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Wade-Idy: comme au jeu de dames !

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Les Sénégalais pressés doivent prendre leur mal en patience. Entre Idy et Wade, que de rebondissements ! Le peu de semaines qui nous sépare de 2012 a bien des secrets à révéler. Idy vient de perdre une bataille. Mais, Wade n’a pas encore gagné. Loin s’en faut Maître !

« Diékha goul dé ! », en français, ce n’est pas encore l’épilogue. Voilà comment a réagi ce vieux libéral. Il a assisté à la réunion du secrétariat national. Cette instance du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a prononcé le vendredi dernier l’exclusion d’Idrissa Seck. « Ce n’est pas fini », parce que nombre de libéraux comparent le duel Wade-Idy à un jeu de dames. « Tant qu’il reste des pions à pousser, il y a encore du jeu », philosophe notre interlocuteur qui s’est plié à quatre pour garder l’anonymat. Mais quel pion Mara va-t-il, à présent, pousser ? La question occupe, à coup sûr, les milieux proches de l’ancien Premier ministre. Leur leader est un habile poseur de lapins. Mais cette fois, tout laisse croire que la marge de manœuvre que « Ndiombor » lui a laissée est étriquée. Idrissa Seck est contraint de réfléchir, de réfléchir encore pour démêler l’entrelacement. Avec le recul, on croyait les carottes cuites pour Wade. Tant il est vrai que son dernier engagement de ne jamais exclure Idy du parti jouait en sa défaveur. Sa parole, forte et solennelle retentit encore dans les cervelles. Qu’importe, se dit, sans doute le maître du Sopi. Un virage à 180 ° qui sauve d’un accident mortel est toujours meilleur. Mais en fait quelles sont les dernières données du jeu Wade-Idy ?

Accusé en 2005 de malversations financières et emprisonné pendant sept mois, Seck bénéficie d’un non-lieu total. C’est la commission d’instruction de la Haute Cour de justice qui a prononcé cette décision un certain lundi 4 mai 2009. Cette commission était chargée d’enquêter sur des malversations présumées portant sur plusieurs milliards de FCfa.

Auparavant, le maire de Thiès et Wade se sont réconciliés à Thiès même. Les retrouvailles, si poignantes, ont poussé Wade à faire appel à d’autres « frères » tels Me Alioune Badara Cissé, Jean-Paul Dias et Macky Sall. Le temps file. Idy et ses proches, pressentis à des positions aux affaires, rongent toujours leurs freins. Les militants de son ex-parti, Rewmi, amplifient leur colère. Ils demandent à leur leader de rompre. Et de muscler son discours vis-à-vis de Wade qui joue vraisemblablement au dilatoire. Par doses homéopathiques, Idy s’attaque, au moyen de tribunes dans la presse, au pouvoir.

Lettre à Wade

Jusqu’au jour où il jette dans la mare le pavé du Pr Guy Carcassonne. « Votre candidature à la prochaine élection présidentielle, annoncée depuis plusieurs mois déjà, suscite débats et interpellations dans l’ensemble du pays », écrit l’ancien Premier ministre dans une lettre adressée à Wade depuis Paris. Puis de lui signifier : « Les experts que j’ai consultés sont formels : votre candidature pour un troisième mandat est inconstitutionnelle, donc irrecevable. Le terme de votre mandat en cours est 2012 et ne peut être prorogé ». La missive fait l’effet d’une bombe. D’autant que Mara dit être consolidé dans cette opinion par le professeur français Guy Carcassone, professeur des Universités, agrégé des facultés de droit dont l’avis est joint à la missive adressée à Me Wade. Les poitrines, au Pds, chauffent de la chaleur des piments forts. Idy est proposé à la guillotine des gladiateurs de la Commission de discipline du parti. Il vient, volontiers, se donner à la furie de ses frères de parti. Le procès n’a pas lieu. Car, Seck est arrivé à la permanence Omar Lamine Badji avec une bonne cinquantaine de partisans. Niet, disent les « juges ». Il faut au maximum cinq accompagnants. L’épisode passe. Le camp Idy s’enflamme du bonheur d’avoir le bon bout. Wade annonce sa volonté de ne jamais l’exclure du parti. Revendiquant d’être le plus gros actionnaire du Pds, l’ex-numéro deux savoure, sans doute, en secret, sa nouvelle position de militant à part entière. Il est bien dans la famille libérale. Il décide d’y rester. Et il attend son heure. Parce que l’enjeu, c’est l’après-Wade. « Si le Pds rêve de rester au pouvoir pendant 50 ans, il ne peut se passer d’un homme politique de la trempe d’Idrissa Seck », avertit notre interlocuteur qui a requis l’anonymat. Au fond, sa pensée est largement partagée.

Mais qui ose l’amplifier ? Très peu, sans doute. On en a une illustration éclatante le vendredi de l’exclusion de l’ancien Premier ministre du Pds. « Debout ceux qui sont pour ! », a lancé un orateur lors de la réunion du secrétariat national. « Toute la salle, à l’exception de deux à trois personnes dont Pape Diouf, a acclamé la proposition », précise le même interlocuteur. Cette nouvelle donne place Idrissa Seck dans une position apparemment inconfortable. L’expérience de Rewmi n’a pas été concluante. Tous avaient estimé que la bagarre doit se mener à l’intérieur du Pds. Mais, Wade en a décidé autrement. Au bénéfice de qui ? Là se trouve tout le jeu de dames.

Hamidou SAGNA

lagazette.sn

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