Vidéo: John McCain, la disparition d’un franc-tireur du Sénat

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Vidéo: Le sénateur John Sidney McCain III est mort d’un cancer samedi à l’âge de 81 ans.

Correspondant à Washington

Il était l’un des piliers du Congrès américain depuis 1983, constamment réélu pour représenter l’Arizona. Il avait aussi disputé sans succès la Maison-Blanche à Barack Obama en 2008 pour le camp républicain. Sa disparition, attendue depuis l’annonce par sa famille, vendredi 24 août, qu’il cessait son traitement pour une tumeur maligne au cerveau, a été saluée comme celle d’une des dernières voix indépendantes dans le parti de Donald Trump.

Cet homme entier et spontané descendait d’une longue lignée de soldats. Son grand-père, l’amiral John Sidney McCain Sr, avait assisté à la reddition japonaise sur le pont de l’USS Missouri quatre jours avant sa mort. Son père, John Sidney McCain II, amiral en chef de la zone Pacifique durant la guerre du Vietnam, avait ordonné de bombarder Hanoï en 1972 alors que son fils pilote était aux mains du Viêt-Cong.

Il avait fallu cette épreuve de la captivité pour que le troisième du nom se sente digne de ses aïeux. Ayant refusé l’offre de ses tortionnaires de le libérer eu égard à son nom, il en sortira avec les deux bras cassés, une jambe fracturée, des coups de baïonnette dans les flancs et trois dents manquantes. «J’ai plus de cicatrices que Frankenstein», plaisantait le sénateur.

«McCain a survécu par esprit de contradiction», écrira plus tard le magazine Newsweek. Lorsqu’il est reçu par Nixon à la Maison-Blanche après sa libération en mars 1973, c’est un héros national.

Ses stigmates, qui l’empêcheront toute sa vie de lever les bras, mettent un terme à sa carrière militaire. Remarié à Cindy Hensley en 1980, «reine de rodéo» et riche héritière de brasseurs d’Arizona, il se lance alors en politique, d’abord à la Chambre des représentants pour deux mandats, puis au Sénat à partir de 1987.

Sur la colline du Capitole, ce «maverick» (franc-tireur) se fera plus d’ennemis que de fidèles. Surnommé «sénateur Hothead» (le sénateur colère), on ne compte plus les collègues qu’il a insultés – et parfois physiquement bousculés. «Si mes détracteurs m’avaient connu au lycée, ils s’émerveilleraient de la retenue et de la douceur que j’ai acquises à l’âge adulte», assurait l’intéressé.

Opposant de Trump

Conservateur convaincu, John McCain était contre le droit à l’avortement et pour la liberté du port d’arme. Mais il n’hésitait pas à rompre avec sa famille politique au nom des principes. Sur l’Irak, il fut le premier républicain à critiquer la stratégie américaine et à se battre contre les tortures de la CIA. Sur l’immigration, il était favorable à une forme de légalisation des clandestins qui travaillent et respectent la loi. Il avait voté contre des baisses d’impôts en estimant qu’elles profiteraient surtout aux plus riches, et n’avait pas hésité à traiter des leaders évangéliques «d’agents d’intolérance.»

Depuis deux ans, il s’opposait presque systématiquement à Donald Trump, critiquant sévèrement son mépris des faits et de la vérité, sa complaisance envers Vladimir Poutine et un comportement à ses yeux «indigne de la fonction présidentielle». D’aucuns l’accusaient cependant d’avoir préparé le terrain au président populiste en choisissant Sarah Palin comme colistière en 2008.

Sa disparition ne devrait pas changer dans l’immédiat l’équilibre politique du Sénat, le choix de son remplaçant jusqu’en 2022 revenant au gouverneur républicain de l’Arizona. Sa femme, Cindy, figure parmi les choix possibles.

Le Figaro

1 COMMENTAIRE

  1. L’ami des djihadistes de Daesh n’est plus. Il a été le plus sûr lien entre l’administration américaine, Israël et leurs pantins sionistes de l’état islamique masqués en musulmans

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