Protejem est le nom du projet qui s’occupe de l’accompagnement des jeunes et des enfants en déplacement à l’intérieur et en dehors de nos frontières nationales. Ses agents de la commune de Wassadou, à la frontière avec la Guinée-Bissau, ont organisé samedi dernier, un forum communautaire sur les risques et dispositifs de protection des enfants et des jeunes en mobilité, informe le Quotidien .
A défaut de pouvoir dissuader les jeunes et les enfants du Fouladou à quitter leur terroir pour d’autres horizons à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, le projet de Protection des enfants et des jeunes migrants (Protejem) propose d’améliorer leur protection sur les principales routes migratoires en Afrique de l’Ouest (Côte d’ivoire, Gambie, Guinée Conakry, Sénégal). C’est ainsi qu’au Sénégal, le Protejem, qui a comme bailleur l’Union européenne, intervient dans le département de Vélingara, précisément dans les communes de Wassadou, Pakour, Paroumba, Diaobé-Kabendou et Sinthiang Coundara. Samedi passé, il a organisé un forum communautaire axé sur le thème : «Risques et dispositifs de protection des jeunes et enfants en situation de mobilité», à la place publique du village de Wassadou.
Près de 200 jeunes, enfants, hommes et femmes de tous âges et leaders coutumiers et religieux avaient occupé les chaises pour écouter les communications des agents du projet, de migrants de retour, des leaders religieux et coutumiers et de personnes anonymes. Ainsi, par rapport aux risques, l’assistance a appris qu’ils ont pour noms : «violences physiques et morales, viols, maladies, prison, harcèlement, maltraitance, travaux forcés, etc.» L’assistance a aussi appris que la localité est le lieu de transit de marabouts en provenance de la Guinée-Bissau, suivis de leurs talibés en partance pour les gros centres urbains du pays. «Nos enfants subissent l’influence des jeunes talibés ou de Bissau-Guinéens qui décident de quitter la zone», a dit un panéliste.
Pour sa part, le Protejem ne cherche pas à empêcher les mouvements. Toutefois, il «encadre la mobilité des migrants, les accompagne tout au long de leur trajet jusqu’à la destination en les identifiant, en prenant en charge leurs besoins en sécurité alimentaire et sanitaire, ainsi que leur hébergement de transition», informe Mamadou Samba Mballo, superviseur des équipes mobiles de Protejem à Wassadou.
Pour réussir sa mission, le Protejem a choisi comme partenaire institutionnel, Enda jeunesse Action qui dispose d’un centre d’accueil à Diaobé, qui sert de lieu d’hébergement aux jeunes et enfants identifiés et interceptés dans les rues. Selon M. Mballo, déjà les relais du projet ont identifié et aidé à la prise en charge d’une quinzaine d’enfants originaires du département, mais aussi de la Guinée-Bissau dont certains sont trouvés en brousse, malades, exténués, en proie à la faim. C’est que, en plus de ses relais, le projet, dans les villages de transit, collabore avec des leaders pour la détection d’enfants migrants en difficulté et identifie des familles d’accueil pour les retenir provisoirement, les sécuriser et subvenir à leurs besoins primaires. Les chefs de gare routière sont également enrôlés dans le projet pour aider à l’identification de leurs cibles.
Le premier adjoint du maire de Wassadou, Lao Diao, qui a participé à la rencontre, demande au Protejem de redoubler de vigilance par rapport aux mouvements des fils de la localité : «Récemment, la commune a enregistré 2 morts sur les routes migratoires, l’un du village de Payoungou et l’autre de Médina Poussang. Nos enfants sont souvent influencés par leurs amis de la Guinée-Bissau qui sont très mobiles. Nous avons besoin de projets structurants, de centres de formation aux métiers pour retenir nos enfants à domicile.»