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Tous nos gouvernants actuels qui ne font pas des Assises les leurs sont contre les Assises Nationales. par Denis Ndour

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« Celui qui n’est pas avec nous est contre nous »(cf Mt 12,30) pour dire que celui qui n’est pour le peuple est contre le peuple, sachant que la charte de bonne gouvernance démocratique est un produit du peuple et pour le peuple. Aujourd’hui les trois questions que je me pose avec bon nombre de Sénégalais, sont les suivantes : pourquoi le Président de la République qui s’était verbalement engagé entre les deux tours à appliquer les conclusions des Assises Nationales tarde toujours d’en faire une réalité ? Pourquoi ne dit-il pas ouvertement au peuple Sénégalais qu’il ne peut pas ou ne veut plus les appliquer ? A qui la faute lui ou ses alliés ? Je rappelle que le Comité Nationale de Pilotage(CNP) par le biais du GTS(Groupe de Travail et de suivi pour la mise en œuvres des conclusions des Assises Nationale)ne cesse de travailler pour la mise en œuvre des conclusions des Assises, pour se faire le GTS a déjà produit périodiquement des rapports très pertinents d’analyse et d’évaluation sur la gouvernance de Maky Sall depuis qu’il a accédé au pouvoir. Ces rapports furent envoyés au Chef de l’Etat et à son Premier ministre, un, quelques jours avant la déclaration de politique général du PM et un autre, quelques jours avant le discours de fin d’année du Président de la République. Qu’est ce que ces derniers ont-ils fait de ces rapports ? Eh bien je vous demande d’aller relire ces deux discours respectifs pour voir la place donnée aux Assises ou encore d’évaluer l’action gouvernementale depuis 11 mois. Oui c’est dommage mais c’est la triste vérité le silence de certains leaders qui avaient pour credo les Assises, démontre simplement leur manque de détermination à challenger le Chef de l’Etat pour l’application des Conclusions des Assises. Si ceux qui disaient hier entre les deux tours qui ce n’était pas nécessaire de faire signer un acte d’engament au candidat Macky Sall pour faire appliquer les Assises une fois élu, ne le regrettent pas profondément aujourd’hui c’est que peut être eux même n’y croyaient pas.
En attendant de voir de façon concrète les éléments de rupture préconisés par la charte de Bonne Gouvernance et le Rapport général des Assises, nous pouvons interpeller nos autorités sur certains points fondamentaux. Par exemple sur une assemblée nationale de rupture, centre d’impulsion de la vie politique Nationale qui suppose :
– Des députés comme acteurs du changement et non des députés qui ne pensent qu’aux avantages et privilèges attachés à la fonction de député.(passeports diplomatiques, salaires, carburant, prime de telephone….etc) -Une Assemblée qui, à la place d’une majorité mécanique, prenne des initiatives hardies pour veiller à l’évaluation des politiques publiques, à régler la question des lois et des règlements qui est encore laissée en souffrance, pour se faire les députés doivent remédier à cette opacité et montrer comment l’argent public a été utilisé. J’invite la société civile à la vigilance et à l’engagement pour toujours être non seulement à travers la pratique, la voix des sans voix mais surtout à conscientiser les populations face aux stratégies de politiques politiciennes de certains leaders qui ont pour seul objectif de prendre les citoyens pour leurs « esclaves » au lieu de se mettre à leur service. D’ailleurs certains ont déjà anticipé leurs campagnes pour les élections locales de 2014 alors que la priorité du moment devrait être : – régler les problèmes de survie des certains citoyens(coût élevé de la vie, chômage, inondation….etc) – Régler la crise de l’Education et redéfinir notre système de santé tout en renforçant les capacités des hôpitaux et favoriser l’accès aux soins aux plus démunis – refonder nos institutions , garantir les libertés et assurer une Nouvelle Gouvernance Institutionnelle qui repose sur :
La fin de la concentration des pouvoirs entre les mains du Président de la République
Une nouvelle constitution qui ne peut être tripatouillée et traduite dans nos langues nationales
Une justice indépendante, libérée des liens hiérarchiques directifs susceptibles d’affecter son indépendance et accessible aux citoyens. »
Avec surtout une réelle séparation des pouvoirs, pour preuve on se rappelle encore d’une influence de l’exécutif sur le pourvoir judiciaire « (….) quelqu’un (Me El Hadji Amadou Sall, Ndlr) devait répondre à la Justice demain, j’ai demandé au ministre de la Justice de surseoir à sa convocation…», a dit récemment le président Macky Sall. Par ailleurs, pendant presque un an nos gouvernants, du matin au soir nous parlent que de l’enrichissement illicites et des biens mal acquis pour nous faire oublier les autres priorités citées plus haut. Mais j’insiste, pour moi Il n’ya pas de réconciliation sans justice, certes nous voulons que les deniers publics volés soient retournés au Trésor public mais surtout que les coupables soient malgré tout juridiquement sanctionnés afin de combattre l’impunité dans notre pays. A mon avis ce n’est pas la bureaucratie encore moins la diplomatie qui fera que les Assises soient appliquées par nos gouvernants actuels. Mais plutôt une conscience populaire sur la pertinence et la nécessité de l’application des Conclusions des Assises pour régler les problèmes de survie des populations et poser les bases d’un nouveau Sénégal émergeant. Pour ce faire seule une détermination et une pression populaire qui n’a aucun fondement politique ou partisan mais plutôt un esprit de démocratie participative et de conscience citoyenne, feront que le peuple soit entendu afin que les ruptures indispensables puissent voir le jour. Attention au syndrome malien, tout Etat qui n’a pas une opposition forte, crédible et républicaine a une démocratie en danger. Alors chers citoyens restons vigilants. DENIS NDOUR Amnesty International-USA Email : [email protected]

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