A un kilomètre de Ras Lanouf les combats font rage. L’opposition qui avait progressé a dû se replier.
La répression ne cesse de s’intensifier. De nombreux combattants libyens s’opposant aux forces loyalistes de Kadhafi, amassés dans des dizaines de véhicules, se replient mercredi vers la ville pétrolière de Ras Lanouf, a rapporté un journaliste de l’AFP sur place.
A cinq kilomètres de cette ville aux mains des insurgés, ils ont dû battre en retraite après plusieurs heures d’intenses combats : tirs d’artillerie et trois frappes aériennes en provenance des forces pro-Kadhafi. La rébellion semblait pourtant avoir gagné du terrain un peu plus tôt. Mais après avoir lancé quelque 50 roquettes, les répliques ne se sont pas fait attendre : une dizaine d’obus lancés. La ligne de front se rapproche donc de la cité pétrolière. Les insurgés s’était emparés d’elle vendredi, avant d’atteindre Ben Jawad, une quarantaine de kilomètres plus à l’ouest. Puis d’être délogés dimanche.
L’avion de chasse qui a mené l’attaque ce mercredi a volé à basse altitude, selon les témoignages rapportés, avant de tirer entre la raffinerie et la côte méditerranéenne. Pour l’heure, on ignore si le raid a fait des victimes. Une série d’importantes explosions ont été suivies par d’immenses flammes et des boules de feu au-dessus de la raffinerie As-Sidra. Un témoin rapporte qu’un oléoduc aurait été touché.
Des images de guerre qui contrastent avec les désaccords et les réactions qui tardent de la part de la communauté internationale. Faut-il intervenir en Libye ? Ce mercredi, le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a refusé de s’engager sur les actions envisagées pour empêcher le dirigeant libyen d’écraser l’insurrection. Elle a ainsi refusé de soutenir la demande du Conseil national de transition (CNT) libyen – constitué par l’opposition – d’être reconnu comme seule autorité légitime dans le pays, démarche qui avait pourtant été appuyée par le Parlement européen. Sa position prudente a provoqué la colère de certains.
« Dans votre mandat, il est dit que vous devez présenter des propositions aux Etats. Nous voulons, Madame, que vous preniez votre rôle au sérieux. Vous devez présenter cette proposition (aux dirigeants européens), sinon il y aura une grave crise entre vous et le Parlement européen », a averti le coprésident des Verts Daniel Cohn-Bendit. « Je n’accepte pas cette idée d’une grande crise », a répondu Mme Ashton.
Elle a par ailleurs émis les plus grandes réserves sur la faisabilité d’une zone d’exclusion aérienne qui empêcherait Mouammar Kadhafi – qui a accusé ce matin les Occidentaux d’un complot colonialiste – de bombarder la population. Loin des dissonances internationales, sur le terrain, les violents combats continuent…
metrofrance.com