Chauffeur à la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), Mamadou Ndiaye encourt une peine de 4 ans ferme, si le tribunal des flagrants délits de Dakar suit le procureur dans son réquisitoire. Marié et père de deux enfants, il est accusé de viol et pédophilie commis sur une fillette de 13 ans. Les faits se sont déroulés le 24 décembre 2012. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 mars.
« Le 24 décembre, j’ai croisé Mamadou Ndiaye sur mon chemin. J’étais en compagnie de mon frère. Il nous a interceptés et m’a prise par la main pour me conduire dans sa maison. En ce moment, mon frère, assailli par la peur, avait pris la fuite ». Poursuivant ses explications, elle ajoute : « Mamadou Ndiaye m’a conduit dans une maison très sombre. Il m’a violée dans la chambre de sa mère. Il n’y avait personne à l’intérieur. Il m’a déshabillée avant d’abuser de moi à trois reprises. Je suis sortie de la chambre en pleurs. Arrivée chez moi, je n’osais rien dire à ma mère. C’est quelques jours après que ma patronne a découvert des traces de sang sur mes habits avant de me conduire chez le médecin». A la question de savoir si elle reconnaissait son bourreau, Aïssata Ndong, qui change de fusil d’épaule dans ses accusations, s’embarque dans la variation. Tantôt elle souligne qu’elle ne connait pas son bourreau, tantôt elle soutient que c’est un certain Abdou qui a abusé d’elle.
Interrogé à son tour, Mamadou Ndiaye dira : « le 24 décembre il a travaillé jusque tard dans la nuit et il est rentré directement chez lui. Il soutient que sa maison est toujours remplie de monde ; ce qui est en porte-à-faux avec les déclarations de la victime. «Cette gamine, je ne la connais ni d’Adam ni d’Eve. Je l’ai vue pour la première fois à la police. Je suis un homme responsable et père de deux enfants. Ma fille aînée a 16 ans. Comment puis-je violer cette gamine qui n’a même pas l’âge de ma fille ? Elle s’est trompée de victime, elle m’accuse à tort», se défend-il, les yeux pleins de larmes ».
Dans son réquisitoire, le procureur a d’emblée soutenu qu’il a senti une volonté manifeste, de la part des parents de la victime, de tronquer les faits. Mieux, il fait savoir que la partie civile ne veut pas que la vérité jaillisse dans ce cas d’espèce. Cependant, le représentant du ministère public renseigne que dans ce dossier, les faits sont constants. Non seulement il y a eu une pénétration sexuelle, mais aussi des traces de sang ont été trouvées sur les habits de la victime. D’après ces éléments, il déclare le prévenu coupable des faits et demande au tribunal de le condamner à une peine de 4 ans ferme.
Les avocats de la défense ont, quant à eux, plaidé la relaxe pure et simple de leur client. Ils soutiennent que depuis l’enquête préliminaire aucun élément attestant le viol n’a été fourni par la partie civile. En plus, la jeune fille a fait des déclarations truffées de contradictions durant tout le long du procès. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 mars prochain.
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