Trafic illégal de bois en Casamance : quand la sécurité au niveau de la frontière entre le Sénégal et la Gambie profite aux trafiquants

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La coupe illégale de bois en Casamance devient de plus en plus inquiétante. En effet, malgré les efforts consentis par les autorités, la population continue de se poser des questions sur l’efficacité des politiques mises en place pour juguler ce phénomène. Depuis le départ du colonel Souleymane Kandé de la zone militaire

N? 5, nommé à la tête du Commandement des Operations Spéciales (COS), l’anarchie a repris et les forêts de la Casamance sont en train d’en payer les frais. De Kandiadiou aux forêts classées des Narangs en passant par Essom, Koulay et Suel, les tronçonneuses destrafiquants de boistournent en plein régime. L’ampleur de ce trafic est sans commune mesure. Des camions gros porteurs, équipés de grues, pénètrent les forêts casamançaises, coupent les arbres et transportent le bois en Gambie sans être inquiétés. Il faut rappeler aussi que, ce phénomène dure depuis longtemps. Et fort de ce constat, le Sénégal exerce désormais un droit de poursuite en Gambie contre les coupeurs de bois clandestins qui opèrent en Casamance. Depuis l’intervention des forces de la CEDEAO qui ont permis de chasser le Président Yaya Jammeh de la tête du pays, un contingent sénégalais de 625 militaires est déployé à Kanilai. Et le nombre important de camions interpellés en Gambie par le contingent, suscite une indignation auprès des casamançais qui ne comprennent pas ce laxisme des forces de sécurité situés en Casamance pourtant chargés de sécuriser la frontière entre le Sénégal et la Gambie. Fatigués de cette situation, ces derniers ont décidé de mettre la main à la pâte. Et il y’a moins d’un mois, 08 personnes qui se livraient à la coupe de bois ont été arrêtées par la population au niveau de la forêt classée de Tendouck. Ils ont été, ensuite, mis à la disposition des agents des Eaux et Forêts ainsi que le matériel avec lequel ils abattaient les arbres. D’après notre enquête, le trafic illégal de bois est l’une des principales sources de revenus des habitants et les trafiquants profitent de la complicité des villages à cheval sur la frontière mais surtout de l’implantation des bases rebelles au nord de la
Casamance dans le territoire sénégalais qui servent d’appui aux trafiquants. Malgré le travail titanesque abattu surtout par la dernier contingent sénégalais en Gambie qui, en trois mois, a interpellé une centaine de camions, ils sont stoppés net par la législation en Gambie qui n’a pas prévu de lourdes sanctions contre ces délinquants qui contribuent à la déforestation au niveau de la Casamance. Ainsi, pour récupérer son camion immobilisé, le conducteur paie une amende de cent mille francs Cfa. Ce qui pousse nos sources à indiquer que les forces Sénégalaises situées en Gambie ar- rêtent les mêmes camions puisque les propriétaires ne sont
pas inquiétés. En plus, la poro- sité de la frontière du côté de la Casamance est liée au manque de moyens des militaires qui ne peuvent pas exécuter correcte- ment la mission de surveillance de cette partie du territoire. Ce qui revient à dire qu’il va falloir réinventer la façon de lutter contre ces trafiquants de bois. Aussi, le Sénégal et la Gambie gagneraient à trouver, ensemble, les mécanismes à mettre en place pour éradiquer ce phénomène parce que le Sénégal est rempli de ressources humaines dynamiques à l’instar du Colonel Mamadou Sarr qui est à la tête du cinquième déta- chement sénégalais en Gambie. D’après nos sources sur place, il dirige d’une main de maître la troupe et se tue à la tâche pour mener à bien cette mission. Lauréat de l’École Nationale des Officiers d’Active (ENOA), le colonel Sarr a commandé le Bataillon des Blindés avant d’être nommé comme commandant des troupes sénégalaises en Gambie.
Ndeye Mariama Kobar Saleh

1 COMMENTAIRE

  1. Cette affaire de trafics de bois entre la Casamance et la Gambie a assez durée ! Si le gouvernement du Sénégal, pour ne pas dire les gouvernements qui se sont succédé depuis vingt ans voulaient y mettre fin, en moins d’une semaine ce serait fait ! Pour se faire , il faudrait installer un poste des eaux et forêts au point de passage des camions ! La Gambie est considérée dans les données économiques mondiales, comme un pays exportateur de bois précieux, or nous savons que c’est du bois Sénégalais ! Peut-être que le président Sall a sa façon d’aider son ami, le président Barro !

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