La session du Conseil municipal de Ndindy s’est déroulée à huit-clos sous une forte surveillance policière. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Diourbel appuyés par ceux de l’escadron de surveillance et d’intervention de Touba avaient été déployés sur les lieux. Cheikh Seck, le Maire de Ndindy, qui refusait de rendre compte de sa gestion, a demandé aux gendarmes de faire sortir les 14 conseillers frondeurs de l’Alliance pour la République, du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de sa propre formation politique. Ce qui a suscité l’ire chez les autres conseillers et les populations.
Ils ont 14 conseillers municipaux à avoir été éconduits par les éléments de l’escadron de surveillance et d’intervention de la gendarmerie sur instruction du député Maire de Ndindy. La scène s’est déroulée sous le regard impuissant du Sous-préfet de l’arrondissement de Ndindy, dans le département de Diourbel. L’autorité administrative, qui s’est rendue compte que le maire a violé les textes, est revenue pour demander aux conseillers municipaux de revenir dans la salle. Une peine perdue car ces conseillers ont finalement décidé de rentrer chez eux.
Avec les populations, ils exigent de leur maire donne des éclaircissements sur les comptes administratifs et de gestion de 2014 et 2015. Finalement, le budget du Conseil municipal a été voté par le reste des 39 conseillers présents parmi les 46, à la suite du départ des 14 forcés par les forces de sécurité à quitter la salle. Le maire de Ndindy a délibérément décidé que cette session soit tenue huit clos.
CE QUI FAIT PEUR AU MAIRE CHEIKH SECK
Le député maire de Ndindy est accusé d’avoir détourné 7 millions FCFA destinés à un projet d’adduction d’eau. Ousmane Diop, conseiller municipal de l’Apr, fustige cette exclusion. «Nous réclamons les comptes administratifs 2014 et 2015», gronde-t-il. Selon lui, c’est bien Cheikh Seck qui a demandé au commandant de Brigade de Diourbel de les faire sortir de la salle alors qu’ils demandaient les fonds de ce marché. «Nous exigeons une délégation spéciale. Nous allons les traduire devant la justice», promet-il.
Abdoulaye Fall, un autre conseiller municipal soutient qu’il y a des malversations financières. Les Conseillers municipaux exigent de leur maire de clarifier le marché d’adduction d’eau dont l’appel d’offre avait été lancé alors que les travaux avaient été réalisés par des partenaires. «Nous restons 12 mois sur 12 sans session. Le Maire avait adressé des correspondances à certaines rédactions pour intimider leurs correspondants afin de ne pas couvrir cet évènement. Il est même allé jusqu’à les accuser d’avoir reçu de l’argent de Khalifa Sall. Des allégations fausses, non fondées et indignes d’une personnalité de son rang», a-t-il déclaré.