Un incendie dans une discothèque du centre de Santa Maria, dans l’Etat du Rio Grande do sul, à l’extrême sud du Brésil, a fait ce dimanche à l’aube au moins 245 morts, selon un dernier bilan fourni par le responsable de la police militaire de la région. «Il y a 245 morts et 48 personnes sont hospitalisées», a-t-il-déclaré.
Un premier bilan avait fait état de 70 morts, mais celui-ci n’a cessé de s’alourdir. Selon les autorités, il s’agit du second incendie le plus meurtrier de l’histoire du pays.
La soirée réunissait des étudiants de l’Université fédérale de Santa Maria. Le nombre de personnes présentes dans la discothèque n’a pas été confirmée, mais les lieux pouvaient contenir plus d’un millier de personnes.
A la mi-journée, des jeunes survivants, le visage noirci de fumée, et des familles entières, attendaient dans l’angoisse l’identification des victimes devant l’Institut médico-légal de Santa Maria. Les autorités ont lancé un appel au calme et demandé aux familles d’apporter des photos des jeunes pour faciliter l’identification des morts. La presse locale commençait à diffuser des listes de victimes.
Le matériel d’isolement acoustique du bâtiment aurait propagé l’incendie
Selon des témoins, l’incendie a commencé vers 2 heures du matin quand le chanteur d’un groupe a fait une sorte de petit show pyrotechnique. Les flammes ont atteint le toit de la discothèque et se sont propagées à l’établissement. Le matériel d’isolement acoustique du bâtiment était composé de mousse qui en s’embrasant aurait dégagé une fumée très toxique qui a intoxiqué les victimes, selon le journal Estado de Sao Paulo. «La principale cause des décès est l’asphyxie», a expliqué le commandant des pompiers.
La présidente Dilma Rousseff a annulé un voyage au Chili où elle devait participer à un sommet Amérique latine/Union européenne, pour se rendre sur les lieux de la catastrophe. «Je voudrais dire à la population de Santa Maria que dans ce moment de tristesse, nous sommes avec vous», a-t-elle déclaré, réprimant des larmes, devant les médias.
Les incendies les plus meurtriers dans des discothèques
L’incendie qui a fait plus de 200 morts au Brésil, dans une discothèque de Santa Maria, ville universitaire de l’Etat de Rio Grande do sul (sud), dimanche à l’aube, est un des plus meurtriers de ce genre depuis l’année 2000. En France, l’incendie de Saint-Laurent-du-Pont (Isère) le 1er novembre 1970, dans lequel 146 personnes avaient péri, avait conduit à modfier la législation pour les établissements recevant du public.
Voici un rappel des précédents incendies meurtriers depuis 2000 dans le monde :
25 décembre 2000 : CHINE – 309 morts dans un incendie qui ravage un complexe commercial et une discothèque à Luoyang (centre).
1er décembre 2002 : VENEZUELA – 50 morts dans une discothèque à Caracas.
20 février 2003 : ETATS-UNIS – 100 morts et 200 blessés dans un club de West Warwick (Rhode Island, nord-est).
31 décembre 2004 : ARGENTINE – 194 morts et 375 blessés dans une discothèque de Buenos Aires où près de 2.000 jeunes assistaient à un concert de rock.
20 septembre 2008 : CHINE – 44 morts et 87 blessés dans l’incendie d’une discothèque de Shenzhen (sud) provoqué par des feux d’artifice tirés à l’intérieur.
1er janvier 2009 : THAILANDE – 66 personnes qui fêtaient le Nouvel An dans une boîte de nuit de Bangkok périssent dans un incendie provoqué par des feux d’artifice.
4 décembre : INDONESIE – 20 morts dans l’incendie d’un club de karaoké, situé dans un complexe commercial à Medan (nord de Sumatra).
5 décem bre : RUSSIE – 155 morts dans l’incendie dû à des feux d’artifice, dans une boite de nuit à Perm (Oural, 1.200 km à l’est de Moscou).
27 janvier 2013 : BRESIL – Au moins 150 morts et des centaines de blessés après un incendie dans la discothèque Kiss, à Santa Maria (Etat du Rio Grande do sul, extrême sud). « La principale cause de décès est l’asphyxie car les jeunes pris de panique se sont piétinés » (commandant des pompiers).
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