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[Videos] Comédie: le prêcheur Oustaz Seck n’est plus !

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A en croire l’animateur de la TFM, Kouthia, le célèbre prêcheur et comédien Assane Seck, populaire connu sous le vocable de « Ouztaz » de Seck a rendu l’âme. Il a été inhumé ce dimanche passé (20 mars) à Touba.

Que la terre de Touba lui soit légère. Amen

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Voici un extrait de ses prêches


Nous vous proposons le portrait du défunt dressé par le journal en ligne syfia.info en date du 14 mars 2008

Sénégal : un sacré prêcheur

(Syfia Sénégal) Alors que se tient à Dakar le 11e sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), Assane Seck, 77 ans, prêche sur la voie publique, fustigeant les impies, l’obscurantisme musulman et les querelles de minarets. Les badauds en rient ou s’en offusquent.

Dès qu’Assane Seck débarque sur la place publique du populeux quartier dakarois de Grand Yoff, des passants, en quête de nourritures spirituelles ou d’un peu d’amusement, s’attardent pour écouter ce singulier prêcheur. Il n’a pas fini d’installer ses hauts parleurs qu’un grand cercle se forme autour de lui. Assane, 77 ans, est originaire de Ngourane Seck, un célèbre village religieux (155 km au nord de Dakar) où il a étudié le Coran. Oustaz, comme on l’appelle, est connu dans tout le Sénégal et jusqu’en Mauritanie. Ce vieil habitant de Thiaroye, une banlieue dakaroise, prêche depuis plus de 50 ans mêlant mime, railleries et versets coraniques pour fustiger les mœurs de ses contemporains et les dérives sectaires de l’islam. Journée de la femme oblige, il attaque ce 8 mars par un couplet virulent sur les filles qui accouchent hors mariage. Père de trente enfants, il ne badine pas avec la morale. Micro à la main, il s’en prend ensuite aux « négresses blanches à la peau dépigmentée » mimant leurs voix sensuelles et leurs comportements provocants. Les garçons volages et les hommes adultères en prennent aussi pour leur grade. Tous voués à l’enfer !

Concurrence entre confréries

C’est à présent au tour des dignitaires religieux de faire les frais de ses critiques. Assane Seck les accuse de se livrer une guéguerre fratricide, entretenue par l’ignorance des fidèles. À 95 % musulman, le Sénégal est partagé entre deux grandes confréries islamiques, les Tidjanes et les Mourides, qui, dénonce-t-il « osent rebaptiser leurs lieux de cultes en mosquée mouride, mosquée tidjane et refusent d’aller prier dans l’une ou l’autre ». « C’est de l’obscurantisme, un affront à Dieu ! tonne-t-il. D’ailleurs qui des mourides ou des tidjanes a apporté sa brique ou son seau d’eau à la construction du début de l’Islam ? » Derrière ces propos véhéments se cache la volonté farouche de stopper le fanatisme et les querelles de minarets qui ont conduit à fêter la fin du dernier ramadan dans la désunion : trois grandes prières étalées sur trois jours au lieu d’une seule. « Tous, crie Oustaz, doivent retourner à l’école de Dieu qui n’a pas dit de tuer, qui ne recommande pas non plus la violence, la méchanceté, etc. » Suant dans son vieux costume élimé, cheveux en bataille, il arpente le cercle formé par une centaine de personnes, puis joignant le geste à la parole, s’agenouille pour montrer comment prier. On dirait un moine copiste déformé par des années de lecture penché sur la Bible. Et la diatribe reprend, cette fois contre les « marabouts ripoux  » accusés de couvrir les dealers et les bandits qui leur remplissent les poches. Au passage, il égratigne avec humour les muezzins novices qui ânonnent le Coran. Dans la foule, certains commencent à s’agiter. Une dame se dit révulsée par ce qu’elle vient d’entendre. D’autres piqués au vif se retirent. « Ne vous fâchez, proteste le prêcheur, je n’ai rien inventé. Je répète ce que dit Allah ». « Il est intéressant, il dit la vérité, mais il est parfois grossier », regrette Mactar Dramé, un mécanicien du quartier.

« Vous êtes des radins »

Un coup d’œil sur son obole et le voici sermonnant son public. « Vous riez à mort, mais vous êtes des radins. Il n’y a là que 2 500 F cfa, le prix d’un ticket pour entrer au stade. » Pris en faute, les spectateurs défilent sans piper et y vont d’une pièce de 100 Fcfa minimum. Si au départ, les prêches étaient son gagne-pain, le vieil homme dit aujourd’hui le faire pour éclairer la lanterne de ceux qui n’ont rien compris à l’islam. « J’ai sorti depuis 2000 des cassettes vendues à plusieurs milliers d’exemplaires. J’ai refusé des offres à la télévision nationale et des radios privées », confie-t-il, toujours vaillant après trois heures de prêche. Pour l’imam Malick Bâ de la grande mosquée de Grand Yoff, l’homme connaît très bien la société sénégalaise. « J’ai écouté ses cassettes et même s’il n’est pas un grand érudit, il a tout d’un envoyé de Dieu », estime-t-il. Oustaz n’a jamais été interdit de prêche, arrêté ou emprisonné. Il ne devrait pas l’être davantage durant ce 11e Sommet de l’OCI qui réunit à Dakar tout le gratin des pays musulmans du monde entier. Dakar où la liberté de circulation a été réduite dans toute la zone de la conférence, qui couvre trois quartiers dont celui de Grand Yoff où officie ce sacré prêcheur.

par Madieng Seck


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