« YÉWOULÈNE NEW-LOOK », c’est un flop

On attendait avec impatience le Talk-show matinal « Yéwoulène new-look » avec l’arrivée de la directrice de l’information de la TFM Aïssatou Diop Fall, et surtout du carillonnant Pape Cheikh Diallo qui venait de quitter la Sen Tv pour transhumer à la télé de Youssou Ndour, mais que de déceptions ! A voir le déroulement de ladite émission, on perçoit un flou dans la conception qui, finalement, jette le discrédit sur la nouvelle formule alors que le concept du Talk-show matinal est très bon. Malheureusement le menu servi par Pape Cheikh et ses chroniqueurs que sont Madeleine Diaw, Khady Ndiaye Bijou, Bessel Bass, Léa Soukeyna Ndiaye, Fatim’O et X Side X laisse à désirer et finit par rebuter les inconditionnels de « Yéwoulène ».

Dès le premier jour, il y a eu des ratés avec le retard accusé par l’animateur principal, Pape Cheikh Diallo. Des erreurs sur les noms et lieux correspondants de la TFM constatées, des éléments mal montés ont discrédité l’émission matinale de la télé des Almadies. En plus, le taux d’audience élevé de la TFM clamé répétitivement fort par certaines animatrices manifestés lors de la première journée de « Yéwoulène new-look » sont l’expression d’une autoglorification et d’un narcissisme médiatique dont ce type d’émission peut se passer parce que n’ayant aucune valeur ajoutée.

D’abord le cadre polychrome et le format de l’émission pose problème. Jamais on n’a vu une émission de télé durer 240 minutes sans interruption (7h jusqu’à 11). Avec une équipe de bons chroniqueurs traitant de sujet « soft » et un journal d’information toutes les demi-heures, tout au plus, 90 minutes auraient suffit pour la durée de ladite émission. Ensuite, on ne sait pas exactement la ligne éditoriale de « Yéwoulène new-look ». Le ton de l’émission est polymorphe. Elle est à la fois rythmée, décontractée, comique, divertissante, humoristique, caricaturale avec une petite dose de sérieux. Excusez du peu ! Les différents intervenants ne semblent pasbien maîtriser leur sujet. La preuve, la polyglotte Bessel Basse a commis une grossière bourde en qualifiant, dans un reportage, les Bédiks de peuplade pratiquant l’inceste. Bijou s’encroûte dans ses caprices et Mado se soucie de son esthétique quand Fatim’O confond sa rubriques avec ses spots publicitaires

En sus, le contenu indéfini de l’émission n’accroche pas. Certaines rubriques sont instables et changent au gré de l’improvisation de l’animateur qui se met devant son émission. Et les chroniqueurs aussi suivent le même tempo. Il n’est pas rare d’entendre un téléspectateur ou téléspectatrice appeler en direct pour exprimer à tel chroniqueur ou telle chroniqueuse son « dang ma nekh ». Lequel ou laquelle immédiatement lui apporte la réponse naturellement attendue « malaraw ». Jamais, on n’appelle pour exprimer sa satisfaction sur le contenu de l’émission mais seulement à l’endroit de ses animateurs qui finissent par mettre en vedette leur propre image au détriment de l’émission.

A cela s’ajoute le déroulement de l’émission mal élaboré. C’est du fourre-tout. On ne perçoit pas la chronologie et la cohérence des différentes séquences et rubriques. Et revoilà le système LMD (lutte, musique, danse) à « Yéwoulène ». Tout y passe : les musiciens, les lutteurs, les danseurs. Normal dans un pays où seuls excellent cette catégorie de personnes dont le métier, perverti, n’est que divertir mais jamais éduquer.

Très soucieux de son image, Pape Cheikh écrase, par son comportement et sa conduite de l’émission, les autres chroniqueurs réduits au statut simple de faire-valoir. Chaque fois qu’il reçoit son invité, ses collaborateurs deviennent de simples spectateurs s’ils ne glissent pas par intermittences quelques mots pour signifier qu’ils sont encore sur le plateau.

Mais le côté le plus réprouvant de l’émission, c’est la reprise des pratiques peu orthodoxes de Sen Xeweul de la Sen Tv. L’argent empeste la matinale de la TFM. On met en jeu des sommes pour satisfaire la dépense quotidienne de quelques naïfs téléspectateurs. Si ce ne sont pas des structures de transfert d’argent qui offrent une telle somme, ce sont les chroniqueurs eux-mêmes qui le font. Mais la réalité est qu’une partie de la somme collectée dans le serveur grâce aux multiples appels des téléspectateurs représente ces dépenses faussement offertes par ces structures de transfert d’argent à qui on fait de la pub déguisée. Tout cela fait que la révolution tant attendue à « Yéwoulène new-look » n’a pas eu lieu.

Et puisque la montagne de Pape Cheikh a accouché d’une souris, les téléspectateurs de « Yéwoulène », au lieu de se réveiller pour suivre ce salmigondis médiatique où l’incohérence des rubriques le dispute à l’impertinence des sujets, préfèrent tout bonnement dormir ou zapper. (© Gawlo.net) Mark Senghor