Un jeune leader socialiste s’en prend à Mody Niang.

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La question de la stratégie électorales de Benno … Par le camarade Abdou Karim Mbengue

La question de la stratégie de l’opposition aux prochaines élections présidentielles suscite un débat intense.

A l’examen des différentes positions relayées par la presse, les portails d’information, les blogs, les sites web , qu’elles proviennent des membres des Partis politiques de la Coalition Bennoo Siggil Sénégaal, des journalistes, des « politologues », des membres de la société civile ou des internautes, l’on constate qu’ il n’y pas unanimité sur la «  formule gagnante » que devrait adopter la Coalition pour remporter le prochain scrutin présidentiel .

Au niveau de notre Parti, un large débat sur la question a été organisé et la synthèse des discussions transmise à la commission de travail mise en place par la Coalition BSS.

Il convient de se féliciter de la démarche mise en place par les leaders de l’opposition pour traiter cette question avec rigueur et professionnalisme  à savoir :

la mise en place d’un cadre de dialogue,une démarche méthodologique élaborée de manière consensuelle, un « timing » propre à Bennoo et non imposé. Ce préalable étant indispensable à la réflexion qui ne se limite pas à la question de la candidature aux présidentielles ; elle concerne également les réformes indispensables à mener pour le redressement économique de notre pays, la restauration d’un état de droit, la mise en place d’une nouvelle gouvernance démocratique , en somme toutes les questions ayant fait l’objet de  consensus des parties prenantes des Assises Nationales .

Cependant, le débat est largement lancé avant même celui qui doit démarrer à l’intérieur de la Coalition après la mise en commun des différentes réflexions des Partis Politiques.

Pour notre part, nous pensons que cela est tout à fait normal en démocratie.

Faut-il alors condamner  les positions publiques exprimées par les différentes composantes de la Coalition ?

Aussi longtemps que la Coalition Bennoo Siggil Sénégaal restera une coalition de Partis Politiques, les formations gardent leur autonomie de fonctionnement donc leur liberté de pensée et d’agir pour autant qu’elles n’entravent pas à l’atteinte des objectifs communs à la Coalition.

Nous ne devons pas nous offusquer de déclarations des membres des formations politiques fussent-elles partisanes, qui font un plaidoyer en faveur de leurs Partis ou de leurs leaders.

En notre qualité de membre du Parti Socialiste, nous ne saurions reprocher aux membres de l’Alliance des Forces de Progrès, de l’APR-Yakaar, d’And- Jef ou de la Ligue Démocratique – pour ne citer que ces Partis- de faire des déclarations en faveur de la candidature de leurs leaders.

C’est la raison pour laquelle nous trouvons les critiques de Monsieur Mody Niang dans sa contribution publiée par plusieurs journaux de la place le mois dernier envers nos camarades Abdoulaye Wilane et Alioune Ndoye injustes et anti-démocratiques. Pourquoi dénier le droit au PS – et non aux autres- d’afficher des ambitions ?

Monsieur Niang, s’il veut contribuer au débat de manière constructive doit proposer une stratégie, développer ses arguments mais non répondre aux camarades ayant exprimés leurs convictions.

Monsieur Niang nous surprend doublement : tout d’abord, il demande aux Partis alliés de ne pas répondre à nos camarades alors que lui-même répond en critiquant le Parti Socialiste, ensuite il ne dit mot sur les autres membres des formations politiques ayant publiquement annoncés la candidature de leurs leaders. Comprenne qui pourra !

Le PS peut il prétendre incarner le candidat de la Coalition BSS ?

Le Parti Socialiste a été  sanctionné en 2000 après avoir dirigé le pays pendant 40 ans. « Alternance exemplaire » au Sénégal a-t-on lu dans la plupart des organes de presse à travers le monde.

Malgré cet « awards »  de la démocratie décerné au Sénégal, le PS est la principale cible des nouveaux tenants du pouvoir dont l’objectif prioritaire loin de faire face aux préoccupations des Sénégalais est de faire disparaitre le PS du paysage politique Sénégalais : débauchage,  chantage, intimidation et même  tentative  de récupération de son siège social, la Maison du Parti Socialiste Léopold Sédar Senghor.

Grâce à l’abnégation de ses responsables et de ses  militants (du sommet à la base) toutes ces tentatives ont échouées ; le PS après avoir entrepris une réorganisation de ses structures et ses modes de fonctionnement poursuit le renouvellement de son personnel politique sous l’encadrement  des « Anciens » et des militants restés fidèles à leurs convictions.

Depuis 10 ans règne libéral, le PS avec d’autres formations politiques est de toutes les initiatives en face du pouvoir libéral : CPC (Cadre Permanent de Concertation),  CPA  (Coalition Pour l’Alternative), FSS (Front Siggil Sénégal), BSS (Bennoo Siggil Sénégal) sans oublier les Assises Nationales. La loyauté du PS dans ces différents regroupements ou Coalitions n’a jamais fait défaut.

Nul ne peut contester la contribution significative du PS dans les résultats des élections municipales de 2002, le boycott des législatives de 2007 et enfin les élections locales de Mars 2009.

Le PS est indiscutablement l’une des principales forces de l’opposition dans notre pays ce qui en fait d’ailleurs  la principale cible des libéraux.

Rappeler tout ceci est loin d’être « arrogant », c’est l’histoire politique  de notre pays  ces 10 dernières années. Le PS peut prétendre légitimement présenter un  candidat pour porter les couleurs de la  coalition.

En Mars 2000, le Président Wade a pris les reines d’un Sénégal doté d’une situation économique et financière très favorable : l’un des meilleurs taux de croissance de la Zone UEMOA, des finances publiques assainies, des accords de financement d’un important programme de développement des infrastructures, une démocratie aboutie.

Oui, le PS « avec ses 40 ans de règne» est tout à fait à l’aise devant les 10 ans du PDS.

Il s’agit de se projeter vers l’avenir.

En 2012, nous devrons désigner les 11 joueurs pour  le match de football décisif  pour le Sénégal ; le facteur clé de succès pour BSS sera la sélection de la « meilleure équipe » sur le terrain.

Nous pensons que compte tenu de sa  forme « physique » et  « mentale » du moment le PS est un titulaire indiscutable et qu’avec son expérience, il peut valablement porter le brassard de Capitaine. Bien entendu,  cela ne signifie nullement qu’il est le seul à pouvoir faire gagner l’équipe.

La candidature unique est-elle l’unique voie pour vaincre le régime libéral ?

Comme indiqué plus haut, l’accord à obtenir au sein de la coalition BSS doit inclure la manière de gouverner en cas de victoire et les différents verrous à mettre en place pour y parvenir. A ce sujet, il faut éviter les erreurs de l’an 2000 : « Tous contre Diouf, NA DEM » et nous verrons après. Ces erreurs sont d’ailleurs reconnues par les protagonistes de la Coalition de l’époque, la CA 2000.

Nous ne croyons pas à  la thèse de « la candidature unique ou la défaite ! » tout comme nous ne pouvons pas affirmer -comme certains- que la candidature unique est impossible.

Sur cette question cependant, très peu de contributeurs proposent des critères objectifs de mode désignation de ce candidat.

Si nous ne trouvons pas d’accord sur un candidat unique ou commun (pour reprendre la nuance de Monsieur Landing Savané), nous devons impérativement avoir un pacte fort pour le second tour mais également définir de manière concrète le PROJET BENNOO de gestion concertée du pouvoir.

Le défi qui s’impose à nous étant de transformer cet accord entre membres de BSS en véritable serment devant le peuple Sénégalais.

La première bataille à mener étant celle qui permettra de garantir des élections libres et transparentes.

Pour terminer et revenir au match de football, nous devons garder à l’esprit que dans une équipe de football ce sont les 11 joueurs  qui font gagner une équipe. Nous devrons donc jouer collectif  et  faire la passe à ceux qui seront les mieux placés pour marquer des buts.

Abdou Karim Mbengue
Membre du  Bureau Politique du Parti Socialiste