes, voilà ce que nous attendons de : la sécheresse prolongée que nous vivrons de plus en plus du fait des changements climatiques ; l’aridité des sols ; vagues de chaleur de plus en plus fréquentes qui vont plomber nos économies, réduire dangereusement la productivité des travailleurs et accroître les coûts d’énergie du fait du doublement, voire triplement de la demande ; la désertification et l’érosion qui décime nos côtes ; perturbations des précipitations devenues des phénomènes extrêmes ; risques certains d’amputation considérables sur le Produit intérieur brut, le Produit national brut, le revenu national brut.Etc.

Dans ce monde où tout indique que l’économie court à sa décarbonisation pour préserver les chances de survie de notre espèce sur terre, que deviendront notre pétrole et notre gaz ? Il serait bon de savoir quelles stratégies nos 94 partants déclarés pour la présidentielle de 2019 ont déjà mis en boîte pour : accorder des priorités aux secteurs sociaux de base ; améliorer le pouvoir d’achat des populations ; renforcer les mesures de protection sociales ; promouvoir l’emploi ; assurer notre sécurité alimentaire que plusieurs spécialistes disent déjà en péril ; promouvoir la formation technique qui fait défaut ; préparer l’endurance physique et psychique du Sénégalais qui sera désormais confronté à une réalité environnementale rude, aride, sans pitié ; etc.

Comme tous ceux qui ont quelque chose à proposer pour servir qui plus est à la plus haute fonction de notre pays, je suppose qu’ils ont suffisamment de ressources pour nous emballer, nous faire rêver et nous embarquer dans une pluie de projets, les uns plus ambitieux que les autres, pour notre seul bénéfice et celui des générations futures. En intégrant et cela est valable pour tous, les risques d’échec, d’être jugés, critiqués pour leur inconsistante si elle se révèle aux grands yeux des Sénégalais et du monde. C’est le minimum auquel ils doivent s’attendre. On ne se met pas ci-devant sans courir le risque de prendre le retour de bâton. Mais avant, les «94» chercheront les 6 298 000 (au plus) millions parrains dont ils auront globalement besoin (à raison au plus de 67 000 parrains par candidat).

Un exercice qui ne devrait pouvoir se faire, en principe, que si les parrains, plus issus de la majorité silencieuse que du militantisme pur et dur, privilégient leurs questions et les réponses qu’ils attendent des «94».

Pour ce qui me concerne, je ne me priverai pas. Du moment que notre pays pauvre et complice a eu la sordide idée de s’engager dans la campagne électorale, – il saura comment y trouver son compte, c’est le propre et le fort du Senegalensis, – suivre maintenant et au cours de ces six mois les «94» hommes et femmes s’ils sont toujours en course pour la présidentielle 2019, devient l’exercice national.

Une chose est au moins claire depuis hier lundi, leur généreux élan de servir les Sénégalais qu’ils « placent au-dessus de leurs personnes», acte, sans le vouloir peut-être, la désacralisation de la fonction présidentielle qui n’est plus l’affaire exclusive des traditionnels partis politiques depuis quelques années maintenant.

Au Sénégal, comme partout ailleurs et en particulier dans les pays développés, la course à la présidentielle est devenue plausible pour le citoyen lambda, comme pour l’homme politique aux profils les plus improbables.

Le cas de Nicolas Sarkozy en France notamment, qui aura porté un rude coup à la traditionnelle image liftée de la french authority  de ses prédécesseurs, avec ses habitudes surfaites de petit riche bling-bling. Récemment, ceux du surprenant jeunot Emmanuel Macron qui scotche sur place les highlanders de la scène politique française, du très désagréable et désarçonnant Donald Trump aux Etats-Unis et du premier non Européen et unique noir Ballon d’Or du foot, George Weah au Liberia,

Le monde a changé, le Sénégal aussi et avec !

Charles FAYE

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