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Victor Diagne, ancien international sénégalais : « Ce qui manque à cette équipe du Sénégal est à chercher au plan mental »

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La défaite (2-1) du Sénégal en Afrique du Sud, samedi en éliminatoires du Mondial 2018, continue d’occuper le débat. Dans cet entretien, l’entraîneur de la Renaissance sportive de Yoff (National 1) et ancien international, Victor Diagne, évoque le mental des protégés du sélectionneur Aliou Cissé qui ont en ligne de mire la Coupe d’Afrique des nations (Can) Gabon-2017 prévue du 14 janvier au 5 février prochain.

Comment vous analysez la dernière contre-performance du Sénégal en Afrique du Sud (2-1), samedi en éliminatoires du Mondial 2018 ?

C’est une défaite douloureuse, d’autant plus que nous sommes tous des Sénégalais. Cependant, des problèmes sont survenus au cours du match, indépendamment peut-être de la volonté de l’entraîneur et des joueurs. Et cela fait partie du jeu. C’est une défaite surprise, quand on regarde les deux équipes sur le papier. Mais une équipe aussi doit pouvoir se relever après une déconvenue de cette sorte. Puisque le Sénégal est resté longtemps invaincu. Et vu la physionomie du match, je ne dirais pas qu’on méritait cette défaite. Même s’il fallait que ça arrive un jour.

Mis à part le comportement de l’arbitre dans ce match, est-ce que le système de jeu mis en place par le sélectionneur a impacté sur le résultat du Sénégal ?

Je ne suis pas du genre à critiquer la façon dont l’équipe a joué ou la philosophie de jeu de l’entraîneur. Mon analyse de coach est cependant simple : les principaux acteurs du jeu doivent apporter un éclaircissement par rapport à ce qui a été mis en place par l’entraîneur. D’autant plus qu’un système de jeu ne se travaille pas pendant le match. Ils ont eu toute une semaine où sa moitié pour s’adapter et s’habituer. Ce n’est pas aujourd’hui que le sélectionneur a choisi ce onze de départ. Cela fait 2 ou 3 matchs qu’ils jouent ensemble. Normalement, ils doivent s’habituer au système de jeu mis en place par l’entraîneur.

Pensez-vous que des modifications méritent d’être apportées dans cette équipe avant l’entame de la prochaine Can ?

Au Sénégal, on a tendance à attendre que les choses aillent mal pour parler de tactique ou d’organisation mises en place par l’entraîneur. Quel que soit son système, les joueurs sont les principaux acteurs et animateurs. Ils sont chargés d’animer le jeu, suivant le dispositif du coach. Maintenant, on jouait à l’extérieur face à une équipe sud-africaine qui s’était préparée depuis longtemps. Elle jouait son va-tout dans ces éliminatoires car elle n’a pas réussi à se qualifier pour la prochaine Can. Donc, tout ce qui reste pour elle est cette compétition qualificative à la prochaine Coupe du monde. Il fallait s’attendre ainsi à voir un adversaire extrêmement véloce, vivace et qui affiche une pleine confiance.

‘’En tant qu’entraîneur, je ne me focaliserai pas sur les décisions de l’arbitre, parce que nous avions les arguments nécessaires pour pouvoir gagner ce match.’’

Pour en revenir à l’arbitrage de Joseph Lamptey, quelle serait votre conduite si vous étiez à la place du coach ?

En tant qu’entraîneur, je ne me focaliserai pas sur les décisions de l’arbitre, parce que nous avions les arguments nécessaires pour pouvoir gagner ce match. Maintenant, entre avoir les arguments qu’il faut et gagner un match, il y a un fossé. Et en tant que supporter, je juge anormal qu’un arbitre, qui a été plusieurs fois remis en question dans sa carrière, soit choisi et que nos dirigeants restent muets. Cela est la réaction typique du Sénégalais qui avait envie de voir son équipe gagner.

Vous avez été international sénégalais. Avez-vous souvenance de ces genres de pratiques d’arbitres africains contre l’équipe du Sénégal ?

A ma connaissance, non (pour l’équipe nationale) ! Mais dans un club à l’étranger, oui ! Maintenant, cela dépend de la pratique aussi. Parfois, il y a des erreurs qui sont faites sciemment et d’autres commises parce que l’arbitre n’est pas à la hauteur du match.

Il revient donc peut-être aux joueurs d’avoir un mental solide. Mais est-ce que cette équipe du Sénégal en a pour défier tous les coups montés contre elle ?

En tout cas, le premier but (du Sénégal contre l’Afrique du Sud) a amené le deuxième. Parce qu’entre les deux, il y a eu une perturbation extraordinaire qui est survenue et les joueurs en ont fait les frais. Et cela est à mettre dans le cadre de la concentration. On a manqué de concentration parce qu’on a jugé que l’arbitre avait fait des erreurs sur le penalty (…).

Cependant, le capitaine Cheikhou Kouyaté n’a pas parlé d’un manque de concentration de ses coéquipiers sur le second but. Il a plutôt argué la cacophonie encore créée par l’arbitre sur l’exécution du coup franc sud-africain à l’origine du but…

On parle par rapport à ce qu’on a vu. C’est-à-dire qu’il y a eu faute. Si l’arbitre appelle Gana Guèye pour lui donner un carton, il est vrai que le jeu devait s’arrêter. Maintenant, c’est tellement complexe. Mais toujours est-il qu’après cette faute, les joueurs sont allés parler à l’arbitre et les Sud-Africains ont joué rapidement le ballon. Même si on avait un manquement d’un ou de deux joueurs dans la surface, en l’occurrence le capitaine et Gana Guèye, les autres aussi avaient manqué de concentration.

‘’Des fois, il est bien de perdre. Mais, on doit apprendre de nos erreurs. Et cette défaite est venue au bon moment.’’

Pensez-vous que cette équipe nationale du Sénégal est suffisamment prête pour faire une bonne campagne à la prochaine Can ?

En tout cas, il y a beaucoup de travail à faire. Actuellement, tout le monde a mal mais il faut se remettre au travail. Des fois, il est bien de perdre. Mais, on doit apprendre de nos erreurs. Et cette défaite est venue au bon moment. Car on est à quelques mois (2) de la Can qui sera extrêmement difficile. Celle-là permettra à l’entraîneur d’analyser et de travailler en conséquence. Je crois que ce qui manque à cette équipe du Sénégal se trouve sur le plan mental. Et le travail à mener à ce niveau est beaucoup plus difficile que le côté physique ou technique.

Est-ce un rôle dévolu au sélectionneur ?

Ce travail sur le plan mental est un rôle du coach et des joueurs. Il n’y a aucune équipe qui a le temps nécessaire de se préparer pour la prochaine Can, vu que (la majorité de) nos joueurs évoluent en Europe. Maintenant, c’est là que se situe la responsabilité des joueurs. C’est-à-dire qu’au niveau de leurs clubs déjà, ils doivent commencer à travailler dans ce sens. A savoir qu’il y a une Coupe d’Afrique qui se profile à l’horizon.

Il faut travailler de sorte à faire partie du groupe qui sera choisi par l’entraîneur, ensuite travailler pour rester compétitif et travailler aussi pour pouvoir croire qu’on a des cartes à jouer. Après, l’entraîneur aura deux ou trois semaines pour peaufiner tout ce qui doit l’être avec ses joueurs. Mais suffisant ou pas, le gros du travail doit commencer à être fait à partir de maintenant par les joueurs dans leurs clubs. Et l’entraîneur ne fera ainsi qu’enchaîner ce qu’ils ont entamé pour pouvoir parfaire tout.

(Source : EnQuête)

1 COMMENTAIRE

  1. Je suis d’accord avec vous Victor les joueurs sénégalais ils ont pas encore bien préparer pour Can non passe encore ils ont pas encore prêt pour Gabon ils vont nulle part c’est un possible que Sénégal ils vont loin

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