Dans un communiqué, l’Alliance «Jëf-Jël» aborde, outre la recrudescence de la violence en Casamance, les conditions et l’organisation du Festival mondial des arts nègres et l’image décrite du Sénégal par le Président Wade lors de son discours de nouvel an. A propos de la situation actuelle en Casamance, Talla Sylla et ses camarades dénoncent les «négligences» et «le laxisme qui met en péril» des civils et des militaires.
La situation actuelle en Casamance est considérée par l’Alliance Jëf-Jël «extrêmement dangereuse pour la stabilité du Sénégal. L’utilisation d’un armement lourd et sophistiqué par les irrédentistes résulte de négligences et d’un laxisme qui mettent en péril nos compatriotes civils et militaires», lit-on dans un communiqué. Pour mettre fin à un «conflit entretenu par des pouvoiristes, des marchands d’armes et des narcotrafiquants notoires», soutient le Jëf-Jël, «la responsabilité du gouvernement Wade est engagée sur cette question hautement stratégique qui requiert une attitude sérieuse».
A propos du Festival mondial des arts nègres, Talla Sylla et ses camarades soulignent que «le contexte et les conditions dans lesquels cet événement a été organisé ont révulsé les Sénégalais». Ils considèrent que les sommes dépensées constituent un «gaspillage des maigres ressources du pays». Cela tout en revendiquant «un bilan et la lumière sur les sommes astronomiques qui ont été dépensées au moment où les Sénégalais sont confrontés à une inflation persistante».
Analysant le discours du nouvel an, le Jëf-Jël estime que le président de la République «n’a fait que démontrer, encore une fois, que le Sénégal est dirigé par la famille Wade». Cela, indique le communiqué, «en parlant du Fesman géré par Sindiély Wade, de l’électricité managée par Karim Wade, et de l’élection présidentielle organisée par lui-même, Abdoulaye Wade». Les performances économiques, l’autosuffisance alimentaire, le dépassement du seuil de pauvreté abordés par Wade, dans son discours, sont, selon l’Alliance Jëf-Jël «en nette contradiction avec les réalités vécues par le peuple sénégalais. De quel Sénégal parle-t-il ? D’un Sénégal certainement aussi travesti, dans l’imaginaire de nos gouvernants, que cette Goana des danseurs que les cultivateurs n’ont pas vu passer. Le sabotage de la campagne arachidière intensifie la vulnérabilité des paysans obligés de brader leurs produits en deçà du prix officiel. Tout porte à croire que cette situation est une nébuleuse savamment entretenue au profit de groupes d’intérêt proches du pouvoir. A terme, la désintégration du monde rural va profiter à des investisseurs qui vont accaparer les ressources foncières et sucer une main-d’œuvre malléable et corvéable à souhait avec la complicité de nos gouvernants».
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