S’il n’a pas le moral sous les talons, cela y ressemble fort. Me Wade qui recevait ses cadres, hier, a utilisé un discours peu réconfortant. Pour lui, son défi, c’était de gagner le premier tour.
Abdoulaye Wade croit-il réellement à sa victoire au second tour de l’élection présidentielle ? La déclaration du président sortant, qui a reçu hier ses cadres à la salle des banquets mérite bien que l’on se pose cette question. A Serigne Mboup et compagnie, Wade signifie avoir déjà mené et gagné son combat dès le premier tour. Alors à ses militants de mouiller le maillot pour le second tour. ‘Moi je considère qu’il y avait deux élections, la mienne je l’ai gagnée, c’est le premier tour contre des ennemis très puissants. Le deuxième tour, c’est votre problème. C’est votre élection, moi je vous accompagne simplement (mane dama leen di japale reek). Et toute la campagne que je fais c’est pour vous’, a déclaré le candidat Wade.
Dans le détail, le président candidat dit avoir fait face à deux défis. ‘Le premier qui m’était adressé directement, c’était que je ne devais pas être dans la course et, il n’y a pas ce qu’ils (ses opposants, Ndlr) n’ont pas fait pour cela : la calomnie, la médisance, ils ont raconté n’importe quoi’, explique Wade. ‘C’est cela, dit-il, cette campagne qui s’est dédoublée de l’exploitation de la peur. Les gens disent qu’ils ne vont pas voter parce qu’ils ont peur’. Résultats, ‘il y a, à peu près, eu 50 % d’abstention. Un Sénégalais sur deux n’a pas voté. Cette grave abstention est due à une campagne de l’étranger orchestrée avec des nationaux’, accuse le candidat du Fal. Il n’empêche, ‘les élections se sont déroulées dans la paix totale et il n’y a eu aucun problème. Et c’est ça qui est important. Je suis fier d’avoir mené la bataille contre les ennemis de l’extérieur et d’avoir gagné. C’est une grande victoire qu’il ne faut pas mésestimer’, se félicite-t-il.
Pour lui, le deuxième tour doit être l’occasion de confirmer la capacité des Sénégalais à organiser, dans la paix, des élections ‘libres, transparentes et démocratiques’. ‘C’est un des paris, indique Wade, que nous devons gagner et tous les éléments sont là pour qu’il soit gagné’. C’est pourquoi, poursuit le Pape du Sopi, ‘je demande à tous de faire comme au premier tour, pas de violence. Il faut montrer sa force pour ne pas s’en servir’. Comme pour rassurer ses camarades, le candidat du Fal déclare, sur un ton railleur, que le combat du deuxième tour est gagné d’avance. Car, ‘le problème n’est pas de savoir si je serai toujours en tête du convoi. Comment voulez-vous que je ne sois pas en tête ?’, s’interroge-t-il. D’ailleurs, rappelle le président Wade, ‘j’ai déjà une avance substantielle de quelque 8 % et ensuite les données ont changé. Avec des partis comme l’Afp, Ps, Rewmi qui n’ont pas pu passer au second tour, leurs responsables viennent vers nous pour dire qu’ils ne suivent pas ce que disent les états-majors’. ‘Additionnez, vous verrez’, lance Wade à ses cadres. D’après lui, ‘même sans compter sur cela, le fait d’avoir 34 % au premier tour et sur 50 % si tous les deux (lui et Macky Sall) nous avons chacun, sur la deuxième moitié, non pas le même chiffre mais la moitié, je le dépasse. Ça c’est de l’arithmétique très simple’, professe Wade.
Le président de la République a exposé un certain nombre de projets inachevés pour justifier la nécessité de poursuivre son mandat au moins pour trois ans. Parmi ces projets figure le parc culturel constitué des sept merveilles : musée d’art contemporain, bibliothèque internationale, archives nationales, entre autres. Mais aussi, l’aéroport international Blaise Diagne, projet ‘Ville nouvelle’ du Lac rose, etc.
Yakhya MASSALY
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