Alors qu’il n’a fait que déposer une demande de stage à l’hôpital de Fann, le jeune Abdou Salam Baldé s’est mis dans la peau d’un médecin, en confectionnant son propre cachet. Il s’est retrouvé en prison.
Abdou Salam Baldé doit vraiment avoir l’amour de la médecine. Ayant déposé une demande de stage à l’hôpital Fann, et dans l’attente d’une réponse favorable, il s’est mis dans la peau d’un médecin. Titulaire d’une licence professionnelle en santé communautaire, depuis 2010, il avait effectué plusieurs stages au niveau de certaines structures sanitaires du pays. Ayant décidé de tenter sa chance à l’hôpital Fann, il a commencé à exercer avant même la réponse du directeur, en se faisant confectionner un cachet portant signature ‘’Abdou Baldé médecin CHU’’.
Ainsi, tous les matins, le ‘’stagiaire’’ se rendait à l’hôpital et enfilait une blouse blanche. Sa présence finit par intriguer le personnel, d’autant plus que le bruit courait qu’il arnaquait les patients. La suspicion s’est renforcée le jour où le technicien s’est présenté au laboratoire de l’hôpital comme un médecin. Muni d’un bulletin d’analyse portant son cachet, il avait demandé aux laborantins d’effectuer le test de l’Hépatite B à un ressortissant guinéen qu’il avait présenté comme son parent. Informé, le directeur a fini par faire un rapport, avant de porter plainte contre le jeune ‘’médecin’’.
Entendu par les éléments de la police de Médina, Abdou Salam Baldé a partiellement reconnu les faits. Il a déclaré que la blouse lui a été offerte par sa sœur infirmière à Saint-Louis, alors qu’il faisait un stage de soins infirmier et prévention. Il a fait savoir que le cachet lui a été offert par un délégué médical. Toutefois, il a réfuté l’exercice illégal de médecine et l’escroquerie. ‘’Je n’ai jamais pratiqué, ni arnaqué personne, car je voulais tout simplement aider le Guinéen’’, s’est défendu Abdou Salam. Il a ajouté devant les policiers que son erreur a été d’accepter le cachet. Il a mis son acte sous le compte de l’anticipation de son stage.
Malgré ses excuses, il a été déféré au parquet et inculpé pour faux et usage de faux dans un document administratif, usurpation de fonction et exercice illégale de médecine. Des faits que le prévenu a reconnus hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Abdou Salam a même versé des larmes et a demandé pardon aux juges, mais aussi au directeur de l’hôpital. Son conseil a réitéré ses excuses, en tentant d’expliquer les faits par ‘’l’amour de la profession de médecine’’ et ‘’l’impatience d’avoir un stage’’.
Toutefois, Me Aïssatou Guèye a déclaré que le prévenu n’est coupable que du délit d’usurpation de fonction. A son avis, l’exercice illégal de médecine aurait supposé que son client ait posé des actes médicaux. Or, a-t-elle argué, Abdou Salam a juste rempli un bulletin d’analyse. L’avocate a aussi écarté le faux sur un document administratif, dans la mesure où le prévenu a juste apposé son cachet sur le bulletin.
Ses arguments ont-ils convaincu le tribunal ? Délibéré mardi prochain.
EnQuête
Maitre Gueye de la défe,se a tout faut
Le document « administratif » sur lequel l’imposteur indélicat a apposé son faux cachet:.. Voilà le début de la gravité des faits
Il s’agit d’une prescription d’analyse qui doit se faire après une consultation médicale.
Cette prescription est bel et bine un acte médical et fait engager des frais au patient et au laboratoire.
D’ailleurs ces frais ( d’analyse ) ont une implication médicale car le but ici est diagnostique .
Il allait dire au Guinéen qu’il est ou non porteur du virus de Hepatite B ou qu’il en est immunisé.
Dans les pays organisés, il s’agit d’une faute.