Ukraine: la Hongrie freine le projet européen d’embargo sur le pétrole russe

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Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a durci le ton, vendredi 6 mai sur la radio publique magyare, estimant que la proposition de la Commission européenne d’interdire les achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie d’ici à la fin de l’année portait « atteinte » à l’unité de l’Union européenne.

Le Premier ministre hongrois a durci le ton, concernant la nouvelle mouture du projet d’embargo européen sur le pétrole russe. Jusqu’ici, Viktor Orbán avait toujours voté les sanctions contre la Russie ; en traînant les pieds, en les critiquant, mais il les avait toujours votées.
Cette fois, c’est un tournant : même s’il ne prononce pas le mot « veto », le dirigeant hongrois met bel et bien son veto aux mesures prônées par Bruxelles. La Commission européenne souhaitait les faire adopter avant le 9 mai, le jour de l’unité européenne. Le vote est dans l’impasse.

« J’ai dit oui aux cinq premiers paquets de sanctions, mais j’ai toujours dit qu’il y avait une ligne rouge : l’embargo sur l’énergie. La ligne rouge a été franchie. » C’est avec ces mots qu’il a rejeté l’embargo sur le pétrole russe. Car cet embargo équivaudrait, selon lui, à « une bombe nucléaire larguée sur l’économie hongroise ».
Certains pays, comme l’Allemagne, achètent seulement un quart de leur pétrole à la Russie. Mais pour des raisons historiques, la Hongrie est très dépendante de Moscou. Elle lui achète 65% de son pétrole. Bruxelles a proposé une dérogation d’un an et demi à la Hongrie. Insuffisant, selon Viktor Orbán. Il faudrait au bas mot cinq ans à Budapest pour diversifier ses approvisionnements en énergie.

Le chef du gouvernement hongrois exige que l’embargo sur le pétrole soit exclu des mesures proposées par Bruxelles. Sans quoi, il ne les votera pas. M. Orbán demande aussi que le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, ne soit pas touché par les sanctions. Or, le chef de l’Église russe est l’un des plus fervents fidèles de Vladimir Poutine. En prenant fait et cause pour ce religieux, Viktor Orbán sabote l’unité européenne et soutient le chef du Kremlin.

Embargo sur le pétrole russe : une ambition à long terme

Les Vingt-Sept ont donc remis leur ouvrage sur le métier, et tentent de renégocier le sixième paquet de sanctions que la Commission européenne a mis sur la table mardi soir. La Commission a eu elle-même du mal à se mettre d’accord sur le sixième paquet de sanctions à l’encontre de la Russie. Elle ne pouvait s’attendre à une adoption sans encombre par les gouvernements de l’Union.

Depuis mardi soir, les ambassadeurs représentants permanents des 27 États membres à Bruxelles négocient sans relâche et les propos de Viktor Orbán n’ont pas été une surprise. La Commission leur a donc proposé ce vendredi un texte amendé. La Hongrie et la Slovaquie pourraient bénéficier d’un sursis étendu à l’embargo pétrolier européen. Au lieu de fin 2023, ce serait jusqu’à la fin de 2024 que les deux pays pourraient continuer à acheter du pétrole à la Russie. La République tchèque pourrait également bénéficier d’une exemption temporaire jusqu’à la mi-2024.

Pour les Européens, cet embargo pétrolier est aussi une décision à long terme, pour tirer un trait définitif sur la dépendance énergétique vis-à-vis d’une Russie de plus en plus hostile. C’est là le nœud du problème, car en fin de compte, à elles deux, la Hongrie et la Slovaquie représentent à peine 2% de la consommation de pétrole dans l’UE. Il faut donc que les Européens trouvent une décision unanime pour qu’elle ait une portée politique forte. Et faute d’accord entre les ambassadeurs, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell menace de convoquer les 27 ministres des Affaires étrangères à partir de mardi.

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