La nouvelle version de la PAC, la politique agricole commune aux pays de l’Union européenne, doit être débattue puis votée définitivement au Parlement européen à Strasbourg ce mardi 23 novembre. Le texte portera sur la période de 2023 à 2027 mais il est critiqué pour son manque d’ambition environnementale.
Il aura fallu près de trois ans aux européens pour élaborer le texte qui est voté ce mardi. Au départ, la PAC devait d’ailleurs entrer en vigueur le 1er janvier 2021, mais les négociations difficiles entre Commission, Parlement et ministres de l’Agriculture des 27 ainsi que le Brexit et la crise liée au Covid-19 ont retardé le processus.
Finalement cet été, un accord de principe a été trouvé autour d’un texte qui prévoit plus de 386 milliards d’euros jusqu’en 2027 pour soutenir les 6 à 7 millions d’agriculteurs européens. L’objectif serait aussi de financer des projets en faveur d’une agriculture respectueuse de l’environnement.
La réforme prévoit d’accorder des primes aux agriculteurs participant à des programmes environnementaux plus exigeants, recourant à des techniques plus écologiques ou contribuant à améliorer le bien-être animal.
Nouveauté de taille, chaque État membre devrait pouvoir décider lui-même de la répartition de l’argent sur son territoire. Bruxelles n’aurait qu’à valider les stratégies nationales.
Mais les défenseurs de l’environnement craignent que chacun de leur côté et sans réel contrôle, les États soient trop timorés face aux défis du changement climatique. Ils dénoncent une réforme du renoncement.
En France, premier pays de l’UE bénéficiaire de la PAC avec près de 9 milliards d’euros par an, l’Autorité environnementale estimait aussi il y a un mois que la stratégie en cours d’élaboration ne prend pas en compte le « juste niveau des enjeux environnementaux » et que le pays manque « d’ambition » en la matière.