Une délégation érythréenne est attendue cette semaine en Ethiopie à la suite de la promesse d’Addis Abeba d’appliquer un accord de paix signé en 2000 entre les deux voisins ennemis, a rapporté la radio-télévision proche du pouvoir éthiopien Fana Broadcasting Corporate.
« Une délégation gouvernementale érythréenne de haut niveau arrivera à Addis Abeba cette semaine », a indiqué Fana sur son site internet, sans fournir d’autres détails sur cette rare rencontre diplomatique entre Erythréens et Ethiopiens.
L’Ethiopie et l’Erythrée se sont livré de 1998 à 2000 une guerre qui a fait quelque 80.000 morts, notamment en raison d’un désaccord sur leur frontière commune. Le refus éthiopien d’appliquer une décision en 2002 d’une commission soutenue par l’ONU sur le tracé de la frontière a ensuite, entre autres, entretenu l’animosité entre les deux pays.
Mais le nouveau Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a amorcé début juin un profond changement de politique, en annonçant son intention d’appliquer l’accord de paix signé en 2000 avec l’Erythrée et les conclusions de la commission internationale indépendante sur la démarcation de la frontière.
L’Ethiopie n’a pas indiqué quand ses troupes quitteraient la ville symbole de Badme, accordée à l’Erythrée en 2002. Un journaliste de l’AFP a constaté à la mi-juin qu’elles étaient toujours sur place.
A la suite de la promesse éthiopienne, le président érythréen Issaias Afeworki avait salué des « signaux positifs » et annoncé l’envoi prochain d’une délégation en Ethiopie.
Autrefois façade maritime de l’Ethiopie, l’Erythrée a déclaré son indépendance en 1993 après avoir chassé les troupes éthiopiennes de son territoire en 1991 au terme d’une guerre de trois décennies.
Rfi