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[Video] Quel sort la justice réservera-t-elle à Laurent Gbagbo ?

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Le président déchu, Laurent Gbagbo, est retenu prisonnier par les forces d’Alassane Ouattara, à l’hôtel du Golf. Sera-t-il jugé par un tribunal ivoirien ou extradé vers la Cour pénale internationale ? Son avenir est pour l’heure incertain.

À peine le président sortant, Laurent Gbagbo, a-t-il été arrêté par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) dans sa résidence à Abidjan, lundi, que la question de son sort judiciaire était déjà sur toutes les lèvres.
Lundi, le président élu, Alassane Ouattara, fraîchement installé au pouvoir, a promis d’engager des poursuites judiciaires contre l’ancien président et son entourage. « Je demanderai au Garde des Sceaux (…) d’ouvrir une procédure judiciaire à l’encontre de Laurent Gbagbo, de son épouse et de ses collaborateurs », a-t-il déclaré.

De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) avait déjà averti l’ancien président et ses partisans que leurs crimes envers la population et leurs menaces contre les casques bleus ne resteraient pas impunis.

Alors quelle justice sera réservée à Laurent Gbagbo ? Nationale ou internationale ? « C’est là que les problèmes commencent », souligne Philippe Perdrix, rédacteur en chef adjoint à Jeune Afrique.

L’option de la Cour pénale internationale risquée

Pour l’heure, Laurent Gbagbo ne fait l’objet d’aucune poursuite mais le procureur du CPI, Luis Moreno-Ocampo, a annoncé le 6 avril vouloir ouvrir une enquête sur des « massacres commis de façon systématique ou généralisée » en Côte d’Ivoire. Dans le collimateur de la CPI, Laurent Gbagbo. Le président sortant n’est donc pas à l’abri de se retrouver dans un de ses box prochainement.

Mais saisir la Cour pénale internationale ne va pas de soi. La CPI ne peut se substituer aux juridictions nationales. La Haye serait en mesure de juger l’ancien président à une seule condition : « Si les magistrats de la CPI considèrent que l’autorité judiciaire ivoirienne est dans l’incapacité de juger Laurent Gbagbo et ses proches », précise Me William Bourbon, avocat d’affaires, interrogé par FRANCE 24.

Si tel est le cas, les enjeux seraient également dangereux pour le clan Ouattara. « Une investigation internationale revient à ouvrir la boîte de Pandore », analyse Philippe Perdrix. Elle mettrait le nouveau président ivoirien et ses partisans dans une position délicate. « Les hommes des deux camps ont commis de nombreuses atrocités dans le pays. On sait que les partisans de Ouattara sont tout aussi coupables d’exactions », précise le journaliste. Un tel scénario pourrait donc être embarrassant pour le pouvoir nouvellement mis en place. Mais Ouattara, qui prône la réconciliation nationale, se risquera-t-il à faire un procès à son pays ? « C’est un jeu très risqué pour lui », souligne le journaliste.

Un procès national réveillerait les ardeurs patriotiques du clan Gbagbo

L’option d’un procès national n’est pas non plus sans risques pour la stabilité du pays. Juger l’ancien président sur ses terres ne provoquerait-il pas un réveil des ardeurs patriotiques de ses partisans ?
« C’est un risque à prendre », estime Gauthier Rybinski, spécialiste politique de FRANCE 24, « la Côte d’Ivoire doit se purger de ses crimes avant de se reconstruire. Risquer de tout refouler serait encore plus dur pour le pays », ajoute-t-il. « Ce procès doit symboliser la première pierre à poser pour élever un État de droit, il doit être un pas vers la réconciliation prônée par Ouattara ». Pourtant, un tribunal ivoirien offrirait une tribune idéale à Laurent Gbagbo pour contre-attaquer et mobiliser ses troupes. Car la Côte d’Ivoire reste divisée et les partisans de l’ancien président – qui avait recueilli 45,9 % des voix selon le décompte approuvé par l’ONU – ne manqueront pas de voir dans ce tribunal l’apothéose d’Alassane Ouattara « mettant à mort » son rival politique. « Il y a un vrai risque de règlement de comptes », estime Philippe Perdrix.

La tenue d’un procès national soulèverait également une autre question : sur quelle période juger Laurent Gbagbo ? Faudra-t-il remonter à son accession au pouvoir en 2000 ou se limiter aux quatre derniers mois de violences ? « Il sera sûrement jugé sur toute la période qui englobe son mandat », précise Gauthier Rybinski. Depuis les exactions commises par ses hommes en 2000 (suppression d’opposants, enlèvements…) en passant par l’affaire – très médiatisée – de la disparition en 2004 du journaliste français Guy André-Kieffer, jusqu’aux derniers mois où la ville d’Abidjan a été le théâtre de meurtriers combats.

L’exil, une option peu envisageable

Reste enfin l’option de l’exil – avec garanties d’immunité diplomatique et absence de représailles de la part de son successeur -. Il y a encore quelques mois l’asile politique avait été offert à Laurent Gbagbo par plusieurs états : Angola, Nigeria, États-Unis. L’ancien président avait décliné les propositions.

Aujourd’hui, des pays africains pourraient-ils encore l’accueillir ? Selon l’Union africaine, l’ancien homme fort compte toujours de nombreux amis sur le continent. La Mauritanie aurait engagé des dicussions pour l’héberger sur son sol. Des pays comme l’Angola, l’Afrique du Sud, le Malawi l’ont soutenu jusqu’au bout. « Tous ces pays seraient prêts à l’aider », explique Gauthier Rybinski, « mais il peu probable que cette opportunité s’offre à lui. Les hommes de Ouattara l’ont arrêté, gardé en vie, dans un but précis », précise-t-il, « il restera sur place, prisonnier, jusqu’à la tenue d’un procès ».

france24.fr

1 COMMENTAIRE

  1. Lettre ouverte au President Elu de la Cote d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara.

    Nous avons tous constate et accepte votre rescente victoire eclatante aux dernieres Presidentielles.
    Je vous salue a mon nom propre et au nom de tous les Panafricains et Inconditionnels Democrates et Republicains.
    De par ma voix, nous les Fils et Filles de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kuame Kuruma, Diomo Kenyata, Cheikh Anta Diop, pour ne citer que ceux-la, vous demandons respectueusement et sans delai de proteger le President sortant, Laurent Bagbo contre la volonte des Puissances malifiques qui visent a le liquider. Vous avez l’obligation, en tant que President Elu de la Republique Souveraine de Cote d’Ivoire de proteger tous les citoyens Ivoiriens (Africains) contre toute tentative de destruction ou de liquidation, meme venant d’eux-memes.
    La declaration du fameux Sarkozy, qui s’autoproclame « maitre » de l’Afrique Noire de par la tentative de mise en demeure visant l’ancien President Bagbo, est une preuve tangible du manque de respect toujours prone par certains Occidentaux envers l’Homme Noir, Africain.
    N’optez jamais pour une solition militaire qui viserait a deloger le President Sortant et a le laisser a la merci des Demons d’Obedience etrangere, une telle pauvre decision resulterait en un bain de sang et sur la meme lancee, rendrait impossible la reconciliation du Peuple souverain de Cote d’Ivoire. Laurent Bagbo ne merite pas d’etre abattu comme un chien, surtout sous ordonnancesde Puissances etrangeres, ce serait une insulte a l’endroit de tous les Panafricains. Souvenez-vous toujours de la Sagesse Africaine qui dit: « Mieux vaut convaincre que de vaincre, parce que celui qui est convaincu est vaincu, alors que celui qui est vaincu n’est pas convaincu », en un mot, la Victoire reside dans le Pardon et la Force dans la Reconciliation. Nous sommes tous freres et soeurs Africains et pour reprendre Wole Sohinka: « When two brothers fight, a stranger reaps the harvest » qui traduit la theorie du « Troisieme larron ».
    Une fois de plus, tous les dignes fils et filles de l’Afrique Noire vous demandent de proteger tous les Citoyens Ivoiriens, et au dela de la personne de Laurent Bagbo, le statut d’Ancien President de la Republique Soeur de Cote d’Ivoire.
    Sincerement,
    Papa Latyr Faye
    http://www.youtube.com/thebaayfaal

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