Les avocats de Karim Wade et de ses co-prévenus ont présenté des exceptions sur la compétence de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) à statuer dans cette affaire, lundi à Dakar, au deuxième jour du procès de leurs clients.
Après le délibéré du président de la CREI Henri Grégoire Diop sur le rejet de l’exception soulevé jeudi par l’avocat de la partie civile Maître El Hadj Diouf et les avocats de la défense, les débats ont pris une autre allure.
L’ancien bâtonnier de Paris, Me Jean-René Farthouat, est le premier a prendre la parole pour le compte des avocats de la défense en soulevant l’incompétence de la CREI pour pouvoir juger Karim Wade. Il a défendu sa position en présentant des arguments juridiques.
Lui emboîtant le pas, Me Ciré Clédor Lya affirmé que le rôle de poursuite pour Karim Wade incombe à la Haute cour de justice. Sur cette lancée, Me Amadou Sall a soutenu »une double incompétence de la CREI ».
Selon lui, certains faits reprochés à Karim Wade datent d’avant 2003 alors qu’il n’était pas ministre et ‘’tout ce qui lui est reproché entre 2003 et 2012 n’est pas de la compétence de la CREI’’.
»Vous êtes absolument incompétents. En application de l’article 101, vous ne pouvez pas juger Karim Wade. Votre cour est incompétente’’, a-t-il martelé.
Ses confrères Souleymane Ndéné Ndiaye, Madické Niang et Alioune Badara Cissé ont abondé dans le même sens, en déclarant que Karim Wade échappe au jugement de la CREI.
Après les exceptions soulevées par les avocats de M. Wade, la CREI suspendu l’audience pendant une heure.
A la reprise, le procureur spécial Aliou Ndao a fait un réquisitoire pour demander à la cour de de dire aux avocats de la défense de présenter toutes les exceptions.
»Dans toutes les juridictions, les exceptions sont posées en intégralité’’, a-t-il affirmé. Cet argument du procureur spécial a été battu en brèche par les conseillers de Karim Wade et de ses co-prévenus.
Pendant une vingtaine de minutes, les avocats de la défense, de la partie civile, le procureur Ndao et son substitut Antoine Diome ont débattu sur cet aspect.
Le président de la CREI n’a suivi aucun camp. Il s’est contenté de donner la parole aux avocats des co-prévenus de Karim Wade qui ojt soulé des exceptions.
En leur nom, Me Leïty Ndiaye, dans une longue plaidoirie, a tenté de démontrer l’incompétence de la CREI en se basant sur l’arrêt de renvoi.
aps
Je rappelle que c’est la courte mémoire qui facilite la manipulation. Il y a 6 mois et sur une période de 4 mois, la presse nous a habitué aux titres sur la constitution de la haute cour de justice (HCJ). Nous avons eu notre dose avant, pendant et après. Les députés la constituant ont été choisis. Puis on a tout rangé pour nous lancer la cour de la CREI. Et arrive le jour du procès, point de HCJ. Alors, la gymnastique des députés, c’était pourquoi ? Une assemblée qui constitue une cour pour juger quelqu’un, et au jour de jugement ses avocats doivent s’échiner à expliquer que c’est ce que l’assemblée avait décidé qui doit être appliquée. Et ce sont les avocats de l’état qui rejettent la décision de l’assemblée.
Bon ! Ça ne fait que commencer, le théâtre ! On en verra d’autres.