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Trafic d’ivoire : 1 mois de prison pour 3 délinquants

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Interpellés, le 11 février dernier, en possession de 237 objets en ivoire sculptés, qui représentent 5 kilos et demi d’ivoire, More Cissé, El hadji Bèye et Massamba Mbaye vont passer quelques jours encore en prison. Le juge les a condamnés à un mois ferme et à payer solidairement une amende de six cent mille francs Cfa. Un verdict qui, aux yeux des membres du projet Sénégal application de la loi faunique (Salf), n’est pas la preuve d’une «volonté déterminée de dissuader ce trafic faunique très lucratif» en Afrique.

Les 3 trafiquants d’ivoire, More Cissé, El hadji Bèye et Massamba Mbaye, arrêtés le 11 février dernier à Dakar, sont désormais édifiés sur leur sort judiciaire. Ils ont en effet été jugés et condamnés, le 26 février dernier, à «un mois (de prison) ferme» et à payer «une amende de 600 000 francs Cfa payable solidairement pour les délits de détention, circulation et commercialisation de trophées d’espèces protégées». Ces condamnés avaient été «pris en possession de 271 objets en ivoire sculptés représentant 5 kilos et demi d’ivoire» alors que la saisie des objets délictuels s’élevait «à 4 500 000 francs Cfa», selon le communiqué projet Sénégal application de la loi faunique (Salf) daté du 11 février dernier.
Le Salf, qui annonce ce verdict à travers un communiqué, s’est livré à une appréciation du verdict concernant ces délinquants. Prenant le soin d’indiquer que «la valeur même de l’ivoire saisi était d’environ 8 millions», le Salf constate : «Cette condamnation, jugée faible par la Communauté internationale, compte tenu de la gravité des faits, ne démontre pas encore assez une volonté déterminée de dissuader ce trafic faunique très lucratif sur tout le continent et pour lequel les derniers éléphants africains payent un très lourd tribut.»
Appelant à «lutter efficacement contre le commerce illégal de la faune», le projet Sénégal application de la loi faunique est d’avis que la sanction qui devait être infligée au trois trafiquants d’ivoire devait être exemplaire. Aussi, estime-il que «les autorités judiciaires en charge de sanctionner doivent user de leur impérium et faire peser le poids de la Justice sur les trafiquants». Ce d’autant qu’une telle attitude de leur part contribue à la collaboration «à l’œuvre d’une bonne justice et à l’application des lois fauniques».
Face à «un crime organisé transnational» défini comme tel par le Congrès des Nations-Unies sur le Crime, le Salf souligne qu’«à défaut d’une forte répression et de condamnations exemplaires, les trafiquants continueront à s’impliquer dans ce commerce illégal faisant échouer les efforts de la lutte contre la criminalité faunique».
Soutenant que l’ivoire demeure «une question très sérieuse qui mérite une attention sérieuse», le projet Sénégal application de la loi faunique informe qu’au Kenya, «le juge peut infliger la prison à vie pour trafic d’ivoire, même chose en Afrique du Sud où un trafiquant a été condamné à 77 ans de prison ferme l’année dernière».
Le trafic de la faune, notamment l’ivoire, préoccupation majeure pour les gouvernements du monde entier et pour l’Afrique et «extrêmement lucratif», rapporte 20 milliards de dollars par an. Il implique des membres du crime organisé et est lié aux autres types de trafic comme la drogue, les armes, le blanchiment, fait remarquer encore le Salf.
Le projet Salf rappelle que les mouvements terroristes comme Al-Shaabab, les Jenjawids, Boko haram, etc. tirent leur financement du trafic d’ivoire d’éléphant. Puis que «l’ivoire fournirait environ 40% des fonds nécessaires au groupe Al-Shaabab pour se maintenir en activité et déstabiliser l’Afrique de l’Est et du Centre». Et ces mêmes mouvements terroristes préoccupent le Sénégal, qui a décidé de renforcer «sa sécurité sur l’ensemble du territoire». Cette inquiétude, note-t-on, concerne aussi l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, fait-on remarquer, «au Mali, un cinquième des éléphants ont été tués pour alimenter le trafic d’ivoire depuis début 2015 et, selon la Minusma, (Mission de maintien de la paix de l’Onu au Mali), cette recrudescence est liée aux activités des groupes jihadistes dans le pays».

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