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vingt-six ministres et ministres délégués: entre incohérences et pléthore

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Qui peut de mémoire donner la liste des membres du gouvernement ? Personne, sans doute. Car, avec l’alternance, « n’importe qui est ministre », raille l’homme de la rue. Au total, on dénombre vingt-six ministres et ministres délégués. Avec une telle flambée, difficile de tracer les lignes de séparation entre certains ministères.

Le jour même de la Tabaski, mercredi 17 novembre dernier, Me Wade a débarqué un ministre. Mme Fatou Blondin Diop Ndiaye, personnage au nom élogieux, alors ministre chargée des Technologies, de l’Information et de la Communication a été limogée. Son ministère a été rajouté à celui de Moustapha Guirassy, jusque-là ministre de la Communication et des Télécommunications, porte-parole du gouvernement. L’émotion suscitée par le limogeage de Mme Diop, un jour de Tabaski l’a, sans doute, obligée de sortir du silence. « Le chef de l’Etat m’a réservé un autre poste », aurait-elle lancé. Pour rabattre le caquet à ceux qui sont prompts aux railleries. Et lui reprochent, à tort ou à raison, d’avoir commis une profanation en acceptant un tel poste. L’avenir lui a donné raison. Sa descente aux enfers n’a pas tardé. Parce que la désormais ex-ministre des Technologies, de l’Information et de la Communication s’est vu nommer présidente du comité de régulation de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Une position « juteuse » dans une agence qui a défrayé la chronique il y a quelques mois. Par contre, les pourfendeurs d’un gouvernement anormalement pléthorique sont loin d’être servis. Il y a eu, certes, un poste en moins. Mais les ministres, ministres d’Etat et ministres délégués sont encore au nombre de quarante trois. Un record pour le Sénégal comparé aux pays de la sous-région. Le Mali fait moins, le Burkina Faso en totalise 34 pour l’ensemble de son gouvernement. Cette pléthore propre au Sénégal est le résultat d’un morcellement outrancier des compétences. Voilà qui fait que personne n’avait compris les attributions de l’ex-ministre Fatou Blondin Ndiaye Diop.

Aujourd’hui encore, on s’interroge sur les compétences ministérielles du ministre d’Etat Alassane Dialy Ndiaye, jusque-là socialiste, nommé ministre d’Etat chargé de la Connectivité. Un travail de pointage, sans doute, des abonnés à la société de téléphonie (Sonatel), des localités arrosées par les réseaux de téléphonie mobile et l’Internet. Et ce travail-là, la Sonatel le fait chaque jour que Dieu fait. Il y a d’autres curiosités. Comment comprendre que la Jeunesse de Mamadou Lamine Keïta soit séparée des Sports de Faustin Diatta, où se trouve l’étanchéité entre les Mines de Abdoulaye Baldé et celles qu’on avait attribuées à Louis Seck. Quelles frontières établir entre l’Habitat d’Oumar Sarr et l’Urbanisme d’Adama Sall ? Entre Lamine Bâ, chargé de l’Humanitaire et Thérèse Coumba Diop de la Solidarité internationale qui devait piloter l’affaire des étudiants haïtiens ?

Les journalistes se sont quasiment posé les mêmes questions lorsque Serigne Mbacké Ndiaye a été nommé ministre conseiller, chargé de la Communication, des Affaires sportives et porte-parole de la Présidence de la République. Parce qu’il y avait du Guirassy (ministre de la Communication et des Télécommunications, porte-parole du gouvernement et du Faustin Diatta des Sports) dans les compétences de l’ex-militant du Parti de la réforme d’Abdourahim Agne. Résultat ? Lorsque Wade a reçu à l’entre-deux-tours de la Présidentielle ivoirienne Alassane Dramane Ouattara, Mamadou Sèye, Serigne Mbacké Ndiaye et Moustapha Guirassy se sont tous prononcés. Chacun y est, naturellement, allé de sa petite déclaration. Et la plus catastrophique est celle de Mamadou Sèye qui accuse Laurent Gbagbo de financer la rébellion casamançaise. Faute de surface d’évolution, les ministres sont obligés de se faire, eux-mêmes, leur propre zone d’intervention. Tant pis pour les télescopages et les dérapages ! C’est l’Etat qui paie. Et au prix fort.

Hamidou SAGNA

lagazette.sn

3 Commentaires

  1. Tout à fait, Mr Sagna! Gbagbo finance bel et bien une fraction de la rebellion en Casamance. Cela Gbagbo ne l’a pas nié. Lui et son épouse n’attendent pas qu’on leur tendent le micro pour jacasser sur le dossier Casamance. Ils agissent de de connivence avec leur compère Yayah Djameh. C’est n’est un secret pour personne et Wade l’a dénoncé en haut lieu devant ses pairs africains. Je suis bien d’accord avec vous sur les doublons au niveau du gouvernements. Mais dans certains cas, il faut savoir que ce sont des missions précises qui sont confiées aux ministres. Quelques fois aussi il s’agit de les délester de certaines charges pour qu’ils aient les coudées franches. Dans tous les cas le soucis de caser sa clientéle politique est indéniable. Le Ministre des Finances fait de son possible pour limiter les dégats: pas de nouvelles dotations budgétaires pour certains ministéres délégués ni certaines agences. Ou en tout cas trés peu. Même si politique politicienne et bonne gouvernance en font pas bon ménage.
    Je pense que l’atomisation du Gouvernement trouverait un sens si le découpage était plus clair et logique et si certaines missions étaient délimités dans le temps avec obligation de résultats à terme. On aurait pû ainsi fait avancer le programme gouvernemental en utilisant des leaders politiques compétents qui se seraient en même temps aguerris au fonctions gouvernementales avant de se voir confier des ministéres pleins.
    Pour en revenir à Gbagbo, Vous ne pouvez pas blâmer Mamadou Seye d’avoir déclaré que Gbagbo finance la rebellion (et certains opposants de Wade) et de l’avoir fait au moment même où le landerneau poilitique sénégalais se fissure entre Pro et contre Gbagbo et que ce dernier montre des vlléités de rupture diplomatique avec Dakar. Il était important que les sénégalais sachent ce que fait Gbagbo contre le Sénégal ( et non contre Wade). Ce que vous journalistes auraient pû faire c’est de demander clairement à ceux qui l’ont soutenu leur position sur l’implication de Gbabgo dans le dossier Casamance.

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