Une piste de solution pour régler les problèmes de la jeunesse Sénégalaise : Le SMCS (Par Demba Babaly NDIATH)

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Ce projet est issu de mon intérêt en tant que jeune, pour la jeunesse Sénégalaise qui fait face à de nombreuses difficultés malgré son potentiel exceptionnel.
Au cours d’un récent voyage en Israël pour le compte de mes études en international MBA, j’ai eu la chance de visiter certaines bases militaires et discuter avec des officiers de ce pays.
J’ai été marqué par le fait que des jeunes étaient très tôt amener à être des leaders et à assumer de grandes responsabilités à très bas âges. Mieux, grâce au service militaire obligatoire, ils ont la possibilité d’acquérir des connaissances techniques et professionnelles deux ans a peu près, avant d’aller à l’université. Ils sont ainsi préparés à mieux affronter le marché de l’emploi avant même d’avoir des diplômes. L’un des officiers avec qui j’ai beaucoup discuté était passionné de photographie, après son enrôlement, il fut affecté à une unité qui s’occupe de la surveillance et de l’imagerie 3D. Il a ainsi pu durant son service, développer des capacités dans ce domaine grâce à son travail de photographe militaire avec le matériel de dernière génération mis à sa disposition. Il résidait à Boston aux Etat Unis, mais le service militaire lui a permis de mieux connaître et aimer son pays mais aussi de rencontrer d’autres Israéliens de culture et de race différentes.
Dorénavant armé de ses connaissances techniques, acquises durant sa formation militaire et de ses qualités en leadership, il était préparé non pas à travailler pour quelqu’un ou à déposer des cv, mais à ouvrir sa propre entreprise en photographie 3D dès sa fin de service. Il faut aussi ajouter que l’armée Israélienne dispose d’un système de financement à la fin du service militaire pour ceux qui veulent utiliser leurs inventions trouvées durant le service militaire. Un des secrets de cette créativité est que la plupart des inventions technologiques sont des réponses à des situations de combats où l’instinct de survie est mis à rude épreuve.  Ces inventions de guerre sont par la suite adaptées aux besoins civils. Il leur est par exemple demandé de détecter un terroriste qui a l’intention de faire sauter une bombe à travers la technologie de l’intelligence artificielle et la reconnaissance faciale. C’est ainsi qu’une start up comme ARBE, spécialisée dans l’intelligence artificielle et la détection radar pour les trains et les avions est née. D’autres start up comme BINAH.AI, ont emprunté le même chemin. Celle-ci, créer par des ex-officiers de l’armée, a mis en place une application qui permet de faire un diagnostic médical complet d’un patient (rythme cardiaque, tension artérielle ect,) juste en posant son visage devant une caméra ou son téléphone. 
C’est ainsi qu’Israël, avec près de 9 millions d’habitants, compte plus de start up dans les nouvelles technologies par habitants que les grandes puissances comme le Japon, la Chine, les Etats Unis, seulement près de 70 ans après sa déclaration d’indépendance.
Cette réussite est pour beaucoup de personnes avec qui j’ai parlé, due aux avantages qu’offrent le service militaire Israélien. Le livre ‘start up Nation’ de Dan Senor et Saul Singer traite plus amplement de ce sujet.
Ainsi le service militaire constitue un cadre rigoureux où les jeunes peuvent développer leurs compétences pour devenir des entrepreneurs, créer un réseau personnel et professionnel tout en devenant patriote.
Dès l’âge de 15 ans, ces jeunes sont soumis à des examens psychotechniques afin d’évaluer leurs capacités. Cette évaluation permettra de les orienter vers des branches de l’armée Israélienne où ils possèdent le plus d’aptitudes.
Il est vrai que l’Etat d’Israël possède des moyens financiers et des enjeux géopolitiques différents des nôtres, mais, leur expérience peut nous permettre de résoudre certains défis auxquels notre jeunesse est confrontée depuis des années. En effet, les régimes qui se sont succédé au pouvoir ont dépensé plusieurs milliards à travers des organes de financement comme la DER, l’ANPEJ sans pouvoir apporter des solutions durables à ces défis majeurs de la jeunesse Sénégalaise. Aujourd’hui, je pense qu’il est important de renverser l’approche en dotant les jeunes de capacités et en leur permettant de se développer professionnellement, physiquement et moralement au lieu de toujours attendre que cela vienne d’un Etat providentiel.
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Quelques défis de la Jeunesse Sénégalaise :

Ces défis majeurs peuvent être résumés en deux grands ensembles :
1-Le manque de formation et d’éducation
2-Le manque d’emploi et de revenus substantiel
Selon un récent rapport de l’agence National de la Statistique et de la démographie du
Sénégal :
– 65% de la population du Sénégal a moins de 25 ans
– L’âge moyen de la population est de 19 ans.
-Le taux de chômage des jeunes est de 15%
On constate aussi que de nombreux jeunes ont au fil des années, perdu espoir en leur pays et ont recours à l’émigration clandestine au péril de leur vie.
D’après l’Organisation International pour les migrations, en 2016, 10327 jeunes Sénégalais on emprunter les chemins de l’émigration clandestine et près de 1269 Ouest et Nord Africains ont péris dans la méditerranée.
La semaine dernière, 140 migrants Sénégalais ont péris au large du Sénégal lors du « naufrage le plus meurtrier de l’année » d’après l’organisation mondiale pour les migrations
Parmi les nombreuses raisons qui justifient ce phénomène on peut citer : le manque de ressource halieutiques, le chômage, l’exode rural du fait de la sécheresse et les revenus agricoles précaires etc…
Au regard de ces nombreux défis, le service civique et militaire Sénégalais (SCMS) pourrait constituer une piste de solution.

Le SMCS: un lieu de formation citoyenne et professionnelle:

La plupart des grandes puissances ont eu recours une fois dans leur histoire au service militaire obligatoire ou volontaire. L’Allemagne, la Chine, les Etat Unis et autres ont tous eu la chance de pouvoir façonner le type de citoyen qu’ils souhaitaient avoir, pour la prise en charge de la destinée de leur nation à des moment historiques différents.
Aujourd’hui l’éducation de nos jeunes est laissée entre les mains de l’école occidentale, l’école coranique, le socle socio-familial et les séries télévisées Sénégalaises et occidentales.
De surcroit, le Sénégal bientôt pays pétrolier et gazier, entouré de voisins en proie à des instabilités sur le plan sécuritaire, pourrait trouver dans ce projet un vivier de talent pour renforcer sa sécurité et régler les différents problèmes de sa jeunesse. Il est vrai que nous disposons déjà d’un service civique volontaire, mais ce dernier pourrait être amélioré en servant de socle à ce nouveau SMCS.
Une étude plus approfondie faite par une commission composée d’experts issues du milieu éducatif, sportif et militaire pourrait permettre de déterminer les éléments suivants :
-Le mode d’enroulement
-Le contenu du service
-La durée du service pour les hommes et les femmes
– Le caractère obligatoire ou non du service
-Les avantages à octroyer aux récipiendaires en guise de motivation. Par exemple : les bénéficiaires du programme pourront être privilégiés dans le cadre de certains emplois publics. D’autres avantages sociaux et financiers comme les bourses d’études pourraient être octroyés sous réserve d’accomplissement de ce programme pour les personnes aptes.

En effet, en 2018 près de 120000 jeunes vivant au Sénégal et à l’étranger ont bénéficier d’une bourse ou d’une aide universitaire sans aucune contrepartie. Pendant ce temps, la majorité des jeunes Sénégalais sans formation universitaires n’ont accès à aucun financement public.
À travers ce service, on peut créer un système de retour d’ascenseur patriotique et d’équité dans la redistribution des ressources nationales

Inspiré du service militaire Israélien, du National Youth corp Service du Nigeria, et du projet en cours de service National Universel Français.
Ce SCMS permettra de façonner le Sénégalais de demain.
Le Sénégal qui n’a connu de conflit majeur, mis à part la rébellion en Casamance, possède un effectif de plus de 17000 personnes. Ce dernier pourrait aider dans le cadre de ce projet.
Ainsi, on espère que le SCMS pourrait permettre entre autres de réaliser les objectifs suivants :
-La formation au civisme par la rigueur militaire
-L’apprentissage de l’histoire du Sénégal et des valeurs morales Sénégalaises.
-La formation physique visant à produire des Sénégalais endurants et en bonne santé
-La formation à l’entreprenariat
-La détection de talent et leur accompagnement dans leur domaine de prédilection
-La formation dans le domaine de la Recherche et du développement (R and D)
-La formation technique renforcée aux nouvelles technologies et au nouveaux métiers comme le codage, le software engineering, l’usage des drones etc…
-L’accompagnement professionnel en termes de création d’entreprise
– La création d’une identité nationale à travers la discipline, la tolérance, la solidarité nationale, le patriotisme.
-La formation au génie civil et aux grands travaux
– Formation à l’intervention durant les périodes de catastrophes naturelles
-En s’inspirant du modèle de mobilisation mouride de « Khelcom », ce service pourrait aussi permettre de mobiliser les ressources humaines nécessaire pour un ‘Khelcom national’ en faveur de l’agriculture et de l’autosuffisance alimentaire ou de grande journée de nettoyage.
En remplissant ces tâches, le SMCS sera ainsi un lieu de renforcement et dotation de capacités techniques comparée aux lieux d’enseignement traditionnel et théorique comme l’université.

En définitive, ce projet a pour ambition de réunir les jeunes Sénégalais issus de tous horizons socio-culturels (étudiant, riche, pauvre, non étudiants, agriculteur, mouride, Tidiane, jeune de la diaspora etc.…), durant une période déterminée pour une formation citoyenne et professionnelle basée sur le patriotisme. 
On peut ainsi espérer dans une certaine mesure, obtenir au sortir de cette formation, des jeunes Sénégalais doté de patriotique, de civisme et d’un savoir-faire moderne et professionnel afin de juguler les défis cites plus haut.
Remarque : A travers cette modeste exercice sans prétention aucune, mon souhait le plus cher est de dégager une piste de réflexion visant à créer un cadre de réflexion impliquant tous les acteurs concernés.


Demba Babaly NDIATH,
CEO SIBC/ Founder and CEO Dalakjamm.com
Spécialiste Senior en ordonnance judiciaire et prélèvement à JP Morgan Chase Bank, USA
Etudiant en International MBA in Global Finance, Ashland University, USA
Master II Science de l’information et de la Communication, et
Master II Droit International Public, Université de Nice Sophia Antipolis France
[email protected]
Tel : 0016146957896

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