Près de 450 mille enfants âgés entre 7 et 14 ans travaillent au Sénégal. C’est ce qui ressort de l’étude sur « le travail des enfants et l’emploi des jeunes au Sénégal » diligentée par l’Oit, le Bit et la Banque Mondiale en 2008. La restitution de cette étude à lieu hier mardi à Dakar.
Le taux de chômage des jeunes est à 15% sur l’ensemble du pays. Les jeunes femmes semblent plus exposées au chômage que les jeunes hommes. Et le taux du chômage des jeunes est beaucoup plus élevé en milieu urbain que rural Cette situation a fortement à l’amplification du travail des enfants qui concerne environ 450 000 individus âgés de 7 à 14 ans, soit près de 20% de cette classe d’âge.
L’incidence du phénomène est plus forte en milieu rural qu’en milieu urbain. La main d’œuvre enfantine est, dans sa grande majorité, employée dans les travaux familiaux non rémunérés. Près de 90% des jeunes travailleurs sont cantonnés dans les activités familiales ou individuelles qui ne sont pas tenues de s’affilier aux systèmes de sécurité sociale. Il s’y ajoute que les entreprises familiales ou individuelles sont les principales pourvoyeuses d’emplois des jeunes, tant dans les campagnes que dans les villes, alors que l’emploi salarié y est quasiment inexistant. C’es la substance des rapports d’étude sur « le travail des enfants et l’emploi des jeunes au Sénégal », dont les résultats ont été rendus publics hier mardi à Dakar.
Cette étude qui entre dans le cadre du programme de recherche « Comprendre le travail des enfants » est initiée en 2008 par l’Oit, l’Unicef et la Banque mondiale, participe au renforcement de la coopération entre les agences internationales impliquées dans la lutte contre le travail des enfants. De même, elle permet aux dirigeants d’avoir des outils pour la mise sur pied des politiques et programmes adéquats. Des dispositions qui devraient passer, selon Mamadou Lamine Keita, le ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs par une action sous régionale. « Si nous voulons relever ce défi, il faut avoir une vision frontalière . Car cela ne peut être dissocié au trafic d’enfants à l’échelle supranationale ».
Le ministre Mamadou Lamine Keita ajoutera qu’ « il faut une synergie entre nos différents pays pour la mise en œuvre des politiques de protection de l’enfance et de la promotion de l’emploi des jeunes ». Francis Murangira le directeur du Bit Sénégal quant à lui soulignera qu’ « En dépit des efforts déployés par l’Etat et de la mise en place de nombreux projets et programmes dans divers secteurs, la problématique du travail des enfants reste préoccupante au Sénégal ».
Ainsi pour apporter son soutien aux autorités, M. Murangira dira « Conscients de l’ampleur et de l’importance de la problématique du travail des enfants et du chômage des jeunes au Sénégal tel qu’il ressort dans ce rapport, la Banque Mondiale , l’Oit et l’Unicef réitèrent leur engagement à soutenir le gouvernement de la République du Sénégal dans sa lutte contre ces fléaux ».
sudonline.sn