La conquête des libertés ne s’est jamais faite dans la douceur. C’est ce que redécouvre en ce moment le peuple sénégalais. Face à un régime sourd et complètement corrompu, la stratégie qui consistait à privilégier le dialogue s’avère inopérant. Alors comme le dit si bien le chanteur d’origine ivoirienne Tiken Jah : ‘’ Il faut se lever pour changer tout ça’’ ! En passer par là, est devenu inévitable.
D’ailleurs Ibrahima Fall, Cheikh Bamba Dièye ou Youssou Ndour l’ont très bien compris. A l’attitude irréfléchie de Wade, il faut opposer une détermination sans faille. Comme lançait un ancien dictateur africain, Eyadema pour ne pas le nommer, à ses adversaires politiques à chaque fin de scrutin : La recréation est terminée !
Abdoulaye Wade est accusé ici et là d’être un dictateur. Vrai ou faux il pose tous les jours des actes qui vont dans le sens de crédibiliser de telles accusations.
Des terrains confisqués à Kebemer, des marchés de gré à gré pour son fils de ministre, l’érection d’un monument dite de la renaissance dont lui seul voulait, de l’argent distribué à tort et à travers… la liste est longue et nous n’avons choisi ici que les affaires les plus légères. Abdoulaye a fait son temps, il a déconstruit ce pays pan après pan. Il a perverti les marabouts, dévergondé la jeunesse et assujetti le peuple par l’argent. Quel Tsunami celui là ! Comment un homme autant adulé hier a réussi à être autant haï aujourd’hui ? J’en donne quelques raisons mais les écoles de sciences po ont de la matière…
Son remplaçant quel qu’il soit à un énorme chantier devant lui. Qui peut relever ce défi parmi les prétendants à la magistrature suprême ? Difficile à dire tant la visibilité et réduite et tant Abdoulaye Wade à floué tout le monde. En effet, le maitre-mot chez les électeurs est devenu : ‘’ Tous pareils’’, sauf pour Ibrahima Fall quand même.
Lui on reconnait son savoir, son humilité, sa probité et son parcours mais on conclut par : ‘’ Il ne va pas gagner’’. Y’a qu’au Sénégal qu’on entend ce genre de remarques
après une telle analyse. De plus, avec une presse suiveuse, qui ne crée jamais le débat, le citoyen voit double. Un seul exemple illustre cette nullité de la presse. Lorsqu’Idrissa Seck a perdu ses portables, 9 journaux l’ont annoncé à la Une, tandis que quand Ibrahima Fall a présenté son programme de gouvernement que des spécialistes ont jugé révolutionnaire, il n’a fait la Une que d’un quotidien la tribune pour ne pas la nommer.