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[Vidéo] « Complément d’enquête » au Maroc: Les forçats du haschisch

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Le magazine d’information de France 2 enquête au Maroc, l’un des plus gros producteur au monde de cannabis.

Alors que le débat resurgit sur la dépénalisation du cannabis et que l’Uruguay ou le Colorado aux Etats-Unis ont légalisé la consommation d’herbe, « Complément d’enquête » propose, jeudi 20 février à 22h15 sur France 2, une enquête menée en France, au Népal et au Maroc sur cette plante objet de tous les fantasmes et de tous les trafics.

Les journalistes Romain Boutilly et Olivier Gardette se sont rendus au Maroc, l’un des plus gros producteurs mondiaux de marijuana. Là-bas, les cultivateurs peuvent être de véritables « prolétaires du cannabis » : ils vivent dans la semi-clandestinité et sont exploités par les plus gros trafiquants. Mehdi est l’un d’entre eux. Depuis plusieurs générations, sa famille cultive le « kif », le nom du cannabis au Maroc. C’est sa seule source de revenus. Après la récolte, c’est dans sa maison transformée en laboratoire que Mehdi et son frère de 14 ans transforment le cannabis séché en poudre de haschisch. Vendu à des grossistes 200 euros le kg, il sera revendu 15 à 20 fois plus cher en Europe.

Aujourd’hui, le Maroc envisage de réglementer cette production. Va-t-il à son tour libéraliser la culture de la marijuana et sortir de la misère les récoltants ?


Par Francetv.info

1 COMMENTAIRE

  1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Complément d’enquête

    LA PEUR COMME ULTIME ARGUMENT ?

    En choisissant délibérément d’aborder le sujet du chanvre récréatif d’un point de vue anxiogène, la rédaction du magazine Complément d’enquête de France 2 n’a pas fait que répéter l’éternel refrain sur la « jeunesse en danger ». Elle a surtout contribué à affoler un peu plus les parents d’adolescent(e)s dont on sait l’inclination naturelle à manifester une certaine défiance à l’égard des adultes.
    Il est aussi ridicule et stérile d’évoquer la consommation du cannabis à travers ses usagers problématiques dont on sait aussi qu’ils sont très peu nombreux, que de parler de celle du vin par le prisme de l’alcoolisme. Cela relève même de la malhonnêteté intellectuelle.

    Mais le plus marquant dans cet exercice de stigmatisation d’une plante et de ses jeunes amateur(trice)s, c’est d’omettre de préciser qu’en tout état de cause, c’est bien dans le cadre d’un système prohibitionniste total, pour ne pas dire totalitaire, que se produisent tous dommages dénoncés par ses propres partisans. Et Mme Danièle Jourdain Menninger, présidente de la Mildt, tout en reconnaissant l’échec des campagnes de prévention, a bon dos de prétendre qu’on ne saurait trop dire ce qu’il adviendrait dans le cadre d’une réglementation. Sachant ce que provoque la prohibition, nous sommes en droit de croire, madame, que ça ne pourrait guère être pire !

    La surprise de l’émission est venue de la remarquable intervention de Me Francis Caballero, célèbre juriste antiprohibitionniste et promoteur du concept de « légalisation contrôlée ». Serait-ce l’influence des cannactivistes que nous sommes ou le simple constat de la nécessité de s’adapter à la réalité du terrain ? Toujours est-il qu’en s’exprimant sur son modèle de légalisation, l’on pouvait l’entendre évoquer la possibilité d’intégrer les « cannabiculteur(trice)s » et les revendeur(euse)s actuel(le)s dans une filière légale et envisager une distribution par le biais de « cannabistrots » (sic !).
    Reste à le convaincre de laisser aux cannabinophiles l’entière liberté d’autoproduire leur plante chérie.

    L’indéniable bienveillance dont font preuve les médias à l’égard de la cause antiprohibitionniste depuis que le premier État prohibitionniste nord-américain, le Colorado en 1937, est devenu aussi le premier à légaliser au 1er janvier de cette année, nous a semblé ce jeudi tout à coup moins évidente.
    Mais le pire reste sans doute à venir avec le déchaînement de peurs irrationnelles que ne manquera pas de susciter lorsque le débat sera présenté devant l’un ou l’autre des parlements français et européens. Un emportement au moins à la hauteur de celui qui anima le débat sur le mariage homosexuel.

    Sans doute sera-t-il alors temps d’envisager une convergence des luttes entre les usagers des drogues, les femmes dont certains droits fondamentaux sont à présent remis en cause, les travailleur(euse)s du sexe, les homosexuel(le)s, les migrants et sans doute encore bien d’autres minorités qui auront à subir l’inquiétante expression d’intolérance à laquelle nous assistons en ce moment.

    Fédération des CIRCs

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