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Vingt-deux ans après sa mort, la famille du Capitaine Diagne, héros de l’ONU au Rwanda, se souvient d’un homme généreux

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19 mai 2016 – C’était il y a 22 ans, le 31 mai 1994, à Kigali, au Rwanda. Le capitaine Mbaye Diagne, observateur militaire de la Mission des Nations Unies pour l’assistance dans le pays (MINUAR), meurt quand un obus explose à côté de son véhicule. Il ne lui restait que 12 jours avant la fin de son service.

Avant de mourir à l’âge de 36 ans, le capitaine Diagne, du Sénégal, a sauvé, sans arme et au péril de sa vie des centaines, voire un millier de personnes, lors du génocide rwandais.

« Au Rwanda, il me téléphonait très souvent pour me parler de la situation là-bas. Des fois même il me faisait entendre les coups de feu », se souvient sa veuve, Yacine Mar Diop, dans un entretien avec le Centre d’actualités de l’ONU. « Et moi je lui disais de beaucoup faire attention parce qu’il a laissé des enfants en bas âge ».

Il est arrivé que lorsqu’il était au téléphone avec sa femme, le capitaine Diagne lui passe des Rwandais. Ceux-ci lui disaient : « ‘C’est votre mari qui nous a sauvés. Il nous a caché ici à l’Hôtel Des Mille Collines. On est avec lui. On prie beaucoup pour que la guerre se termine’ », raconte Mme Diop.

En mai 2014, le Conseil de sécurité a créé la « Médaille Capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel ». Cette médaille est destinée à honorer les militaires, et les membres de la Police et du personnel civil des Nations Unies et du personnel associé qui ont bravé des dangers extrêmes en s’acquittant de leur mission ou de leurs fonctions, « au service de l’humanité et de l’ONU ».


Yacine Mar Diop, et ses enfants, Coumba et Cheikh Diagne, se souviennent de leur mari et père.

Le Conseil de sécurité avait regretté profondément qu’après le décès du capitaine Diagne, « la famille de celui-ci n’eut jamais reçu de remerciements de la part du Secrétariat de l’ONU ».

L’ONU répare jeudi 19 mai cet oubli en invitant la famille Diagne à la cérémonie célébrant la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies et en remettant à la veuve du capitaine et à ses enfants une médaille commémorative.

« Il n’a fait que du bien avant de partir »
« Le capitaine Mbaye était un homme jovial, généreux, qui aimait aider son prochain. Sa vie durant a été très courte mais il a vécu comme s’il avait vécu beaucoup d’années. Il n’a fait que du bien avant de partir », déclare sa veuve.

Le capitaine a laissé derrière lui également deux enfants, une fille et un garçon, Coumba et Cheikh, alors âgés respectivement de 4 ans et 2 ans. Aujourd’hui, ce sont des jeunes adultes venus accompagner leur mère au siège des Nations Unies à l’ONU, à New York.
« On raconte beaucoup de choses sur lui, ce qu’il a fait au Rwanda, les personnes qu’il a sauvées. C’était un homme bien », explique Cheikh Diagne, qui ne se souvient pas beaucoup de son père. « Notre mère nous racontait qu’à chaque fois qu’il venait, qu’il revenait à la maison, il nous prenait ensemble, nous amenait à la boutique pour nous acheter des bonbons. Il aimait passer du temps avec nous ».

« Je n’ai pas beaucoup de souvenir de lui. Seulement, je me rappelle qu’un jour, il est venu [et] m’a pris dans ses bras… C’est le seul souvenir que j’ai de lui », raconte Coumba Diagne.

Le 31 mai 1994, c’est vers 17 heures que la gendarmerie est venue annoncer à son épouse la nouvelle du décès de son mari. « Les jours suivant on était à la maison à attendre que la dépouille vienne. Cela a duré cinq jours pour que la dépouille arrive au Sénégal », raconte-t-elle.

Depuis cette date fatidique, Mme Diagne a élevé seule ses enfants. « J’ai vécu avec mes enfants sans leur papa. Cela a été très dur mais avec les moyens du bord j’ai essayé de les éduquer et de vivre avec », explique-t-elle. « Mes enfants sont restés deux ans sans aller à l’école et je sais que si leur papa était là, cela ne lui aurait pas plu car il veillait beaucoup à l’éducation de ses enfants ».

Jeudi, la famille devait recevoir la médaille commémorative. « On est fier de venir recevoir cette médaille parce qu’il le mérite avec tout ce qu’il a fait au Rwanda », dit sa veuve.

« On est tellement content que l’ONU reconnaisse notre père pour créer une médaille en son honneur », renchérit Coumba Diagne.

« On peut dire que c’est une entière fierté pour toute la famille d’être ici et de recevoir la médaille », ajoute Cheikh Diagne.

un.org

3 Commentaires

  1. DES MODELES QU IL FAUT OFFRIR EN MODELE A NOTRE JEUNESSE ET DANS NOS ECOLES ,JE L’AI CONNU A BIGNONA AVANT SON DEPART EN MISSION AU RWANDA,UN HOMME TRES COURAGEUX.REPOSE POUR L’ETERNITÉ BRAVE CAPITAINE.

  2. may halla have mercy on is soul and grant himthe highest level on djianaa , may allah help his wife & childens during this extremely difficult amin. a chaque fois qu’on parle du captain mbaye diagne g le coeur meurtri tellement il a contribuer a ma formation de jeune grade. un homme petri de qualites il avait tjr le sourrire aux levres .que la terre de touba te soit legere jambar

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