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Viol aux Hlm : 10 ans requis contre 7 jeunes qui se relayaient une fille

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Un acte odieux s’est produit au quartier des Hlm au courant du mois d’avril. En effet, 7 individus, sont accusés de s’être relayés sur une jeune fille âgée de 22 ans. Mamadou Mady Diop, Saliou Diouf, Aly Boye Diop, Mansour Diongue, Abdoulaye Guèye, Pa Alioune et Yankhoba Sané-les deux derniers sont en fuite-. Tous des danseurs de «Simb» (faux lion), ils ont été attraits devant la barre des flagrants délits pour viol collectif commis sur Fatou Bintou Gassama. Par Binta NDONG

Fatou Bintou Gassama était loin de se douter du sort qui lui était réservé, lorsqu’elle a répondu à l’appel de Saliou Diouf. Le dimanche 11 avril, Mansour Diongue se présente à la victime, qui était assise tranquillement sur un banc devant sa maison, et l’invite à répondre à l’appel de Saliou Diouf. La jeune fille suit le sieur Diongue vers un couloir des Hlm 3 où elle a trouvé Saliou alias Zale, avec 6 autres personnes.
Sur ce, Saliou l’invite à parler dans une demeure vide. Une fois à l’intérieur, ils regagnent l’étage supérieur où il la fait entrer dans une chambre. A peine assis, ils sont rejoints par les autres, Saliou Diouf introduit sa main sous la jupe de la victime. Celle-ci le repousse en l’invitant à arrêter ; ce que ce dernier ne fit pas.
Les autres plaquent la fille au sol, l’un d’eux lui bande les yeux, Saliou Diouf déchire son slip et passe le premier à l’acte avant d’être suivi par les autres. La victime a beau crier, personne ne vient à son secours.
A tour de rôle, ses bourreaux l’ont violée et violentée. Leur forfait accompli, ils abandonnent la victime sur les lieux. A la barre, la victime a réitéré les mêmes propos, en brandissant même le slip déchiré qu’elle portait ce jour-là, et qu’elle avait minutieusement gardé dans un sachet. De leur côté, les prévenus qui avaient tous reconnu les faits, ont tenté de les nier.
Selon le procureur, c’est une affaire particulièrement «odieuse et scabreuse» dont a été victime la jeune fille. Il soutient que rien qu’à regarder la corpulence des prévenus, la victime n’était pas en mesure de sortir de ce piège que lui avaient tendu ses bourreaux. Le Parquet a même rappelé que le délit de viol est tellement grave que dans certains pays, on tend vers sa criminalisation. Revenant sur les prévenus, il a estimé que leur culpabilité a été établie, sauf pour le cas de Aly Boye Diop. Des propos confortés par la victime elle-même, qui a soutenu que ce dernier ne l’avait pas touché. C’est ainsi que le représentant du ministère public, jugeant les faits graves et constants, a requis la peine maximum, 10 ans d’emprisonnement ferme pour chacun d’entre eux, excepté Aly Boye Diop.
Le conseil de Aly Boye Diop a avancé que son client a été faussement accusé par ses co-prévenus qui, suite à leur dénonciation, ont cherché à le mêler à cette histoire. Mais, lorsque l’autre avocat de la défense, Me Mbaye Jacques Ndiaye a commencé sa plaidoirie, l’assistance s’est mise à applaudir. Ce qui a poussé le président du tribunal, Maguatte Diop, à demander l’évacuation de toute la salle. Après cette interruption, il ne restait à l’intérieur de la salle d’audience que le tribunal et la presse, en plus des autres prévenus.
Lorsqu’elle a repris la parole, la défense a déclaré que le viol se base sur un élément matériel : la pénétration sexuelle. Or, le prévenu Mamadou Mady Diop a déclaré qu’au moment où il s’apprêtait à passer à l’acte, la victime s’est mise à pleurer et il s’est rétracté. C’est pourquoi son conseil a demandé la relaxe pour ce prévenu, ne serait-ce qu’au bénéfice du doute. Contrairement à ses confrères, Me Khassimou Touré a plaidé «coupable, mais pas responsable». Pour lui, ce qui frappe dans le dossier, c’est le fait que tous les prévenus sortent à peine de la minorité, ils sont tous nés en 1991. Certes, ils ont fauté, dit-il, mais «ils méritent le pardon». L’avocat estime que son client Mansour Diongue est de père inconnu et porte le nom de sa mère. Ce qui pousse Me Touré à déclarer qu’il a déjà été sanctionné socialement. L’avocat estime que les prévenus doivent bénéficier de larges circonstances atténuantes, car quelle que soit la gravité des faits, ce sont des délinquants primaires. Pour terminer, il a demandé «humblement» au tribunal de leur accorder une seconde chance.
Lors de l’interrogatoire, la partie civile est revenue sur le déroulement des faits et la victime a relaté de façon constante sa mésaventure. Pour la réparation, jugeant le préjudice subi moralement grave, elle a demandé 10 millions de francs pour la réparation.
L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 18 mai.

lequotidien.sn

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