Transplantation rénale : La pratique « enfin » effective au Sénégal 

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XALIMANEWS-Après le vote de la loi autorisant la transplantation rénale au Sénégal en 2015, un Conseil national du don et de la transplantation (CNDT) a été mis en place en 2019. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le calvaire des insuffisants rénaux s’est accru. Annoncée en 2022 dernier, l’application de cette loi qui va sauver des milliers de vies est enfin prévue à la fin du mois de mars 2023. Une annonce qui a été faite par le Professeur El Hadji Fary Kâ, le président du CNDT.

«Nous avons travaillé à mettre en place tout ce qui est textes législatifs et réglementaires pour organiser la transplantation. Pour rappel le CNDT ne transplante pas. Nous sommes un organe de régulation. Mais, la bonne nouvelle, c’est que nous avons évalué un hôpital. Cet hôpital a eu une évaluation favorable pour faire la transplantation. Je ne peux pas vous dire lequel, car nous attendons l’arrêté ministériel parce que nous, on donne un avis favorable. Et c’est le ministère chargé de la Santé qui doit sortir l’arrêté. Je pense que d’ici une semaine, l’arrêté va être disponible», a révélé le Pr Kâ.  

A l’en croire, la transplantation pourra, en principe, démarrer parce qu’il appartiendra aux autorités de cet hôpital de s’organiser pour démarrer le plus rapidement possible parce que cet agrément ne dure que deux ans. «Au bout de deux ans, il dépose une autre candidature. Tout ça, c’est la bonne nouvelle. Un hôpital a été évalué. Un consortium a été même évalué par des experts commis et mandatés. Ces derniers ont émis un avis favorable et cet avis est transféré à l’autorité pour la sortie de l’arrêté. Il y a un autre hôpital que nous sommes en train d’accompagner pour finaliser un dossier de demande d’agrément. Il y en a un qui a été agréé et deux autres qui suivent le processus», renseigne le Pr El Hadji Fary Kâ.

«On peut taxer le tabac, le bouillon… car on ne peut pas payer pour avoir un rein, la donation est gratuite»

«La transplantation est plus rentable et c’est très important, car nous formons des spécialistes en néphrologie», a dit le président dudit conseil qui liste 3 intérêts de la transplantation. «Le premier intérêt, c’est économique : La transplantation coûte beaucoup moins cher que la dialyse. Un malade transplanté et un dialysé, on peut dire que la première année, c’est la même chose, le même coût. Pour la deuxième année, le coût double et cela va crescendo. En terme économique, c’est beaucoup plus rentable», a affirmé le président du CNDT. Cependant, en termes de suivi, signale-t-il, le transplanté vit comme tout le monde. Il a une espérance de vie qui est celle de la majeure partie de la population.  Quant au deuxième aspect, il porte sur «sa liberté, être utile à soi-même et à la communauté. On peut ainsi retrouver son travail. On peut aller étudier. Parce qu’on a une population très jeune. Avec la dialyse, il y a beaucoup d’absence. Il y en a qui arrêtent leurs études. Alors que si on est transplanté, on peut poursuivre ses études. On peut aller au bureau. On peut voyager là où on veut. L’autre intérêt, (le 3eme) qu’on ne dit pas, c’est l’intérêt de formation. C’est très important car nous formons des spécialistes en néphrologie, en dialyse. Mais ils ont quand même un handicap», signale le président du Conseil national du don et de la transplantation. Le handicap de ces spécialistes dont il fait allusion, est que, selon lui, «ils ont une formation théorique en transplantation. Mais, ils n’ont pas fait la pratique. C’est un intérêt pour nous les formateurs et aussi pour les hôpitaux. Parce que, quand on évalue vraiment un hôpital, cela permet aux hôpitaux de se mettre à niveau. C’est important. Nous n’évaluons pas les blocs opératoires uniquement. On évalue tout un ensemble. On évolue l’aspect administratif, l’organigramme, son système qualité, son système de digitalisation. On évalue tout et on prend en compte tout. C’est une option qui est très chère aux autorités, notamment au chef de l’Etat, Macky Sall. Alors les autorités ont intérêt à soumissionner, même s’ils ne font pas de la transplantation. Parce qu’à la sortie de l’évaluation, ils vont améliorer beaucoup de choses dans leur fonctionnement», estime-t-il, en plaidant une décentralisation de l’activité.

«Nous pensons que ce serait bien de décentraliser cette activité dans les autres régions du pays»

La décentralisation de la transplantation est aussi au cœur des discussions au moment où la pratique est sur le point d’être réalisée dans des hôpitaux de la capitale sénégalaise. «Nous nous sommes focalisés sur Dakar. Mais, on a visité un hôpital régional. C’est l’hôpital de Ziguinchor. Nous pensons que ce serait bien de décentraliser cette activité. Je pense que si un ou deux hôpitaux de Dakar commencent, les autres vont suivre. Ce serait excellent. Pourquoi pas à Thiès, à Ziguinchor, à Saint-Louis ? Notre souhait, c’est que la transplantation soit démocratique et que toutes les structures qui veulent le faire puissent remplir les conditions. C’est un plus pour le système sanitaire du pays», a révélé le Pr Ka.

A en croire ce dernier, la transplantation rénale, c’est la transplantation d’organe la plus facile. «Tous les pays du monde le font facilement. Nos spécialistes sont très bien formés. Mais, il faut savoir qu’il faut être disponible 24/24 et 7/7. Un malade greffé, quand il appelle, il faut être joignable. S’il a besoin de radiologie, il doit être joignable et disponible. En termes techniques, il faut le dire ce n’est pas quelque chose de compliqué. Les urologues font des interventions plus compliquées qu’enlever un rein à un malade», a-t-il précisé.

«Il est hors de question de greffer quelqu’un et qu’il soit en rupture de médicament»

En ce qui concerne les moyens techniques et financiers pour mener à bien ce projet, il a apporté des précisions. «Nous sommes à notre début. Par contre, nous avons réfléchi sur le mécanisme de financement. Nous avons des propositions pour le financement de la transplantation. Nous pensons qu’il faut un fonds, trouver un système pour financer l’activité. L’Etat ne peut pas tout faire. Il faut trouver des solutions pour que l’activité soit pérenne. Alors, il faut trouver des mécanismes. Il y a beaucoup d’idées. On peut taxer le tabac, le bouillon. On peut le faire car on ne peut pas payer pour avoir un rein, la donation est gratuite. Il y a les analyses, les médicaments, il faut prendre tout cela en compte et le coût n’est pas exorbitant».

A ce sujet, il note que le coût de cette opération est de plus de 2 000 000 FCFA. D’où la nécessité de régler ce problème. Sinon, dit-il, «il est hors de question de greffer quelqu’un et qu’il soit en rupture de médicament, de traitement, parce qu’il n’a pas les moyens», a précisé le président du Conseil national du Don et de la transplantation, le Professeur El Hadji Fary Kâ.

Avec VoxPopuli 

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