Loin de moi l’objectif de prendre part à la polémique ouverte entre le Ministre Latif Coulibaly et le Mouvement Y’en A Marre (YAM) ; je souhaite seulement aborder certains aspects du combat citoyen que continue de mener YAM, afin de faire partager la vision que j’ai, relativement aux exigences immédiates que les animateurs de ce mouvement posent au Président Macky SALL. Je revendique ce droit en tant que citoyen sénégalais ayant pris une part active aux mouvements politiques et citoyens de ces 25 dernières années et dans la formation politique de plus jeunes que moi.
Les jeunes de YAM mènent un combat qui rencontre notre adhésion à tous. La raison commande que dans ce tous, l’on compte nécessairement le Président Macky SALL car, il n’avait pas hésité, en tant que candidat, à se déplacer à leur siège et à adopter leurs revendications. Dés lors, la claire compréhension de la profondeur du sinistre que nous ont causé et légué les délinquants économiques et politiques de l’ancien régime, commande que l’on soit plus serein que la fièvre qui caractérise l’immédiateté des réformes qu’exige YAM en interpellant le Président, en signant des plaintes contre le régime actuel et en occupant les média bref, en « déterrant leur tenue de combat ».
Il est vrai que ce mouvement, étant porteur d’une plateforme constitutive de la demande sociale, revêt un symbolisme socialement positif pour tous les sénégalais honnêtes. C’est ce qui explique que YAM ne soit encore et ne devrait être, la cible d’aucune injure de la part des militants de l’APR ou de la coalition BBY. Néanmoins, au-delà de toute démarche partisane, il convient de faire observer que YAM ne fait que suivre les traces de plusieurs générations de patriotes sénégalais. En effet d’Aline Sitoe Diatta aux fondateurs du Front Culturel Sénégalais (FCS) en passant par Lamine Senghor, les tentatives politiques et économiques du Président Mamadou DIA, l’attitude incarnée par Valdiodio Ndiaye à la Place Protet, les combats du Pr Cheikh Anta DIOP, du Doyen Majemout DIOP, de Seydou Cissokho, d’Abdoulaye Ly, du Docteur Hamath BA, d’Amath Dansokho, la fameuse résistance de Cheikh Ahmadou Bamba et les luttes non-moins-fameuses du mouvement syndical avec notamment Ibrahima SARR, un chapelet de générations ont eu, comme fins poursuivies, l’indépendance nationale et l’émergence d’un Nouveau Type de Sénégalais (NTS). Il faut le dire, les maoïstes de And Jëf/MRDN dont, faut-il le rappeler, a fait partie le Président Macky SALL, ont été les premiers à développer une vaste stratégie nationale, appropriée, d’éveil de la conscience politique et citoyenne du peuple sénégalais. A défaut de ne pouvoir énumérer ici tous les dignes acteurs de ce processus historique, soulignons tout de même que le FCS a alors publié clandestinement un recueil de référence composé d’un choix de poèmes patriotiques intitulé « teereb tannu taalifu xare senegal » ; Ce recueil de poèmes occupe une bonne place dans la thèse de doctorat « Libération Nationale et Conscience Historique » présentée par Monsieur Samba MBAYE, sous la direction du Pr René Etiemble à la Sorbonne Paris III en 1977, sous le chapitre : « Le Front de la Plume et le chant général de la terre et du peuple Sénégalais ». Dans la stratégie de ce Front Culturel, des artistes comme Seydina Insa WADE, Baba Maal affilié d’abord au Foyer Artistique et Littéraire du Fleuve, Omar Penne et Bob SENE à travers le Wali daane, ont pu disposer d’une source d’inspiration notable. Il est, par ailleurs vrais que le FCS a suscité la mise en place d’un réseau national d’Associations Sportives et Culturelles (ASC) dont la célèbre ASC Magg Daan du quartier SAHM à Kaolack ; réseau ayant comme objectif déclaré, l’émergence d’un Sénégalais de Type Nouveau. C’était dans les années 80 ! La vision stratégique du FCS englobait toute la philosophie qui transparait dans les déclarations de YAM, y compris la partie non dite.
De cet héritage, nous retiendrons également, le haut niveau de conscience politique des Sénégalais par rapport à leurs congénères des autres pays d’Afrique! Sur un autre plan, soulignons aussi l’émergence des organisations qui ont donné corps à une société civile au Sénégal ; organisations dont l’existence même, relève intégralement de ce processus historique. YAM n’est donc qu’une des modalités résultantes de la trame de notre histoire ; ceci, d’autant que leur référentiel implicite ou explicite est, comme tout référentiel, d’essence cumulative ; ce qui devrait, en toute logique, induire une humilité de ses animateurs.
Avec une telle filiation, du reste incontestable au regard des textes existants et que l’on pourrait même consulter au besoin, les jeunes de YAM devraient faire preuve de plus de modestie et surtout, de patience !
Si l’on se met dans l’idée que celui qui nous dirige est bénéficiaire du même héritage et de la même éducation de base et qu’il l’a maintes fois déclaré d’une manière ou d’une autre, l’on sera plus enclin à le surveiller, à sonner l’alerte mais pas à l’attaquer, MAINTENANT, de façon systématique en signant des plaintes ou des pétitions ou par des menaces permanentes, l’empêchant ainsi de travailler en toute sérénité aux fins, justement, de satisfaire les revendications sociales qui nous préoccupent tous. Tenez : est-ce que dans ce pays, Président de la République à t-il fait concrètement preuve d’autant d’engagement que le Président actuel dans la poursuite des auteurs des vols des biens du peuple ? Je ne cherche nullement à absoudre le Président Macky SALL de toute défaillance mais je cherche à l’aider à résister à l’assaut de ces voleurs patentés que nous avons vus pérorer dans les média sur la « courtoisie républicaine », le respect du « privilège de juridiction » et autres insultes et, ceci, dans le seul souci d’échapper à la justice. Cette opposition caractérisée jadis par l’arrogance, l’accaparement privé du bien public et le viol des mœurs, de la Loi et des dispositions réglementaires, a acquis avec son exercice injuste et éhonté du pouvoir, une richesse et une capacité de nuire immense ! En l’attaquant si radicalement, notez que le Président se met à dos des ennemis redoutables capables de soudoyer des forces actives de déstabilisation. Dés lors, la tentation qui s’offrirait à lui, serait d’ouvrir les portes de son parti à des « présumés voleurs » qui veulent échapper à la justice comme d’autres l’avaient fait avant Macky SALL. Or, l’on voit dans les média d’aujourd’hui les pleurnicheries d’un anciens Ministre de Wade traqué par la justice pour les licences de pêche qui dit : « Il y a une contradiction qu’il faut surmonter à l’Apr. Son leader, le président de la république, Macky Sall, dit : ‘Ouvrez les portes’ mais il y a des responsables qui disent : on ne veut pas de ceux-là. J’espère que le Président Maky Sall arrivera à convaincre ses camarades de la nécessité de massifier son parti, sans discrimination ». Car le Parti du Président, l’APR, situé dans le même espace moral que YAM, ne facilite pas la tâche aux transhumants qui cherchent à échapper à la justice ou à conserver leur poste. Politiquement, le Président se met donc totalement à découvert ! Aider Macky SALL à achever correctement ce qu’il a si bien commencé, c’est de le surveiller, de sonner l’alerte au besoin, mais l’entourer d’un soutien critique et agissant.
YAM devrait être plus humble également, pour n’avoir été qu’une composante de ce courant civil et social qui exige que les dirigeants rendent compte de leur gestion, que les administrations soient plus astreintes à des contrats d’objectifs de développement économique et social, que les compétences techniques soient responsabilisées dans les services techniques, que les plans de prise en charge de la résolution des problèmes de santé, d’électricité, d’emploi soient accélérés ! Car, d’autres parties prenantes, du reste éloignées de l’exercice du pouvoir, veillent, travaillent avec le peuple et soutiennent globalement le régime. Notez que ces autres parties prenantes sont loin d’être, comme l’a dit un d’entre vous dans une télévision, des intellectuels pantouflards coupés des masses et qui passent leur temps à discuter dans les salons. A titre d’illustration : il nous faut savoir et garder toujours à l’esprit que, si l’ancien régime a eu un plan d’assassinat du Pr Alioune Tine, c’est parce que le 23 Juin, c’est de lui et de nulle autre part ailleurs, qu’est partie l’initiative fédératrice de mobiliser le peuple devant l’Assemblée Nationale pour dire à Wade : « TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION » ! Ce fait relève d’une idée qui a permis au peuple de recharger ses batteries de combat, de redonner aux partis politiques, alors discrédités par leur incapacité de faire émerger un candidat unique de Benno Siggil Sénégal, un créneau porteur. D’où le processus ininterrompu qui a fait tomber le régime archi-corrompu de Abdoulaye Wade, à travers la mise en place du Mouvement du 23 Juin. Le M23, soit dit en passant, ce machin à la destinée naturellement conjoncturelle, que des chercheurs d’or tapis dans l’ombre cherchent à prolonger artificiellement afin de l’exploiter comme outil de chantage et de négociations d’intérêts personnels.
J’appelle à ce que nous créditions, encore, le Président Macky SALL de sincérité et d’une volonté de résoudre les problèmes des sénégalais, surtout ceux les plus démunis. En effet, l’homme est le produit de deux mamelles, Haal pulaar et sérère, que ses discours et actes n’ont pas encore semblé renier ; deux ethnies dont l’éducation de base donne une grande valeur à l’engagement déclaré, à la parole donnée. Les actes qu’ils posent, bien que paraissant lents, montrent un net souci de ne pas trahir ses anciens amis, au point qu’il en semble même être prisonnier. La couverture sociale, au moins pour les plus pauvres, la baisse de la fiscalité sur les salaires et l’harmonisation de l’impôt sur les entreprises sont des mesures d’une haute portée sociale que l’environnement international actuel ne voit pas d’un bon œil. Or le monde est devenu un village où les faibles n’ont pas de grande marge de manœuvre ! Ne le poussons pas à, comme son prédécesseur, passer son temps à se limiter à échafauder des plans politiques pour rester au pouvoir au lieu de s’évertuer à réaliser les objectifs aptes à soulager les populations. Ce qui réduirait encore ce mandat à une autre période perdue pour le Sénégal.
Même si le combat de YAM est celui de tous les citoyens honnêtes de ce pays, son exagération et la surenchère seraient improductives, car le mouvement n’a pas intérêt à s’offrir comme la cible d’attaques adéquates qui contribueraient, sans aucun doute, à ternir son blason moral et à affaiblir le camp du peuple. Car au fond, pour être vraiment conséquent, ne serait-ce que dans les revendications de l’augmentation de la baisse des prix et de la résolution définitive des problèmes d’électricité, ce combat devrait être anti-impérialiste !!! Et alors… ? Il est absolument nécessaire de se doter d’une vision aussi achevée que possible pour endosser correctement une plateforme sociale.
Ibrahima DIOP
Militant de l’APR
[email protected]
Date:
je suis wadiste a cent pour cent, ce qui ne m’a jamais empeche d’aimer abdou diouf pour son elegance, sa discipline. j’aime aussi macky pour les memes raisons reconnues a abdou diouf mais son esprit revanchard risque de faire tache d’huile sur son honorable parcours, ce qui peut conduire inexorablement a la loi du talion. comme je le dis tjrs dieu a deja venge macky en le mettant sur le fauteuil de wade. donc a mon humble avis. il ne lui reste qu’a travailler pour le developpement du pays,cause pour laquelle il a ete elu.
Depuis l’indépendance à nos jours, nul ner prut dire que nous ayions vécu sous une dictature ! Pour des raison d’inoportunité, nos père d’après indépendance avait estimé, à raison, selon moi qu’un régime monollithique était plus rassembleur, mais de là à considérer cela comme une dicature serait une erreur. Cecvi pour dire que les mouvement Y’en a marre et sa soeur jumelle du M23 deviennent presuq insolites dans un pays aussi libre et démocratique que le Sénégal. A vouloir perpétuer l »‘existence de ces mouvement équivaudrait à considérer que le Sénégal qui erst cité en exemple sous Macky Sall comme naguere sous Wader ne mérite pas que l’on projette sur son peruple comme notre démocratie n’était pas au point pour permettre à ceux qui se sont engagés dans les formations politiques d’animer le débat contradictoire, basé sur des principes démocratiques en vigeur partout ailleurs. A L’IMAGE DE LEUR CAMARADE LE JEUNE SIMON, TOUTE CETTE « CLIQUE » DEVRAIT SONGER MAINTENANT A PARTICIPER AUTREMENT AU DEVELOPPEMENT DU PAYS, PAR LA CREATION D’ERMPLOIS ou par la formation proferssionnelle qualifiante de leurs camarades.